- Laisser la porte ouvert pour ne pas réveiller maman.
- Préparer mon sac——> sac de couchage, un short, un pantalon, un t-shirt un pull, caleçons, deux chaussettes, brosse à dents, dentifrice, chips, houmous et coca;
- Aller jeter les poubelles
- Envoyer message à Julie86
- Mettre la machine à laver en route
- Acheter une carte
Je pars de nuit. Je n’ai pas réussi à dormir, j’ai attendu minuit pour commencer à me préparer.Ma to do list est complétée. Tout est prêt pourtant j’ai du mal à partir. Je traîne. J’appréhende de la rencontrer en vrai et surtout de sortir de la ville. Se serra ma première fois. Je regarde une carte sur Internet payer vingt euros qui m’indiquent le chemin, c’est loin, il est indiqué sept jours de marche.
J’envoi un message à Julie86:
– Coucou Julie86! Je pars ce soir. Hâte de te rencontrer en vrai.
– Bonjour Garçon excentrique, j’espère que tu vas bien aussi.
– Un peu anxieux mais je vais bien.
Notification: Payer cinq euros pour rentrer en communication avec Julie86.
Merde! je n’ai plus assez d’argent. Ce n’est pas grave, on discutera en vrai. Je sors de ma chambre et fais attention à ne pas faire craquer le sol sous mes pieds. J’ouvre la porte, elle grince mais pas suffisamment pour réveiller ma mère.Il fait froid, j’ai le visage et les mains qui brûlent. Il fait sombre aussi, je ne vois que grâce à l’éclairage des bâtiments. Beaucoup de fenêtres sans volet laissent échapper de la lumière et me permettant de voir l’intérieur des appartements. J’observe les personnes qui s’y trouvent et soudain je suis soulagé. Je ne suis plus anxieux à l’idée de partir, c’est tout le contraire, c’est plutôt l’idée de rester qui me rends anxieux maintenant. Cette vie n’est pas la mienne, il faut que je quitte la ville.
À la recherche d’originalité pour le prochain mur…
« Maudit sois-tu, tu n’es qu’un lâche, comme le sont tous ceux qui acceptent d’être gouvernés par les lois que des hommes riches ont rédigées afin d’assurer leur propre sécurité. […] Ils nous font passer pour des bandits, ces scélérats, alors qu’il n’y a qu’une différence entre eux et nous, ils volent les pauvres sous couvert de la loi tandis que nous pillons les riches sous la protection de notre seul courage. »
– Marcus Rediker et Thierry Guitard, Pirates de tous les pays : l’âge d’or de la piraterie atlantique –
« Hors la lois », ces mots qui séparent si catégoriquement le dehors du dedans, le légal de l’illégal.
Le « hors la loi » est devenu le support de nombreux de mes fantasmes et cristallise aussi mes nombreuses aspirations libertaires non dénuées d’ambivalence, à cause du rapport qu’elles entretiennent avec la transgression, le crime, et la violence.
Mais aujourd’hui ce dehors est fréquemment un dedans comme en témoignent les illustrations innombrables de l’infiltration mafieuse dans les domaines de la politique et de l’économie légale.
Le hors la lois… il prête la figure du bandit, du fugitif, du pirate, du voyou… mais dans les faits jamais il n’échappe bien longtemps à la lois. Il se fait rattraper et repasse dedans… Alors qui sont les vrais hors la lois? Surement ceux qui on les moyens d’y échapper.
Je me sens comme une enfant… Plus on me l’interdit plus je veux le faire.
Je ne sais pas quoi décider pour ce soir? Partir où Rester là… Rester là…. ou Partir
Je suis déjà en route.
J’ai commencé par écrire ton nom un peu partout sur mes affaires; sur mon cahier, sur ma trousse, sur mes vêtements.
Puis j’ai dérapé sur mes bras, mes mollets, mes cuisses, mes pieds.
Jt’ai écrit des mots d’amour sur les murs de ta cité.
J’ai écrit ton blaze en gros.
J’ai bien choisi ma typo.
J’ai rempli les lettres avec tes couleurs préférées.
J’ai fait dans le romantisme.
J’ai écrit dans la cage d’escalier « toi + moi = pour la vie » et j’ai dessiné un coeur à côté.
J’ai taguer un je t’aime en scred dans la rue la plus passante de la ville.
Je voulais que tout le monde voie.
Je voulais que les gens disent avec l’accent du sud; Putain, ça c’est romantique!
J’ai préparé mon plan et J’ai préparé mon sac,
Je suis allée à la gare pour organiser ton départ,
J’ai attendu caché jusqu’à 23h,
Le temps que le mec de la sécu se barre,
J’ai escaladé le mur qui sépare la forêt des rails,
C’était pas facile avec mes 20 kilos en trop,
J’ai couru jusqu’à ta voie de train,
Et j’ai crié ton nom et j’ai crié je t’aime.
Jl’ai étalé sur les murs.
J’ai fait ça grand, énorme même.
Mon corps s’en souvient.
J’avais mal au bras, au mollet, aux cuisses, aux pieds.
Mais je voulais que tu voies.
Je voulais que tu dises; Putain, ça c’est romantique!
Bientôt minuit.
Je cherche sans trouver.
Je cherche,
Je cherche,
Sous ma peau,
Dans mes yeux,
Dans ma bouche,
Sous mon ventre,
Sous mes seins,
La source du mal.
Toujours dépassé.
Traversé par le vent,
Et le reste.
Le froid me met en branle.
Je trouve,
Peut-être.
Le froid
Toujours.
Bientôt le matin.
Imprimé dans ma rétine,
Son visage
Déchiré.
Les mots
me
manquent.
Ils me maquent toujours
J’aimerais les retrouver.
Ces mots…
Les bons mots.
Ceux qui disent… et qui ne cachent rien
Car souvent j’en dis beaucoup
pour éviter de dire.
Ces mots,
je les ai connus enfant.
Mais je les ai perdus de vue durant mon adolescence.
Aujourd’hui adulte … je ne les retrouve plus
Oui
les
mots
me
manquent.
Je tag comme je pense, je pense comme je veux.
Je tag avec mes jambes, mes bras, mes doights, mon dos mais surtout avec mes tripes.
« Je suis là »
« Un mac morning ou je tire »
« Promit! Je ne vandalise pas »
« Demain sera mieux »
« L’époque »
« Lemoe »
« Freedom expression here »
« Be free »
« Le train train quotidien »
« Un jour j’ai éxisté »
« Julie je t’aime plus que L’OM »
« On se fait chier un peu ici non?! »
« Naps »
« Riza »
« Révolution demain à 13h30 »
« Croquer le mal, croquer le bien »
« Sage »
« Jusqu’ici tout vas bien »
« Y a un trés bon kebab pas loin »
« J’sais qc’est interdit mais j’avais trop envie d’écrire ici »
« Est-ce que vous aimez bien la nouvelle déco? »
« ACAB »
« Antifa »
« Démocratie mon cul! »
« CKZ »
« T’es trop belle putain »
« J’espere que c’est une camera chaché »
« Do you remember na na na na na… September »
« Oui ma gaté »
On m’a dit que j’étais trop radical dans mes idées, que je manquais de nuance, de mesure. Je vous retourne le compliment. Pour moi c’est vous les radicaux. Chez vous rien ne doit changer, rien ne doit bouger, tout doit rester exactement tel qu’il est… chacun à sa place. L’inertie radicale.
On est bien comme ça non?
Vous ne produisez pas de penser car à contresens de vos instincts de survis. Justes quelques banalités pour donner l’apparence d’une élite qui sait.
Mais contrairement à vous d’autres essayent sincèrement de réfléchir et ce n’est pas une partie de plaisir. Mais comment faire autrement…
Je ne peux plus faire machine arrière j’ai découvert le vrai monde. Je ne peux pas appuyer sur un bouton et oublier tout ce que je sais. Comment faire pour vivre dans ce monde, dans cette merde? C’est la lutte ou le retrait loin de tout. Je ne suis pas en colère mais le monde gronde et j’ai le feu. Des fois j’ai des envies de révolution. Qu’on efface tout et qu’on reprenne à zéro…