J’ai longtemps songé à mes griffes,
Étaient-t-elles acérées? Souples, adaptées, tranchées, justes, ces griffes teintées de peintures ou encore dédoublées?
Pourrais-je épancher cette colère contre cet arbre, munis d’une sagesse à en couper mes défenses et s’en empreignez.
Sous le bois.
Je suis lionne.
pourrais-tu, mortel, percevoir ce rugissement.
En fait un château, une fois le pont levé c’est juste une prison. Dans le mien, j’entendais toutes sortes d’histoires. Il n’y avait pas de princesses dans ces murmures, peu de femmes, et les rares fois où elles étaient là on les réduisait au silence, soumises à la volonté d’un homme. Un prince ? Lui ? Non merci. En même temps j’ai été bête. Si j’y ai cru, je ne peux pas les blâmer. Mais comme j’ai arrêté d’y croire puis-je les châtier? Est-ce ce que je détiens la vérité comme eux pensaient la connaître ? La plaie n’est pas encore cicatrisée, en même temps on y a laissé le couteau. Étourdie. Effrayée plutôt. Il n’avait pas que les mots à son arc. Compliqué de rivaliser. Surtout que rien face à beaucoup, ça ne fait pas grand chose. Alors, imagine les dégâts. Mieux vaut en rester là.
du poivron sur Gainsbourg
un peu d’eau dans les poumons
de la fumée dans le coeur
de la cendre sur le lit
Et si chah était un chat ? Peut-être que chat ne serait pas chah. Pourquoi chah voudrait être autre chose que chah? Pour plein de raisons, sûrement pas les bonnes. Alors soit. On appelle un chat un chat. Mais on appellera pas chah un chat, même si chien a déjà répondu à l’appel du chah.
Ils voulaient un enfant, ils ont fait de moi une adulte. Prématurée, pas le choix d’improviser. Résultat : je fais de la merde.
Si notre royaume est celui de l’entre-deux, j’ai choisi mon trône, j’y ai posé mes fesses, et je n’en bougerai pas. Ils ont essayé de m’en empêcher, mais j’ai compris très tôt que la seule chose dont je disposais vraiment, était mon esprit. D’un point de vue extérieur j’étais comme eux, de toutes façons, si elle essayait de se montrer ils la faisaient taire. Alors, pour ne pas s’essouffler elle restait contenue. Mais un jour, elle a explosé, il y’en avait partout, c’était pas beau à voir. À part moi, pas de témoins. Ou peut-être lui, mais peu importe, il était figurant. En tous cas elle a toujours été là, mais sans place à lui donner, je crois qu’elle s’est abimée. Il parait que c’est compliqué de recoller les morceaux. Est-ce qu’il faut recommencer? Comment ça marche? Ils font des notices pour tout, pourquoi pas pour ça? Est-ce qu’on arrête les frais (comme ils disent)? Des questions mais pas de réponses, j’en veux pas, gardez-les. Pas de solution, donc pas de problème. Ou alors des problèmes, pas de solution. Ou des solutions, mais toujours pas de problème. En soit, c’est moi qui décide. Donc on s’en fout, mais je l’ignore.
J’ai envie de leur parler de la nuit, lieu de tous les possibles, où l’inconscient est roi. Le corps, lourd, est immobile, tandis que l’esprit s’autorise à la rêverie.