Ma mamie moulue mouille au lit. Morte, les vers mordent et sortent de son ventre.
Mamie mise en bière sur Terre, direction Venus. Le vaisseau est parti, vole vite. En vain, Vorim le Vert le voit venir.
Ce malfrat a la main mise sur Mars et Venus, fait exploser le vaisseau avant même qu’il n’approche les premiers satellites de la planète.
et boum
Voilà le vaisseau et mamie en miette dans l’espace. Poussières qui s’éparpillent dans la stratosphère vénusienne.
Jetez mes cendres-poussières dans l’espace, je deviendrai une galaxie.
aujourd’hui rien à exploser
Une copine vient de me dire que je ressemble à ce type qu’elle a vu sur insta.
Un jour j’ai imaginé une fleur géante qui aurait poussé sur un bateau. C’était dans une nouvelle, écrite il y a deux ans. Aujourd’hui, je pense trop à la sf et à l’espace et j’ai envie d’imaginé une fleur géante qui pousserait sur un vaisseau.
Elle pousserait à en crever la carlingue du vaisseau, à en arracher tous les systèmes de sécurité. Dépressurisation. Boum. Le vaisseau a pété. Maintenant il dérive dans le vide, la fleur géante avec. On croirait presque que c’est une comète, à la queue verte et aux pétales glacées.
Une copine pense vraiment que je ressemble à ce mec qui fait des vidéos.
Le 15 avril 2095, j’ai eu quatre-vingt-quatorze ans. Et au moment de souffler mes bougies, je me suis chié dessus. Je m’étais pourtant toujours dit que, passé le cap des quatre-vingt-dix balais, je vivrais la vie de rêve. Faire des tours de fusée avec mes petits-enfants, leur apprendre à utiliser les systèmes de téléportation rapide, à programmer les robots ménagers… À la place de ça, bip borp, les machines n’ont pas pris le pouvoir et les fusées n’ont pas décollées depuis un bon moment. Moi, j’ai juste voulu m’offrir un simple gâteau au beurre. Je l’ai préparé seul, dans le petit appart-capsule qu’on m’a assigné. Je me suis servi un verre de piquette, coupé une part, enfoncé les bougies,les ai allumées une par une puis… la suite est déjà écrite.
Et dire que quand j’étais gosse on voyait des films qui nous persuadaient qu’un jour on se ferait torcher le cul par des robots.
Un copain vient de m’envoyer un message pour me dire que je ressemble à ce mec qui fait des vidéos.
Prenez mon bureau et démolissez-le.
Je pars vivre dans l’espace.
Parfois je pense à ces types, dans deux trois siècles, qui penseront à nous. Ils seront près des comètes, à traverser l’espace dans des fusées. Ils verront des choses que nous ne pourrions croire… des étoiles brulantes, jaillissant de l’obscurité… des montagnes roses, derrière lesquelles se couchent trois soleils… Je les entends rire.
– Regarde ce champiboule extra-terrestro spatial, vraiment dégoûtant !
– Et là ! Des vestiges d’une civilisation disparue !
– C’est bien le signe que cette planète inconnue, que nous, explorateurs du futur, venons de découvrir, a été habitée il y a des millénaires !
– C’est sûr ! Et pense à ces pauvres types du 21ème siècle qui n’avaient pas encore découvert le voyage universo-étoilée à grande vitesse !
– Je crois même qu’ils s’inventaient des histoires sur ça, ces cons là!
– HAHAHA les cons!
Enfin, peut-être qu’ils seront juste là à rêver comme des cons eux-aussi.
La lumière est brune. Elle saute sous les yeux, à toute vitesse ; c’est le petit matin.
Le feuillage qui défile dehors est une dentelle noire, découpée grossièrement. La lumière scintille entre ses mailles, laisse entrevoir la campagne, ses éoliennes, ses vaches et ses calvaires tout pétés.
Les moquettes du wagon puent la pisse et la poussière pour les voyageurs assis en bout de voiture, la tête calée entre les portes bagages et les chiottes.
Entre les deux rangées de sièges, le bras d’un gosse ballote mollement. Par moment, quand sa tête trop lourde de gamin assoupi commence à glisser, il remonte son bras lourdement, vient l’appuyer contre sa joue, écraser sa paume contre son front. Puis, petit à petit, recommence à glisser.
Sur un îlot de quatre, deux types s’engueulent. Ils sont comme sur une table à baffes, suffirait qu’un d’eux étende le bras pour en mettre une à l’autre.
Ça y est, ils se sont foutus sur la gueule les cons !