je te promets de te répondre, mais je crois qu’il va me falloir du temps
cécile coulon
ps : je ne sais plus où est ma place
Un jour parfait, des regards complices, des jours prometteur, des palpitations d’oeuphories, et l’inquiétude que l’idylle s’en aille.
Encore affamé d’enthousiasme, incapable de dormir, allons voir les copains au bar jusqu’à la fermeture.
Va-t-on poursuivre la soirée, quelqu’un habite loin mais promet une bonne bouteille.
Un passant demande la direction de la villaine,
il veut sauter.
On le suit,
On lui parle
On lui demande où il va dormir.
Il balbutie les mots d’un ivrogne. Esquive le sujet « je vais pas sauter, promis ».
Saisit le bord du pont
On insiste, on veut le raccompagner jusque chez lui
Il accepte jusque république.
Il est tard, pas de bus.
Je suis seul avec lui maintenant.
Il me dit de le laisser tranquille et part dans la première rue.
Je le suit.
Je dormirait pas sans avoir vérifié.
Il s’arrête pisser. Il blague aux passants, gênés mais amusés.
Il continue. Je le suis de loin.
Les rues qu’il choisi s’approchent du canal.
Il s’arrête sur un banc prêt d’un rond point.
J’attends au coin d’un mur. Je regarde ponctuellement.
Il disparait.
Une rue sans lumière. Un fumeur marmone du PNL.
Je l’ai perdu. Je n’ai pas mes lunettes. Je ne vois pas de loin.
La rue mène au canal.
L’eau est noire.
Un passant m’assure ne pas l’avoir vu.
Je dois dormir.
Je pense que c’est difficile d’être heureux quand tu es extrêmement lucide. C’est plus dur d’être heureux quand tu es lucide de tout ce qui se passe, de tout ce que tu traverses, de tout ce que tu entreprends. Je pense que c’est plus dur de comprendre les dessous de… En fait, je pense qu’il y a deux types de lucidité: il y a la lucidité de « pourquoi je fais ça », ça c’est intéressant, c’est même carrément irresponsable de ne pas l’avoir. Mais il y aussi être lucide de ses affres, être lucide de ce qu’il y a tout au fond de toi, du petit truc qui crie et que tu peux dire à personne. Et ça, je trouve ça parfois compliqué. Je trouve ça dur d’être heureux quand tu sais ce qui crie au fond de toi.
Quand on est habitué à faire des blagues sur tout et quand on est habitué à tout analyser, on se met à avoir un recul avec la vie quoi. Et du coup le fait d’avoir un recul avec tout ce qu’on rencontre, ça fait qu’on peut difficilement être heureux, parce que le bonheur c’est frontal, le bonheur ça tape, tu comprends pas pourquoi ça te tape, alors que nous dès qu’un truc nous tape, dès qu’il se passe quelque chose, on l’analyse, on se dit « pourquoi c’est arrivé comme ça ? », pourquoi ceci.
panayotis pascot via le super podcast « les gens qui doutent »
Je l’ai tout de suite repéré parce qu’il lisait un bouquin des éditions Gallimard, cliché de ma part mais je l’ai pris pour un intellectuel et ça m’a plus. Il lisait adossé aux portes du métro, c’était sur la ligne 4 et son t-shirt jaune moutarde était assorti à ses chaussettes. Il devait avoir 36, 37 ou 38 ans, il lisait La plaisanterie, j’ai noté la référence en me disant que je le lirai en pensant à lui. Il lisait La plaisanterie et je me suis demandée si il aurait ri que je l’aborde, mais je pense que ça l’aurait gêné, alors je ne l’ai pas fait. Il est descendu à Montparnasse, derrière moi, et m’a doublé pour aller rejoindre la ligne 12; je l’ai suivi, hypnotisée, avant de me rappeler que j’avais un train à prendre et de faire demi-tour pour la gare.
C’était dimanche il était à peine 17 heures et on était complètement déchirés au rhum-vodka et on hurlait à tue-tête au son de la fanfare et les gens autour se foutaient bien de nous mais qu’est-qu’on était heureuxses
Dont Walter Benjamin à dit que, les yeux écarquillés, il ne voit « qu’une seule et unique catastrophe, qui sans cesse amoncelle ruines sur ruines et les précipite à ses pieds. Il voudrait bien s’attarder, réveiller les morts et rassembler ce qui à été démembré. Mais du paradis souffle une tempête qui s’est prise dans ses ailes, si violemment que l’ange ne peut plus les refermer. Cette tempête le pousse irrésistiblement vers l’avenir auquel il tourne le dos, tandis que le monceau de ruines devant lui s’élève jusqu’au ciel. Cette tempête est ce que nous appelons le progrès. »
Une fois sa condition stabilisée, les médecins de Mont-Michel entamèrent l’élaboration de la prothèse du patient 0. Il est arrivé prioritaire au centre de réanimation. Le succès de sont traitement a une trop grande valeur symbolique pour que l’ordre des médecins ne faillisse. Le ministère envoya de Paris la docteure Eva Rauchenbach anxieuse de faire la démonstration médiatique d’une méthode encore jeune.
Elle prit, au plâtre, l’emprunte de la crête d’os, de peau et de cicatrices qui interrompt le visage du garçon au milieu de l’arrête de son nez. Depuis cette matrice, elle a sculpté à la glaise la forme lissé du crâne fantôme d’Ernest.
[note de bas de page détaillant le procédé jusqu'à la cuisson d'une céramique alumineuse]
Après une semaine de travail, la docteure Rauchenbach remet sa prothèse aux chirurgien.es de Mont-Michel. Quand Monsieur Cordina est sorti chambre stérile pour le mener au bloc opératoire son rythme cardiaque a chuté, sa respiration s’est rompue, son corps commença à convulser, il a fallu deux infirmier.es pour le tenir alors qu’on lui administrait une dose d’adrénaline.
Ernest se redresse haletant, de la sueur perlant sur ses joue. Deux mains saisissent son mi-visage sous ses oreilles. C’est une femme médecin qui lui parle.
– Monsieur Cordina, gardez votre calme, vous êtes revenus d’une absence. Vous êtes à l’hôpital de Mont-Michel, nous allons vous aider. Nous allons vous stabiliser. Nous allons vous redonner un crâne pour que votre esprit ne vous échappe plus. Une prothèse que je vous apprendrait à retirer. Vous allez pouvoir choisir quand laisser votre tête se dissiper.
Ernest n’a pas écouté la profession de foi de la prothèsiste. Il cherche une ancre dans ce corps qu’il redécouvre. Il retrouve le poids de son cœur brusqué, le poli de ses dents caresser sa langue ; il entend le défroissement de ses poumons quand il inspire et le grincement des fibres musculaires dans les intermittences de son dos. Ses jambes veulent courir, ses bras veulent danser, sa gorge veux crier et sa mâchoire veut mordre. Mais sous l’appétit enthousiaste de la chair à vivre, le cœur faibli, il commence à vaciller sous le poids de toutes ses pulsions.
Un infirmier pose une main sur son épaule.
– Respirez profondément.
En expirant une large bouffée d’air, Ernest sent la fatigue de ses bras tirer sur son dos, il se souvient du poids que les jours trop longs avaient sur ses paupières, il retrouve la paresse qui l’empêchait de succomber à des agitations trop vives.
Dormir c’est exister.
Il entendit sa voix rebondir contre les murs. Pour la première fois depuis 4 semaines, Ernest a parlé.
14h40, la manifestation a commencé depuis à peine une demi-heure, Ni Patrie Ni Patron Ni Le Pen Ni Macron, on s’amasse place Sainte-Anne, toutes les rues autour sont bloquées, ça pue le traquenard. Tant pis, ça ne nous empêche pas de chanter, ça ne nous empêche pas de faire entendre notre colère. Et puis la première lacrymo tombe. Mouvement de foule, bien sûr, mais on essaye de ne pas paniquer, tout le monde se sert les coudes. On est encerclés. Le gaz se disperse, on aimerait faire de même. Mais on est encerclés, et comme ça ne leur suffit pas, on se fait gazés. 14h40, la manifestation a commencé depuis à peine une demi-heure, plus personne ne chante, tout le monde ferme les yeux et remonte son t-shirt devant sa bouche. On cherche un échappatoire, dans le calme toujours, mais ça ne leur suffit pas, et on se fait gazés. Ils nous encerclent et on a rien d’autre à faire que de retenir nos larmes.
15h18, le combat continue, mais cette fois-ci je suis chez moi et je regarde par la fenêtre, je vous regarde amasser poubelles et continuer de crier alors même que le gaz continue de tomber, ils ne tairont pas votre colère et j’admire votre courage. La rue s’est vidée, il ne reste que le LSD (Nespresso vous abrite, bravo à eux).
On aura à peine eu le temps de nous exprimer, qu’on ne dise pas de Macron qu’il n’est pas autoritaire, je le hais comme je hais Le Pen, et je ne comprends pas que tout le monde ne déteste pas la police, ouvrez-donc les yeux vous qui le pouvez, le gaz lacrymogène m’en empêche.
« I mean, I always feel this pressure of being a strong and independent icon of womanhood, and without making it look my whole life is revolving around some guy, but… loving someone, and being loved means so much to me. I always make fun of it and stuff; but isn’t everything we do in life a way to be loved a little more? »
before sunrise<3
C’est comme si – on m’enlevait les piles du dos, d’un coup, sans prévenir, et je devenais dysfonctionnelle. Plus d’énergie plus de pensées plus aucun mots qui sort de ma bouche – plus rien à dire plus rien à faire. C’est à peine si mes jambes me soutiennent. D’un coup, sans prévenir, je me vide. Je suis vide. Maman dit que j’ai les larmes aux yeux mais c’est faux, je n’ai même pas de larmes. Je n’ai plus rien. Plus aucune émotion ne parcoure mon corps plus aucune pensée ne parcoure mon esprit. Plus rien. Le bruit autour, trop fort – mais il ne vaincra pas le silence à l’intérieur.
juste pour dire qu’hier j’ai vu Benjamin Biolay et que dans une chanson il dit « J’ai moins d’appétit que de sincérité » ce qui serait super pour mon édition errances mais j’ai pas envie de le citer parce que je ne l’apprécie pas du tout mais voilà quoi
« Imaginer l’amour, ça me joue bien des tours, mais j’en demande encore
Comme je l’aime cette vie que je n’aurai jamais, en tout cas pas iciEt bien sûr, j’imagine qu’jamais tu t’imagines que je sois dans le décor
Heureusement j’ai ma tête qui m’emmène à la fête, parfois jusqu’à l’aurore
Imaginer l’amour, c’est tout ce qu’il me reste pour respirer encore
Je l’aimais cette vie que je n’aurai jamais, en tout cas pas ici »
Oui, l’Univers est peuplé. Bien sûr que l’Univers est peuplé, ce serait absurde de penser la Terre comme seule étoile habitée. L’Univers est peuplé d’un peuple qui ne veut pas nous rencontrer, et nous pouvons bien le comprendre. Laissons l’Univers tranquille. Mais surtout — laissons la Lune tranquille. L’Univers est peuplé mais la Lune ne l’est pas — la Lune est pour les amoureux. La Lune est réservée aux Romantiques avec un grand R, aux Romantiques du dix-huitième, à ceux et celles qui aiment sans retour, aux rebelles et aux solitaires. La Lune est réservée aux amoureux qui ne finiront pas ensemble, mais si ils le pouvaient, ils seraient ensemble sur la Lune. La Lune représente pour les amoureux l’espoir d’un futur qui n’existe pas.
Je ne comprends pas pourquoi on trompe. J’arrive pas à ressentir autre chose que de la colère. Je comprends pas. C’est que de la lâcheté, purement de la lâcheté, c’est avoir peur d’affronter la fin d’un couple, c’est se servir d’un acte sexuel pour masquer son incapacité de prendre des décisions. Je ne comprends pas qu’on puisse tromper, je vous déteste de tromper. Mais quand les sentiments amoureux s’en mêlent, c’est le bordel, et j’ai même pas envie d’y penser.
ma ligne éditoriale préférée c’est écrire sur les jeunes hommes qui croisent mon chemin, vous voyez comme on dit que les femmes qui lisent sont dangereuses ? On dit aussi que les femmes qui écrivent sont dangereuses, et bien je vous confirme que c’est le cas pour toute personne croisant mon chemin !!! Bisous
H-U-G-O. Hugo. Il y a quelques semaines à peine j’expliquais à mes copines qu’Hugo était un prénom de beau garçon. Alors, oui, cette théorie était entièrement basé sur Hugo B., mon crush de troisième, un vrai tombeur. Mais au fil des années elle s’est avérée correcte dans environ 90% des cas. Et elle s’est encore confirmée aujourd’hui, tu l’as confirmée aujourd’hui, Hugo, bravo. En te croisant ce matin je me suis dit que tu ressemblais drôlement à Rex Orange County, ce qui m’a amené à te ranger dans la catégorie des jolis garçons. Tu t’es prouvé à la hauteur de ton prénom, chose pas si évidente. Et puis tu as ouvert la bouche et la magie a disparu, comme toujours. Je ne t’en veux pas. Crois-moi, si l’occasion s’était présentée de finir la nuit dans une chambre d’hôtel avec toi, je l’aurais prise; peu importe que tu m’ajoutes à la liste de tes conquêtes de tournée tant qu’on passe du bon temps. Tu aurais peut-être fini par me traiter de fille facile mais il est certain que j’aurais fini par rire de toi, alors on se pardonne. Hugo, Hugo, Hugo, j’ai beau faire la fière, je garderai sagement le souvenir des sourires que tu m’as adressée jusqu’à la fin de la nuit. Bonne fin de tournée.
PS: quelqu’un veut m’expliquer pourquoi les garçons aux prénoms de quatre lettres me font autant d’effet ?
(You’re not special, babe – Orla Gartland)
aujourd’hui j’ai montré à Louis mon édition sur les troubles alimentaires que je n’ai pas et ça m’a fait tout drôle
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