sept
Les sept ans ne sont pas encore passés
Mais le sept apparaît
Devant moi
Chaque année
J’y pense
Le lendemain est une fête
J’y pense
Aux mots
À l’attente de la réponse
Le lendemain est une fête
Les sept ans ne sont pas encore passés
Mais le sept apparaît
Devant moi
Chaque année
J’y pense
Le lendemain est une fête
J’y pense
Aux mots
À l’attente de la réponse
Le lendemain est une fête
Quand j’étais vieille et trop laide, vous me jetiez au rebut
Vous me refusiez votre aide quand je ne vous servais plus
Quand j’étais belle et soumise vous m’adoriez à genoux
Me voilà comme une église toute la honte dessousCe n’est que moi
C’est elle ou moi
Celle qui aime ou n’aime pas
Celle qui règne ou se débat
C’est Joséphine ou la Dupont
Fille de nacre ou de cotonC’est mon cœur
Ou bien le leur
Celle qui attend sur le port
Celle des monuments aux morts
Celle qui danse et qui en meurt
Fille bitume ou fille fleur
Je ne peux pas encore dire que je suis
mais je commence à en avoir l’idée
en mettant le bout de ma langue
sur le palais.
Je suis exaspéré quand
ne réussissent pas.
Il manque tellement de choses
au milieu de la journée !
Malgré tous mes efforts
pour le plaisir individuel
je sais que le vent du nord souffle –
un jour ou l’autre
le toit se détachera
et le périssable en dessous.
traduction du poème de Mary Ruefle, North Wind
J’étais pas vraiment sûr d’avoir encore envie
Si on quitte ses rêves, comment c’est la vie
J’ai fait des détours, presque mort sur la grêle
J’ai donné des coups pour briser mes chaînesRevoir s’ouvrir, mon Magnolia joli
Revoir fleurir, mon Magnolia chéri
Revoir rougir, mon Magnolia joli
Revoir s’ouvrir, mon Magnolia chériElle est pas vraiment sûre d’avoir encore envie
Si elle quitte ses rêves, comment c’est la vie
Elle a fait des détours, presque morte sur la grêle
Elle a donné des coups pour briser ses chaînesRevoir s’ouvrir, son Magnolia joli
Revoir fleurir, son Magnolia chéri
Revoir rougir, son Magnolia joli
Revoir s’ouvrir, son Magnolia chéri
Cette voix m’est ordinaire
Elle est belle, un peu bancale
Elle plaît à mes ami.es et parcourt leur poitrine
Elle tremble lorsque mes mouvements se font trop rapides
Elle déflagre, explose et éclate
Elle tremble après avoir monté les escaliers
Elle disparaît quand j’entre dans l’écran
Elle se consume à ton contact
[…]
Avant les garçons me frottaient toujours les oreilles
Une fois, j’ai vu des chars blindés sur l’avenue d’Orléans
J’aime les rengaines d’amour
Et les frites me font pleurer
Sur l’eau, les bateaux me suivent toujours
Ils me font peur, ils me font peur
J’ai vécu très longtemps ici ou là, chez des amis
Un jour, j’ai cassé une table en marbre
J’aime les hommes pas rasés
J’ai souvent mal aux dents
J’ai faim quand il ne faut pas
Voilà, tu sais tout
Brigitte Fontaine, J’ai 26 ans
(en fait je l’aime aussi quand c’est Bonnie Banane qui la chante)
Va-t-en
Laisse lui l’usage de ses mains
De son bassin
Du bas de son dos
Du haut de sa tête
De ses poumons
Tu as bien fait de partir
Ton retour ne se fait pas attendre
Ou peut-être est-il trop attendu
Va-t-en
Ou ne te mets pas trop près
Quand tu te tiens loin
Elle retrouve un peu l’usage
Du bas de son dos
Du haut de sa tête
De ses poumons
Quand tu disparais
Elle peut prendre des grandes bouffées
Elle était là
Son souffle aussi
J’ai ouvert et fermé les yeux
La fraude était superbe
Ses yeux étaient intacts
L’égarement dans le cauchemar
Delirium tremens
Je n’en voulais pas
Mais elle était là
Tout contre moi
En tête, les trois enfants élevés par la police dans un but éducatif et dans l’esprit du loisir
(qui est le frère de la production) nous déclaraient bravo les femmes qui ne pleurent pas.
Angle d’attaque super coupant, deux cent quarante coups par seconde, pour être plus belle,
chérie sois plus belle, oh chérie, je suis ton président, mon taux de croissance est supérieur
à celui d’un patron de gauche, car il n’y en a pas, de même qu’il n’y a pas d’homme de gauche,
quand il s’agit de femmes.Il n’y a que des hommes de droite dans la seule patrie existante sur la Terre
Patria
Patriarcat patriarcal
Patriarcat patrie
Brigitte Fontaine, Patriarcat
fixées sur le téléviseur
les trois ne bougent pas
elles comptent
jusqu’à trois
puis recommencent
un, deux, trois,
un, deux, trois,
un, deux, trois,
un, deux, trois,
un, deux, trois,
un, deux, trois,
placées sur leurs chaises hautes
les trois mastiquent
elles mangent
pour trois
puis recommencent
un, deux, trois,
un, deux, trois,
un, deux, trois,
un, deux, trois,
un, deux, trois,
un, deux, trois,
Elles vont prendre les armes
puisqu’on leur a arrachées
Elles vont planter leurs griffes
puisqu’on leur a laissé
Elles vont passer à l’acte
puisqu’on les a bâillonné
Elles vont verser le sang
puisqu’on les a blessé
Elles vont tout renverser
J’écris en ce monde qui vit en ton sein
Dans tes mains abimées par sols et murs
Je nous vois entre brasier et docilité
Là où l’alarme d’urgence n’a plus de son
J’écris en un monde qui prie les putains
De sortir du placard lorsqu’il tombe vers le fond
Avec prudence et passion pour les corps prisons
Viscéralement, viole et ment, violemment
ils ont fini par bétonner le champ de derrière la maison de Yves
c’était le champ des après-midis d’août, celui où Salomé voulait prendre des photos comme dans les magazines de sa chambre d’ado
Jeanne et Serge ont disparus
Papa me dit qu’il a aperçu Serge
Mais il n’en est pas sûr
Il m’a dit que ce jour-là
Le brouillard était épais
Moi je me suis avancée
Devant la fenêtre de la chambre parentale
J’ai ouvert le volet gauche
En me penchant en arrivant
Les mains sur la vitre et appuyées sur mon front
J’ai reconnu l’épais sol en plastique
C’était le mois d’août
Elle a bu la tasse remplie d’herbes et d’insectes
D’un air dégoûté
Elle m’a regardé, humiliée
Je riais, riais
Comme jamais je n’avais ri
Peut-être que c’est à cause de cette tasse
Qu’elle est en partie fêlée
Et semble ne pas pouvoir se réparer
Je te laisserai des mots
En dessous de ta porte
En dessous des murs qui chantent
Tout près de la place où tes pieds passent
Cachés dans les trous de ton divan
Et quand tu es seul.e pendant un instant
Ramasse-moi
Quand tu veux
Ramasse-moi quand tu voudras
Patrick Wilson – Je te laisserai des mots
(ça suit trop bien avec le mood horrible du jour)
J’ai enfin vu le film avec Tony Montana
(ça m’a donné envie de revoir le parrain)
Le sommeil venait au pied du sycomore
Il enveloppait de ses racines chaque membre
Il recouvrait la peau
Mais laissait respirer
Consolateur
Il offrait un sommeil délicat
Sauveur
Il donnait place à l’organisme
Chaque muscle pouvait s’étendre
La décontraction
Chauffait le vent qui effleurait les griffes
Si l’oreille se collait contre le bois
On entendait le sang dans la poitrine
Le sycomore avait éloignée la mort
Éparpille
la colère
les coups de rage
les coups de rein
déverse la chaleur
et réchauffe la peau.
Tonnerre, ma prière tout d’un coup m’éblouit
Tu as joué, je perds, je ne veux plus d’ennemis
Je veux pouvoir changer de peau
Je veux le soleil dans mon dos, c’est fini
Juliette Armanet, Sauver ma vie
(puis tout l’album en fait)
Je parlerai de l’écriture féminine,
de ce qu’elle fera
Il faut que la femme s’écrive, que la femme écrive de la femme et fasse venir les femmes à l’écriture dont elles ont été éloignées aussi violemment qu’elles l’ont été de leurs corps ; pour les mêmes raisons, par la même loi, dans le même but mortel. Il faut que la femme se mette au texte – comme au monde et à l’histoire -, de son propre mouvement.
Hélène Cixous, Le rire de la méduse
lundi saigne
les chevilles engourdies
par les danses et les escaliers
je n’y arrive pas
il faut que je me soigne en premier
pour éviter à lundi, de saigner
recap :
– 3 manteaux ça prend trop de place
– trop manger peut me tuer
– j’ai vieilli
– endormie sur l’escalier 2 fois
– trop boire peut me tuer
– j’ai sommeil
– trop de cadeaux
Ce long voyage est fini
Je retourne au pays
D’un pas léger je prends la route
Qui mène chez moi
J’avais peur que tout me soit étranger
Mais rien ne semble changer
C’est bon de voir
Les grilles de sa maison
Dalida, les grilles de sa maison
Parfois je pense
Aux soupirs
Aux silences
Aux regards
Je les immobilise
les garde
Parfois je les détruis
les imagine morts
n’ayant jamais existé
Les foyers se vident, les familles s’effondrent, les campagnes se dépeuplent. Pourquoi?…
Parce que trop souvent, la femme ne remplit pas ses devoirs.
Là elle abandonne sa famille pour aller gagner 5 ou 6 francs dans une usine.
Ici, tout en restant chez elle, elle néglige le ménage pour une entreprise de broderie ou autre travail, sans calculer ce qu’elle perd de l’autre côté.
[…]
Quand le père rentre de son travail dans un logis froid, en désordre, ne trouvant pas de souper préparé, rien qui le retienne et l’attire, il est bien tenté d’aller chercher au cabaret un peu de bien être et de distraction.
Si grandir est pénible pour une petite fille noire du Sud, être consciente de sa non-appartenance c’est la rouille sur le rasoir qui menace sa gorge. C’est une insulte superflue.
Je sais pourquoi l’oiseau chante en cage, Maya Angelou, 1969
Le soir de Noël
Comme tous les autres soirs de l’année
Ce sont les femmes
Qui servent
Consolent
Rangent
Nourrissent
Bordent
Se lèvent
S’asseoient
Et se lèvent
Jouent avec les enfants
Les hommes boivent
Rient
Attendent
Réclament
Unissent
Mais rarement
Se lèvent
Consolent
Nourrissent
Apportent
Rythment
Seul l’alcool
A de la valeur
Entre leurs doigts
Leurs doigts précieux
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