Cette nuit, je me suis installée à ma fenêtre. Il pleuvait, j’ai vu des fenêtres s’allumer, d’autres s’éteindre. J’ai entendu des murmures au loin, les sons d’une fête, le vent dans les arbres. J’ai jugé une guirlande de Noël encore allumée en juin.
Il est 1h du matin. J’ai pris le temps, là dans la fraîcheur de la nuit, d’observer ce monde qui allait bientôt disparaître. J’ai pris le temps, de dire adieu à celle que j’ai été. J’ai pris le temps de m’excuser auprès de celle que je n’ai jamais été. J’ai pris le temps de ressentir une dernière fois ce monde qui m’a vu sourire, souffrir, douter, espérer, travailler, procrastiner.
J’ai pris le temps, d’apprécier enfin ma propre présence, là, seule dans l’obscurité.
J’ai pris le temps d’accepter que mon monde allait changer. J’ai pris le temps de me préparer à rencontrer une nouvelle version de moi. J’ai pris le temps d’admettre que ce nouveau monde aussi, allait me voir sourire, souffrir, douter, espérer, travailler et procrastiner. Mais j’ai aussi pris le temps d’espérer que ce soit pour de nouvelles raisons.
J’ai également pris le temps de nettoyer la merde d’oiseau séchée depuis 2 semaines juste sous ma fenêtre.
Je sais qu’ils ne pourront jamais comprendre le tourment de se forcer à coucher avec quelqu’un parce que la culpabilité nous ronge.
Je sais qu’ils ne pourront jamais comprendre la haine qu’on se porte lorsqu’on n’arrive pas à comprendre pourquoi notre corps ne fonctionne plus.
Je sais qu’ils ne pourront jamais comprendre le désespoir lorsque le cœur demande mais que le corps se brise.
Je sais qu’ils ne pourront jamais comprendre la détresse face à la violence de la vérité.
Je sais qu’ils ne pourront jamais comprendre la brûlure du silence comme punition.
Je sais qu’ils ne pourront jamais comprendre la douleur d’être blessé.e par la personne qu’on a voulu protéger en l’éloignant par amour.
Je sais qu’ils ne pourront jamais comprendre la peur d’être blessé.e à nouveau alors que tous les bons souvenirs nous hantent.
Je sais qu’ils ne pourront jamais comprendre la morsure des remords.
Je sais qu’ils ne pourront jamais comprendre le déchirement de vouloir se jeter à nouveau dans ces bras si familiers, alors qu’ils nous étoufferont à nouveau.
Je sais qu’ils ne pourront jamais comprendre le désarroi face au péché d’un tendre souvenir charnel.
Je sais qu’ils ne pourront jamais comprendre l’horreur des papillons dans le ventre devenus des araignées dans le cœur.
Je sais qu’ils ne pourront jamais comprendre la plaie à vif, vouée à rester béante, tant que nous n’aurons pas fui.
Je sais qu’ils ne pourront jamais comprendre.
Je le sais.
Un seul mot est souligné de rouge.
Seul ton nom est notifié comme erreur.
Il semblerait que même Word sache que tu ne devrais plus jamais être cité.
J'écris une lettre
Les mots se brouillent
Une larme en signature
Il y a chez moi une pochette bleue.
Ce qu’elle renferme n’est pas très rose.
Des tresses dans les cheveux,
détresse dans les yeux,
je l’ouvre morose.
Ancienne endosymbiose.
Me sautent aux yeux,
des sourires heureux.
Récente overdose.
Narcose cardiaque,
je suis insomniaque.
Mon cerveau est un cloaque,
tombeau d’immondices,
mes joues couvertes de cicatrices,
j’essuie les claques.
Il y a chez moi une pochette bleue.
Ce qu’elle renferme n’est pas très rose.
Des tresses dans les cheveux,
détresse dans les yeux,
je suis remplie d’ecchymoses.
Ma voisine reçoit des fleurs, tandis que j'observe l'autel dans un recoin de ma cuisine. Les restes d'un "nous", passé sous silence.
Souvenirs brûlants de douceur et de violence, dans mon coeur à vif.
A mes yeux,
Ce ne sont plus des chaussures;
Ce sont tes chaussures.
Aujourd’hui je repasse la frontière pour la première fois depuis 3 ans. L’Allemagne, c’est mes meilleurs souvenirs de jeunesse. Puis je me souviens que le soir de l’Appel, tu étais en Allemagne. Nos visions de ce pays doivent être diamétralement opposées, je suppose…
Congratulations, you’ve been pretending to be human so well
Ecrire, écrire, écrire et encore écrire. Ecrire sur toi.
Je m’en veux car tu ne le mérites pas.
Je m’en veux d’avoir encore besoin d’en parler.
Je m’en veux d’attendre que ce soit toi qui recolle les morceaux que tu as brisés pendant un an et demi.
Je me sens ridicule de vouloir en faire en projet.
Je me sens ridicule de ne pas savoir comment passer à autre chose.
Je me sens ridicule car je me bloque toute seule.
Je me fait du mal car j’ai besoin d’exorciser ce qui s’est passé.
Je me fait du mal à prétendre.
Je me fait du mal et je mets mon année en danger (encore une fois).
A cause de toi. Et surtout à cause de moi.
Il y a un truc qui m’énerve chez les gens qui dorment. Leurs bruits buccaux. Leur respiration. Leurs positions désarticulées.
Ou tout simplement le fait que je suis encore réveillée à les observer.
(Je dédicace ce texte à B. Tu devrais être heureux d’avoir survécu à cette nuit. Tes ronflements m’ont très clairement donné des envies sérieuses de meurtre.)
J’ai pas réussi à dormir.
Parce qu’il se passait trop de trucs dans ma tête.
Parce que je vais prendre un train aujourd’hui.
Parce que je suis pas prête.
Et parce que je t’ai revu.
Je pensais que ça allait mieux mais bon comme d’hab ça me revient dans les dents et ça m’empêche de dormir. J’ai vu toutes les heures passer. Une crise d’angoisse à chacune. Et à chaque fois t’étais là, dans ma tête.
Je t’ai revu souvent dans la journée. J’ai vu les regards furtifs. J’ai vu la haine.
Le soir on est allés à la fête foraine. J’adore ça, les fêtes foraines. Ca me rend heureuse tout de suite: les lumières, l’ambiance, les rires de ceux qui se moquent des cris de ceux sur les manèges. Je redeviens une gosse.
La dernière fois que j’y suis allée c’était avec toi. De base, on devais y aller avec les autres du groupe d’amis. Mais tu as fait un caprice, « car tu n’aimes pas le groupe » (Tu étais pourtant bien content qu’ils soient là après la rupture). Tu ne m’avais pas laissé le choix: c’est moi ou eux. Alors j’ai mis ma joie de côté et j’ai raté des tas de souvenirs avec les gens qui me sont aussi chers. Parce que c’était plus simple. Parce que tu m’avais reproché qu’on ne passait plus de temps ensemble (alors qu’on vivait ensemble et que la semaine d’après tu allais venir passer Noël chez mes grands-parents). Parce que si j’y étais allée, tu aurais boudé dans le lit et à mon retour j’aurais dû faire face à ton silence, j’aurais dû me mettre à genoux devant toi, te supplier de croire en mon amour pour toi et m’excuser de quelque chose pour laquelle je n’avais commis aucune faute. Peut-être que tu aurais suivi, mais tu aurais fait la gueule et tu m’aurais accusée d’avoir été égoïste, de t’avoir forcé au dépens de tes sentiments. Je me souviens que j’en avais même parlé à ma psy.
A la place on était allés au cinéma voir un film que tu voulais absolument voir et que j’ai trouvé vraiment pas terrible (désolé les fans de Dunes). A l’approche du Gaumont, j’avais aperçu C. et M.. J’avais couru, trop contente de les croiser et de pouvoir goûter un aperçu de la fête foraine. Tu m’avais tirée par le bras pour me retenir. Quand j’ai voulu les suivre brièvement pour dire coucou au reste du groupe, tu t’es énervé. Alors j’ai battu en retraite. Parce que c’était plus simple.
Hier soir j’ai voulu effacer cette dernière impression. Quelques bonnes âmes m’ont suivies et on a fait 1 attraction. J’ai perdu mes dix doigts à cause du froid mais j’étais heureuse. Puis on a rejoins les autres au bar. Et tu étais là. Quand je souriais je ressentais ta haine de l’autre côté de la table. J’ai voulu faire bonne figure alors j’ai fait comme si de rien. Mais je suis partie tôt, je me suis servie de mon excuse du train. Parce que c’était plus simple.
Cette nuit j’étais en colère. Contre toi, contre moi, contre la situation, contre notre immaturité. Alors j’écris, parce que j’aimerais retourner dormir un peu.
Promis j’écris Thierry. Pas encore tous les jours, mais j’essaye. Parfois je me rattrape en 1h pour 2 semaines d’inaction.
Mais j’ai encore peur de ce que je dis. De comment je dis.
J’attends les vacances pour poster et avoir l’impression que la distance avec l’école me fasse passer incognito. Même si tout le monde sait qui se cache derrière ce pseudo pour lequel je me fait même attaquer (#MurphyJeSaisQuiTuEs).
Ptêt qu’un jour j’assumerai mes mots. Ptêt.
En attendant je zone sur Errances et j’apprécie les mots des autres.
(Surtout le post de latige111 jour 61:dramaqueen. Je l’aime beaucoup.)
Update: mes oreilles me font un mal de chien.
Ce week-end, j’ai eu mon permis (yay!).
J’ai longtemps pleuré. De joie, je crois, mais aussi de soulagement. J’étais soulagée d’avoir enfin réussi quelque chose ce mois-ci. J’ai peut-être aussi pleuré de fatigue, ça faisait bien 3 semaines que je carburais avec 4h de sommeil en moyenne.
Pour fêter ça, je suis sortie en ville (j’avais oublié l’horreur d’un samedi après-midi en centre-ville de Rennes, en plus c’était les Black Friday). Je suis allée me faire plaisir, j’avais besoin de me vider la tête, alors j’ai demandé à mes parents si je pouvais avoir mon cadeau de mes 21 ans (oui je suis née en février mais je ne le demande qu’en novembre, 9 mois après.) Enfin bref, je suis allée me faire percer pour la 3ème fois au lobe et j’ai changé mes clous à l’hélix pour des anneaux. Assise face au perceur, je me suis souvenue de mon premier piercing. C’était il y a presque 2 ans, pour mes 20 ans. Je m’étais offert ça, et tu étais là. Tu m’attendais dehors avec un grand sourire. Tu étais aussi là quand j’ai percé mes lobes pour la deuxième fois. Tu avais même pris des photos à la manière d’un parent fier de son enfant. J’ai été surprise, je ne pensais pas qu’un piercing pouvait être une madeleine de Proust; ça a rendu le moment doucement amer, sans en ternir la beauté.
Je suis ressortie, le sourire aux lèvres, mes oreilles me lançaient mais j’aimais cette douleur. Je suis rentrée chez moi et j’ai regardé les photos de nous que je n’avais pas réussi à brûler. Je ne savais pas ce qui faisait le plus mal: mes oreilles ou mon coeur?
Easy, Peasy, Lemon squeezy
messy, stressy, lemon depressy
Aujourd’hui j’ai ré-entendu Sur ma route de Black M, et pendant que mes oreilles saignaient je me suis rappelée à quel point cette chanson nous a été utile lors des concours équestres, car son rythme a la même cadence que le galop parfait avant d’aborder un obstacle.
Mes pensées ressemblent de plus en plus à mes cheveux: un sac de noeuds.