Faire évoluer une cafetière à la sauce Darwin:
Difficulté : difficile
-Plusieurs centaines d’années
Ingrédients :
café en grain
eau
quelques milliards d’utilisateurs
1 planète munie de plusieurs climats différents
Distribuer aux 194 pays du monde du café en grain. Chaque pays devra : trouver un moyen de moudre le grain, de faire chauffer l’eau, puis de filtrer le café
Saupoudrer ces informations, puis laisser mijoter pendant environ deux cent ans.
Ouvrer les frontières par continents et attendre un siècle. Les différentes technologies vont couler puis se mélanger. Les meilleures idées feront fondre les grumeaux.
Ouvrer les différents continents. La plupart des idées sont adaptées aux climats dans lequel elles ont évoluer, mais certaines livreront quand même.
Faure revenir les idées à la poêle, pour que les défauts s’évaporent.
Déguster votre café issue d’une cafetière à filtre, à dosette, à pistons, italienne, expresso, turque, norvégienne, vietnamienne, a dépression, a siphon, japonnaise ou taiwanaise.
» La quête du lieu acceptable, c’est la colonne vertébrale de l’errance », Raymond DEPARDON, Errance
au moment d’ouvrir les yeux il y a une araignée sur le mur. je passe la journée à fouiller au fond des mes toiles et le pastel devient poussière. je tourne des images pour le clip, j’imagine: une danse avec les bras, le tissus qui flotte, le jardin en bas plein de roses. la chanson s’appelle bodies.
La couleur m’importe peu, ce qui m’intéresse c’est la ligne, cette frontière qui vient s’inscrire entre les éléments en esquissant un contour.
revenir sur errance est le seul moyen que je trouve pour écrire à nouveau (la contrainte et quelques lecteurs secrets ou aucun?). j’ai plus rien dit depuis avril. muette dans les carnets qui prennent la poussière. je suis seule dans l’appartement et dehors c’est l’été parce que le soir tombe tiède à 23h et les insectes dansent. je lis « les vagues » de virginia woolf: six monologues/dialogues intérieurs/extérieurs qui se croisent comme des vagues. avec E on a dormit sur la plage dimanche dernier. j’ai regardé le ciel toute la nuit, les satellites lents, deux étoiles filantes (j’ai sursauté et crié seule dans la nuit). je ne veux pas rentrer à paris mais rennes l’été hiberne.
je ne veux pas mourir mais la mort me regarde sous le lit, dans les placards
elle est là dans chaque voitures des rues que je traverse, dans chaque gorgées des verres que je bois
maman, pourquoi tu m’as fais ça?
si tu m’aimais vraiment, maman, oui si tu m’aimais vraiment tu ne m’aurais pas fait ça
moi je ne ferais jamais d’enfants tu sais, j’aime trop les gens pour leur donner la mort
tu m’as faite perturbée maman, putain pourquoi tu m’as fait ça?
» Le devoir de mémoire est le devoir des descendants, et il a deux aspects : le souvenir et la vigilance. La vigilance, c’est l’actualisation du souvenir, l’effort pour imaginer dans le présent ce qui pourrait ressembler au passé ou mieux (mais seuls les survivants le pourraient et ils sont chaque jour moins nombreux) pour se rappeler le passé comme un présent, y retourner pour retrouver dans les banalités de la médiocrité ordinaire la forme hideuse de l’innomable »
Les formes de l’oubli, Marc AUGE
« Nous sommes tous sensibles à la splendeur des commencements, à la qualité rare des instants où le présent s’affranchit du passé sans rien laisser transparaître encore du futur qui le met en mouvement. »
Les formes de l’oubli, Marc AUGE