Errances

14 avril 2020

Tricycle

Filed under: venelles — Étiquettes : — errant @ 17:56

« Je m’souviens lorsque j’secouais mon hochet, J’avais pas tout ces besoins d’phacochère »

On t’apprend à réduire ton espace pour ne pas empiéter sur l’espace des autres. Pas de partage d’espace.

Maintenant, mon espace est réduit au maximum, bien fermé, bien verrouillé. L’enfant curieux et sociable, sera dégouté par sa curiosité. J’ai trop gouté la sournoiserie humaine, l’odeur de périmé. Tout se gâte avec le temps. Nous en premier.

La trinité se trouve sur les trois roues d’un tricycles.

faire un choix

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Parabole

Filed under: venelles — Étiquettes : — errant @ 17:32

Est-ce une parabole?

On cherche.

La communication.

 

Tout doit bruler

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Tout doit bruler pour renaître.

Je brulerais tout.

Autorité

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Nique toute forme d’autorité.  Je pisse sur ces lois faites pour ceux qui les écrivent. Justice factice, le bandeau qui couvre ses yeux n’a jamais été si opaque. Alors tant que les institutions ne se tournerons pas vers l’ensemble des hommes, leur illégitimité restera assise sur le trône de leur crédibilité. Je ne m’assiérais plus sur mes principes sous prétexte qu’il ne collent pas à ceux que vous véhiculez. J’ai serré les dents à m’en briser la mâchoire.

Je ne prône pas la violence, ce serait traiter l’abject par l’abject. Mais les nerfs sont trop à vif pour que ce soit moi qui brise le cercle de la haine.

Alors brulez les voitures bleues, bruler l’image c’est bruler un bout de l’essence.

 

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animal

Filed under: venelles — Étiquettes : — errant @ 16:15

Tu peux osciller entre instinct animal et la raison humanisante.

Mais tente un tête à tête avec un ours que t’as toi-même mis en rogne, tu me dira comment ça se goupille pour tes vertèbres.

Peut-être que même la tu captera pas la faiblesse de ton espèce.

 

 

Filed under: venelles — Étiquettes : — errant @ 15:35

Ma tête est un terrain dans lequel je m’amuse à jeter toute sorte de choses

Ici elles ne périssent jamais

Elles pullulent, se propagent et deviennent des labyrinthes

je m’y promène quand je m’ennuie

 

Je m’ennuie souvent

Ici les questions s’entassent et donnent des réponses à l’infini

Ici je viens quand je m’ennuie de choisir à l’extérieur

 

 

Hospitalisation

Filed under: venelles — Étiquettes : — errant @ 14:15

Le pronostic vital est enclenché. Asphyxie quasi-complète. Il me reste juste de quoi respirer pour ne pas succomber. La noyade est longue et, comme lesté au fond de l’étang l’homme se met dans tout ses états. Il se tue pour ne pas mourrir. Dans le réflexe de vie, ouvre sa bouche grand pour inonder jusqu’au fond de ses alvéoles pulmonaires.

On est comme des patients cancéreux, aux poumons suppurants et nécrosés, qui entre deux toux fume un paquet entier de cigarettes au pétrole. On repousse inexorablement une fin inéluctable. Toute une population hospitalisée. Ironie d’une civilisation suffocante. Incapable de faire face à ses propres réactions médiocres.

On manque de respirateurs, accusez qui vous voulez, trouvez le bouc émissaire de votre pauvre conscience. Ce manque est le symptôme des additions de nos choix.

Chapelle

Filed under: venelles — Étiquettes : — errant @ 13:23

Je vous invite dans une paroisse de granite et de vitraux, éclairée par la blafarde de néons clignotants car rarement le jour ne passe ses verrières . Chapelle scintillante de son revêtement de verre pilé. On y entre par la porte principale, sans compter sur les raccourcis. Il vous faudra peut être un temps si vous le prenez pour vous acclimater à la pénombre qui règne ici. L’atmosphère, opaque, épaisse, peut paraitre impénétrable mais en réalité, elle se laisse percer par le regard ce celui qui entend le calme derrière l’écaille lézardée des fresques sanglantes. Au delà des sens, la sérénité prend racine. Il faut alors couler dans ses veines, sève épaisse et lente à la recherche du coeur chaud, strate après strate derrière les sédimentations. L’architecture que vous pénétrez est l’organisme qui pousse de cet enchevêtrement de racines. Un exutoire pour l’âme.

creuse ton pécule

Filed under: venelles — Étiquettes : — errant @ 12:34

Monde en chantier. Monde de puta. Monde avide, de chiens prêts à mordre pour la liasse. Monde bruyant en chantier ou chacun enfile son uniforme pour creuser son pécule. Chaque bifton en cache un autre. Alors creuses, creusons. Creusons chacun dans notre coin en oubliant le boucan général. Forrons le sol de la Terre, minons chaque ressource monétisante, labourons pour transfigurer l’humus en petites coupures.

On creuse une fosse commune en croyant déterrer nos rêves.

GLOIRE + RECORD

Filed under: venelles — Étiquettes : — errant @ 10:33

Rico Triple-Fromage est le plus grand déchireur de tickets de cinéma que ce monde ait connu. Il a même reçu une médaille pour ça. Tous les cinémas de la Terre tentent de le recruter via d’aléchants contrats. Argent, hélicoptère, villa, abonnement à vie à Picsou Magazine, tous les moyens sont bons pour compter le garçon prodige dans le leurs rangs. Mais Rico a juré fidélité à son cinéma de toujours: le Gaumont-Pathé de Calcutta. Son score en carrière s’élève à 16987 tickets déchirés, du jamais-vu dans l’Histoire.
À titre de comparaison, le second au classement est James McMalbac avec 9824 tickets déchirés en carrière. Autant dire qu’il n’y a aucun humain dans ce monde capable de faire de l’ombre au champion.
Ce soir est un soir spécial. En effet, durant son service de 19 à 23h, Rico Triple-Fromage pourrait passer la symbolique barre des 17000 tickets. Beyoncé, Elon Musk, Enrico Iglesias, Lls plus grandes stars de l’univers ont fait le déplacement afin d’assister à l’évènement majeur du siècle. La soirée sera même retransmise en direct sur W9. Les rumeurs disent que Rico pourrait recevoir une nouvelle médaille. Cela lui ferait 2 médailles en tout, bluffant. Le dernier Fast & Furious fait des ravages au box-office. Rico Triple-Fromage en transpire des yeux, c’est sa saga préférée et il est très honoré que son 17000 ticket pourrait être pour ce chef-d’oeuvre.
Cela risque d’’être une soirée sous le signe du super.

13 avril 2020

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Ça frappe une cadence

Ça résonne fort et haut

Un pet bien placé

Peut écarter bien des dangers

Envol

Filed under: venelles — Étiquettes : — errant @ 12:23

Comme un envol de nuit dans le silence chargé d’orage. Se tait un temps la rumeur des tumultes, l’oiseau expire, comme le souffle d’un été gonflé de pluie, longuement déversé. Il y a de l’humidité dans l’air, rafraichit par les précipitations. Le volatile sait que ce calme qui résonne une fois finie la clameur, est celui qui doit gagner son âme avant que l’humidité ne se saisisse de ses yeux. Atteindre la vue avant la cécité. La clairvoyance.

J’écrivais convaincu. Crachant mécaniquement l’amertume accumulée, entassée des bassesses dont je témoigne. J’ai transité le mal dans les maux et les maux dans les lettres. Pour que l’affliction ne soit substantielle et que les mots deviennent essence de repentir. J’accepte que l’apprentissage soit un délaissement, comme la montgolfière doit lâcher du leste pour s’élever, l’oiseau digère son contenu avant l’envol.

Les mots comme expiation, comme digestion lente mais brutale. Quitte à voler, que ce ne soit pas dans la tonitruante d’un Rafale mais plutôt dans la quiétude du battement d’aile d’une grue.

Le mal par le mal se consume quand revient l’ataraxie.

12 avril 2020

Filed under: venelles — Étiquettes : — errant @ 23:08
Se levez tôt, s’habiller, avoir trop chaud dedans puis trop froid dehors.
Les doigts de pieds vite gelés. Les crevasses sillonnent mes lèvres et se fissurent à mon sourire.
Il fait beau, froid, ça m’écorche le nez et m’explose aux yeux.
Bibendum sous la polaire, la vitesse me rend un petit peu de ma souplesse.

Décollage

Filed under: venelles — Étiquettes : — errant @ 17:43

Je vais tout retourner. Je veux écrire férocement, chaque mot avec l’impact d’une balle. L’arme des mots, les mots pour conjurer la mort. Comme pour enrayer la machine. Une machine qui grandit, qui nous porte et dont les agressions quotidiennes me plombent à m’en saigner au cutter. Cette putain de machine composée de milliard d’individus. On a rien à voir les uns avec les autres. Individuum. Indivisible.

Incompréhension totale dans le vacarme des avions de chasse, des rames de métro, des cris manifestants et de leurs matraques policières, des hurlements porcins ou bovins dans les abattoirs, des respirateurs dans les hôpitaux, des allocutions politiques ouvertement insultantes de démagogie, des publicités aveuglantes et des complaintes superficielles d’une masse d’individus individualistes. J’en gerbe de voir ce bordel constant. J’en gerbe au point que la vue de chacun de mes semblables m’évoque le dégout de la trahison, l’horreur du mensonge, la rage de l’égoïsme.

Avec une histoire comme celle de notre espèce, le tranchant constat est que la chronique chaotique de l’Homme reflète la fierté, l’arrogance, l’égoïsme de chaque individu. L’esprit de vengeance amène au cycle de la haine. Je me venge avec la force de mes armes, des mots tombés du ciel comme des bombardements aériens.

Moteur

Filed under: venelles — Étiquettes : — errant @ 15:34

Une vie entière a identifier chaque pièce, chaque engrenage. Ou sont les rouages essentiels, ou est le surplus. Peut être l’exterieure semble irreprochable. La machine peut ronronner sans rien laisser paraitre de ses grésillements internes. Seule une attention profonde peut vous laisser entendre les défauts du mécanisme. Il y a pas de garagiste. Pas plus qu’il n’y a de mécanicien ou de contrôle technique. Même les yeux grand ouverts ne peuvent percevoir l’invisible.

Personne n’en a rien a foutre. Personne. A l’ère de l’obsolescence programmée, la mécanique commune est au remplacement. L’entretient n’est que factice, superficiel. La facilité. L’aisance de la paresse, celle qui anesthésie le corps et l’âme, et qui rend sourd de sa propre détresse, de sa propre incohérence. Ici se tient l’inconsistance d’un moteur en sur-régime, dont les gaines s’usent doucement, et les rouages rouillent a petit feu. Une vie entière.

J’arrache les câbles, les mains dans la graisse, glissent et tachent. Je démonte et remonte chaque partie du moteur. Il faut trouver la source du sifflement qui résonne faux, l’origine de mes grincements. Les pièces de metal froid se réchauffent avec le mouvement, l’animal minéral s’est mis à penser. Une putain de vie entière à rectifier la liesse de ma rage.

C’est dans le but que je trouve le berceau, c’est dans la finalité qu’il y a recherche.

11 avril 2020

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10 avril 2020

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Entrée dans le bourg de Tourc’h, première rencontre : brouillard lourd et persistant.
Les rues sont désertes et les façades vieillies, fissurées, je devine un ancien bar derrière la vitre opaque laissée à l’abandon. Poursuite du chemin, le brouillard me précède et me suis, l’apparence des rares panneaux me fait douter de l’année dans laquelle je vis.

Bar
Dépôt de pain
Crêperie
Épicerie
Tabac
Journal

De la lumière à l’intérieur, preuve de vie humaine, je me demande comment un commerce peut proposer autant de services. Prolongement de l’état des lieux, la mairie se confondrait avec une maison de campagne et prends ses fonctions grâce à son enseigne. La bibliothèque la rejoint et la façade semble elle-même ne pas y croire. S’étonner de l’aspect fantomatique d’un village de campagne de 1000 habitants un jour de brouillard serait hypocrite mais je l’avoue, cette vision pour le moins saisissante appelle grandement à la contemplation. Commence alors une quête, celle consistant à rechercher les protagonistes du lieu, car ils existent c’est certain, personne ne s’embêterait à ouvrir un commerce proposant pas moins de six services si ce n’était pas le cas. Une voiture se gare, deuxième rencontre : monsieur, regard appuyé m’étant destinée, je suis démasquée. Sensation inévitable qui est celle de l’étranger, un peu intriguant, un peu menaçant, toujours repéré. Troisième rencontre : madame, se demande ce que je fais plantée là sous la pluie. Regard méfiant et légitime, je suppose, envers l’appareil photo. Je continue l’exploration, m’éloigne vers d’autres rues, la quête devient plus difficile. Et pourtant, quatrième rencontre, la patience porte ses fruits : adolescent, passant sur son vélo, ressemblant à un virevoltant d’un film de western et disparaissant dans une masse verte désaturée par le brouillard. Brides de vies qu’il faut saisir au vol ou aller chercher derrière les murs abîmés, il y a matière à découvrir pour qui prends le temps, se familiarise, questionne un peu, s’y attarde longuement.

9 avril 2020

Partir en guerre

Filed under: venelles — Étiquettes : — errant @ 18:08

Je suis parti en guerre. Je suis parti en guerre pour faire comme les Hommes. Je suis parti en guerre, esclave de mes propres pulsions. Je suis parti en guerre avec l’automatisme des foules. Avec l’acharnement de celui qui est persuadé. Non-seulement de sa légitimité mais de sa raison aussi. Il n’y a pas de petit conflit, chacun d’eux s’ajoute à la somme du chaos. Je suis parti par la pulsion et c’est la pulsion qui me discrédite à mes propres yeux. Suis-je le pantin de ma rage pour ce monde abjecte. Suis-je réduit a combattre avec la seule force de la colère? Je ressens cette même putain de haine à mon égard chaque fois qu’elle s’exprime, irrépressible comme un sanglot. Quand la pulsion laisse place à l’autre.

Je suis parti en guerre du mauvais pied. J’ai voulu bruler le feu qui me consume.  Je suis en fait parti en guerre contre moi-même. Et j’ai brûlé et je brûle encore et je me demande maintenant, s’il  y a de guerre contre l’autre. Surement que le recul que je prend ne m’a pas fait avancer d’un pas. Je suis, l’émetteur et le destinataire de mes paroles tranchantes, de cette sale bile. Je crache à la face de l’Homme. Je crache sur mon propre visage avec un sourire d’homme. Le sourire de l’aveugle assuré qui dit: « regarde, un char d’assaut ».

Seul triomphe est celui sur soi.

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Abasourdie

Une sonnette déambule alors dans les rues « désertes »

Cherchant écho dans les corps ici et là en transhumance courte

Une sonnette déambule alors dans l’espace nouvellement recréé

Expérimentant les nouveaux sons qu’elle peut alors produire

Une sonnette déambule alors sur le pas de portes fermées

Alerte à de nouvelles rencontres

Une sonnette déambule alors à l’étage au dessus, dans ses couloirs, sur ses murs

Elle sait que de silencieuses oreilles l’écoutent désormais attentivement

Une sonnette déambule alors dans les espaces dégagés entre les voitures absentes et celles immobiles

Vacillante et euphorique des nouvelles mélodies qu’elle sent se formuler

Une sonnette déambule alors à la rencontre de celleux qui sont né·e·s grâce à cet arrêt

Interrogeant, notant, prenant en photo, une journaliste avertie, capturant l’évolution de son tintillement

Une sonnette déambule alors et fait sursauter les êtres à la fissure

se vrillant et se recomposant quand les voluptés s’affirment.

Une sonnette

Un percement

Un rythme

Synthétisation exubérante de crayonnés

Définissent un

Deux

Trois

les plantes empotées

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Filed under: venelles — Étiquettes : — errant @ 12:34

les escaliers

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Filed under: venelles — Étiquettes : — errant @ 11:43

8 avril 2020

sunny_sketchy_atfernoon_blues

Filed under: venelles — Étiquettes : — errant @ 19:25

The cars hiss by my window
Like the waves down on the beach
The cars hiss by my window
Like the waves down on the beach
I got this girl beside me
But she’s out of reach

Headlight through my window
Shinin’ on the wall
Headlight through my window
Shinin’ on the wall
Can’t hear my baby
Though I called and called

Windows started tremblin’
With a sonic boom
Windows started tremblin’
With a sonic boom, boom
A cold girl’ll kill you
In a darkened room

Eloge de la mélancolie

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Monotype N

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7 avril 2020

Entre-aide

Filed under: venelles — Étiquettes : — errant @ 12:52

L’Humain, cette espèce « ultra-sociale ». Phénomène unique dans le monde du vivant. Les hommes sont capables de s’entre-aider, sans se connaitre, comme un accord commun subjacent. L’empathie est notre force sociétale, capable d’assimiler la peine comme la joie d’autrui et de la faire notre. C’est ainsi que des cycles d’entre-aide s’amorcent.

Mais vous emballez pas, ca fait pas de nous des saints, tout ça existe dans le monde animal. Notre empathie soit-disant, « humaine », partagée par aucune autre espèce. Rien du tout. La symbiodivesité, c’est la base de la survie. La 2ème loi de la jungle. Celle qui pousse les individus d’une même zone géographique à établir des liens entre eux, des échanges de dons en quelque sorte. Et plus le milieu est hostile, plus l’entre-aide est forte.

Mais l’hostilité c’est pas notre truc hein? Vous avez eu peur pour votre vie la dernière fois que l’étagère de PQ était vide au super-marché? Est-ce que vous vous êtes déjà sentis menacés? Une peur qui prend les tripes et tord les boyaux, celle qui fait surgir les instincts les plus primaires. Notre milieu de vie est aseptisé, karsherisé de tout danger. Ne reste de place que pour le confort. Le confort personnel. Car dans l’insouciance de la vie se perd la conscience de la mort et se créé le sentiment divin.

On peut mesurer l’importance d’une catastrophe à la force de l’altruisme et de l’auto-gestion des hommes. C’est au centre des flammes que la calme et la raison atteignant leur paroxysme. « Après le tremblement de terre, l’Eternel fit pleuvoir du ciel sur Sodome et sur Gomorrhe, du souffre et du feu. Et après le feu, un murmure doux et léger ». Nous voyons le feu s’abattre, nous voyons de nos yeux les conséquences directes de nos modes de vie. Et je vois la même inconséquence dans le quotidien de mes semblables. Des gens se gueuler dessus dans les super-marchés, se presser se stresser. La bile mauvaise, amère me monte quand je vois des flics, porteurs symboliques de cette entre-aide, profiter de ces contextes pour punir par la violence. A ces comportements je mesure l’infantilisme général, l’absence de murmure, le manque de douceur comme de légèreté.

Je vous souhaite de connaitre le feu. Je souhaites que l’Eternel, ou n’importe quel autre connerie qu’on a inventé, vous frappe de plein fouet et que la souffrance vous balaie. Que vos proches rendant leur dernier souffle dans vos bras. Je me souhaite de connaitre pareils douleurs, afin que la modestie regagne le coeur de tout homme et que règne l’altruisme et la décence, là ou la sensibilité n’est devenu qu’un putain de péché.

6 avril 2020

Filed under: venelles — Étiquettes : — errant @ 23:26

Banalité d’usage

Les rires emplissent nos gorges,

le plafond secoue.

Il est bas

Et nous rions

les épaules touche touche

Le son coupé

Tout rayonne

Incandescent

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