une apparition
– quelques souvenirs de fréhel sur diapositive périmée
Elle est là, elle marmonne,
je l’entend soupirer,
elle expand son ombre,
elle dit : « je me sens seule »,
pourtant nous sommes autour d’elle
mon grand-père disait toujours que comme lui et mon père, nous avions des âmes d’artistes
tes bras étaient ma deuxième maison,
des fois je m’imagine passer devant,
elle a bien cramé,
nos mots alimentant le feu qui la ravageait,
nous n’avons rien fait pour l’en empêcher,
et, maintenant,
il n’en reste presque plus rien
si ce n’est de la poussière et de la tristesse
hier j’ai mis du vernis rouge, et depuis je me sens féminine,
ça change de d’habitude,
des années que je n’en avais pas mis
et puis avec le rouge, étrangement,
je me sens puissante le rouge aux doigts
Les pas ralentissent, le rythme se perd,
la danse, à ses prémices si joliment menée,
est bientôt terminée.
Je constate que j’ai de plus en plus de mal
à me retrouver seule,
c’est problématique,
il fut un temps où j’aimais ça.
Maintenant, l’Ennui invite l’Ombre
et, sans mon accord,
elle s’installe dans ma chambre,
je la vois du coin de l’oeil.
Dans une nuit spatiale, le corps cryogénisé rêvait de l’Éden. Une lumière scintillante embrase le ciel de l’Éden qui se reflète sur le lac de Diane. Sortant de l’eau, s’élève une femme tenant un poupon dans les bras. La fée Viviane déposa l’enfant Galaad sur la rive. Le corps de Galaad était recouvert d’un liquide amniotique qui remplissait le lac. La fée Viviane le regardait pleurer sur la rive et elle lui glissa entre ses bras une épée emballée dans un tissu bleu roi. Deux mois sont passés en dehors de l’Éden alors qu’à l’intérieur l’heure ne semble jamais se finir. D’un coup Galaad se réveille en pleuré dans son caisson de cryogénisation. Il a quitté sa mère et l’Éden mais il les retrouvera très vite. Le roi Ban l’observe à travers la vitre du caisson. Les câbles et les perfusions se débranchent de Galaad et le liquide s’évacue du caisson. Le roi ban et sa femme Hélène n’arrivaient pas à concevoir leurs héritiers, ils l’ont donc mirent au monde grâce à l’Éden et l’intelligence artificielle Viviane. Cependant, quand Galaad était dans l’Éden personne ne savait où il se trouvait, ses parents l’avaient perdu et ne pouvaient le trouver même sur Terre car son caisson était en orbite autour de la station spatiale de Camelot. Il se réveillait toujours seule, tous les mois dans son caisson. Dans l’Éden la fée Viviane est là pour s’occuper de l’enfant perdu. La fée est programmée pour s’occuper de chaque chevalier afin de les guider vers le Graal et le salut éternel. Dans le cas de Galaad l’implication de Viviane dépassa sa programmation car elle lui donna naissance et cela dépassa tout ce qu’il lui a été implanté. Pour le guider vers l’excellence de son destin, elle l’aura éloigné des autres chevaliers ainsi que ses parents. Le roi Ban et sa femme Hélène pensèrent avoir perdu leur fils pour toujours dans l’espace sans douter que Vivianne l’avait enlevée. Cela brisa Hélène qui se résigna à rester sur Terre dans un couvent sacré, louant la gloire de la mémoire. Vivianne éduqua alors elle-même le jeune Galaad sous un nouveau nom qu’elle lui donna: Lancelot.
C’est qu’il y avait son épée dans le ventre de son père. C’est pour cela qu’il imaginait l’avoir tué mais sa mémoire lui faisait défaut. Puis d’un coup une ombre sourde transpercée par une lumière… Gauvain se réveille près d’Arthur qui le regarde revenir de l’Éden. Son cauchemar avait pris fin avant qu’il ne se souvienne du début. Pourquoi ses rêves le mènent à tuer son père? Arthur lui annonce son échec devenu banalement si quotidien ou plutôt mensuel. Gauvain ne sait jamais combien de temps il passe dans l’Éden tout est si rapide à l’intérieur. Cette fois Arthur lui annonce 40 jours et 40 nuits. Aucun Graal ne fit trouver, ni lui, ni aucun autre chevalier ne semblait s’en approcher plus que le normal. Pourquoi l’immortalité de l’Éden les rejetait de ses lieux. Leurs esprits ne tiennent en moyenne jamais plus de 2 mois dedans. Si seulement il savait ce qu’était le Graal. Lui seul pourrait les aider à y rester éternellement. La Dame du Lac ne leur avait encore rien décrit de sa forme mais elle portait conseil sur les chemins à emprunter jusqu’au Graal. Elle est une I.A. que beaucoup auraient voulu supprimer mais malgré se conseille abstraits elle ne s’est que rarement trompée. Tout n’est qu’une question d’interprétation… Le Graal existe-t-il vraiment sans aucun doute? Gauvain en a les yeux remplis quand il regarde son oncle Arthur. Pourtant Arthur sait que son neveu accompli et accomplira de grandes choses. Seul la mémoire qui reste en témoignera.
elle est déçue, mais elle essaye de ne pas prêter attention à ces perles nacrées pourtant éraflées
dès qu’ils perdent de leur éclat, elle est tentée de les jeter
Personne ne sait plus grand-chose. La mémoire est caduque. L’homme créa des palliatifs mnémoniques: la prothèse mnémo cérébrale, le langage mnémo brulant la rétine et même des compléments alimentaires mnémo. La population mondiale dépend d’un système de consommation qui profite à tous, les producteurs, les ouvriers, les directeurs, les consommateurs. L’argent fluctue constamment. C’est l’enjeu de la survie humaine. Grâce à ces consommables mnémo progressistes, certains hommes peuvent pousser leurs souvenirs sur plusieurs années. Un progrès pour l’homme et la technique, profitable pour la « Table Ronde ».
C’est vrai que la multiplication des effondrements ces derniers siècles dû notamment aux catastrophes naturelles, poussa à remettre en question la fatalité humaine. Le réchauffement climatique était en premier lieux contenables mais dans sa décroissance trop lente il rompit une limite crainte. Les séismes causèrent de multiples tsunamis et s’ensuivirent même des fractures dans la sécurité de centrales nucléaires qui à l’explosion de leur cœur rendit certaines régions du monde inhabitable. Malgré ces catastrophes, ce fut les pandémies mondiales de la fin du 21ème jusqu’au 22ème siècle qui eurent raison d’une majeure partie de l’humanité jusqu’à ce qu’on en soit rendu à bout. Cependant, chaque pandémie et catastrophe eurent une fin, donc une solution. Des fermes verticales en masse gérées par des I.A. pour le restant de la population afin d’obtenir un contrôle sanitaire et nutritif, et l’amélioration de bioprothèses et mécaprothèses pour les soins. Une société qui avait accepté d’utiliser ses outils pour survirer isolée.
Des « cyborgs », ces comme cela qu’on les fantasmait mais l’homme à toujours étaient dépendant de ses outils. Sur 200 ans la Terre avait perdu 98% de sa population, mais les restant étaient tous.te.s presque immortel.le.s sur une planète ravagée. La perte de la mémoire, seule la « Table Ronde » s’en souvient. L’homme était donc lié à la machine, isolé de tout, programmant des machines qui se chargent de chérir la Terre et ses occupants. Ce qui en résulta malheureusement était la perte mondiale de la mémoire qui toucha chaque famille. Peu savent pourquoi et comment mais ceci signa un tournant définitif sur la condition humaine. La « Table Ronde » sait que la Terre ne sera bientôt plus. Elle n’a jamais cessé de mourir. Elle le sait depuis le 20ème siècle et prépare dès lors la future immortalité de l’homme.
Perceval se trouvait dans un marécage où le jour ne tombe jamais, cela faisait quinze heures qu’il était dix-sept heures d’un mois de décembre. Il a de l’eau jusqu’aux cuisses, sa jupe glisse sur l’eau et il marche. Il n’a pas peur des poissons ni des caïmans qui auraient l’appétit ouvert par la présence d’un homme perdu. Dans cette forêt inondée Perceval est le seul être vivant, ce n’est pas ce qu’il y aurait qui lui fait peur mais c’est qu’il n’y a personne. Il se déplace entre les arbres en évitant d’être dans leur ombre. Les heures défilent et rien de comestible n’a pointé le bout de son nez. Les eaux croupies du marécage le feraient vomir en rouge jusqu’à sa mort s’il en buvait. Ses vêtements commencent à être trempé par l’humidité et le froid lui brûle ses orteils. Il tenait fermement son épée depuis son entrée dans le marécage et hésita d’être le maître de son destin. Il était peut-être déjà mort, en enfer attendant le passeur pour un autre enfer. Le roi lui avait prédit que sa quête le pousserait à dépasser son être mais ceci il l’avait oublié. La mémoire est un trait devenu exceptionnel. Parmi tous les chevaliers, il était le seul à n’avoir ni richesse, ni mémoire mais c’était pourtant lui la solution. Le problème était que malgré leurs richesses et leur pouvoir mnémo aucun des chevaliers ne tenait longtemps dans l’Éden virtuel. L’ex-cobaye Perceval est l’élu qui résiste pleinement à la simulation et les autres cobayes prouvent tous que ce n’est pas le manque de mémoire qui en est la cause. Non c’est quelque chose en lui qu’il doit trouver l’épée à la main. Le Graal
elles jonchent au sol, seules. L’arbre a perdu de sa superbe.
Ce mot ne guérit pas les maux, mais, soudain, le brouillard semble légèrement se dissiper. Des lueurs, encore brumeuses, sont les connexions que j’établis entre ce que j’ai toujours connu et ce terme.
Ses pensées fusaient, partaient dans tous les sens. Elle avait de nombreuses choses à faire, pour lesquelles il fallait qu’elle réfléchisse. Mais toujours, ses pensées revenaient à lui. Elle se remémorait alors son visage, en parcourait la moindre parcelle de peau. Elle s’imaginait l’effleurer, avait l’impression d’en ressentir le contact sous la pulpe de ses doigts. Puis le flot des pensées revenait avec plus de force, la ramenant à une certaine réalité. Et toujours, malgré elle et pour s’évader de cette assommante existence, il revenait l’obséder.
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