24 novembre 2022
22 novembre 2022
jour 47 : le rappel des oiseaux
ça montre un rituel funéraire au Tibet. Iels donnent le corps aux vautours de la montagne puis réduisent le reste en bouillie avec une sorte de hache-couteau. Dit comme ça ça a l’air glauque mais en réalité c’est assez beau.
20 novembre 2022
19 novembre 2022
jour 44 : 11
Des 11, Bérénice en avait toujours vu autour. Au début, iel les suivait par ennui, et commença par prendre le bus 11 simplement pour voir ce qu’il y avait au bout. Au fur et à mesure de ses filatures, les 11 devenaient comme un protocole d’exploration du monde. Ael glanait toujours quelque chose en chemin qui lui plaisait pour enrichir ses collections de collections. Quand iel était perdu.e, c’était plus simple de suivre les 11 que de prendre soi même des décisions. On lui disait que c’était un truc d’illuminé.e mais après tout ils l’accompagnaient toujours dans une bonne direction. Quand iel allait mal, les 11 disparaissaient. Cela durait quelque semaines, ou au maximum quelques mois. Ils finissaient toujours par ressurgir, crescendo, jusqu’à peupler son quotidien. On lae traitait d’illuminé.e, mais iel s’en foutait, car l’Echo dans la chambre rose comprenait que c’était sa manière de se raccrocher au dehors.
jour 45 : l’Echo
Après avoir fabulé sur les 11 j’ai été faire caca et en sortant des toilettes, je suis tombé.e sur l’Echo, en chaire, en os et en wax. Jlui ai souri et j’ai tourné à l’angle du couloir. J’ai juste eu le temps de voir son bras qui se tendait, hésitant, dans ma direction. Cinq minutes après, je l’avais oublié. C’est marrant parce j’ai capté que c’était ça : il est devenu un écho d’avant, et plus le temps passe plus nos croisements s’éloignent. La dernière fois que j’ai parlé de lui ici, il n’avait pas le même nom, et ce n’était pas sur le même ton. On ne se comprend plus et pourtant seul lui peut comprendre ce qu’il s’est passé dans le train.
jour 42 : bof
Pas de nouveau message sur mon phone. J’ai envie d’écrire sur la jalousie mais j’y arrive pas.
jour 41 : se réhabiter
Quand je vais ailleurs j’ai envie d’y habiter. Surtout quand c’est pas la ville. C’est un peu chiant parce que quand je rentre dans mon chez moi j’angoisse et j’ai envie de changer de vie, jsuis obligé.e de passer deux jours sous la couette pour me réhabiter. Je m’adapte un peu trop vite aux nouveaux lieux. Donc depuis le début de l’année j’ai eu envie de vivre à Achill Island, à la ferme de Saint-Louët-Sur-Vire, à Plouezec, Toulouse, Brest, et même Cholet (mais ça a pas duré longtemps). Je fantasme l’ailleurs, peut-être que je pense que j’y serai mieux. Ça me rend ouf qu’il y ait autant d’endroits différents et que je me cantonne vivre dans un seul. Peut-être que je vais prendre une année sabbatique pour aller à droite à gauche. Mais j’ai peur de pas revenir.
10 novembre 2022
jour 37 : casse-noix
La forteresse dans les champs nous apprend à casser les noix à la main.
jour 36 : la falaise chevelue
On brave la tempête pour descendre sur la grève. A mi-chemin on s’abrite sous un banc et on devient champignons. Quand on arrive en bas, la plage ruisselle du calme après l’orage. Mon pelage est trempé et les cheveux de la falaise dégoulinent.
jour 32 : samhain
Il fait nuit quand j’arrive alors je ne vois pas la mer mais je la sais autour. Chez Denis tout est « dans son jus », comme il dit, mais j’adore. A l’intérieur c’est beige et marron, pendant qu’il construit le feu je mixe la soupe. Je soupçonne quelques fantômes de traîner entre les toilettes et la salle de bain. Mais iels ne font pas grand chose à part toquer aux portes et la refermer après qu’on leur ait ouvert. Demain c’est halloween, ou samhain, d’ailleurs c’est pour ça que je suis venu.e à la base. On va aller au Fezt Noz des mort.es pour l’anniversaire de Val qui est l’amoureuse de Béa qui est la sœur de Denis. J’ai un peu l’impression d’avoir trois nouvelleaux parent.es, c’est assez agréable. Dans la cuisine on refait le monde, dans le lit je fais une crise d’allergie. Ma dernière pensée avant de sombrer c’est qu’éternuer c’est un peu comme un orgasme de nez.
28 octobre 2022
jour 30 : c’était ya perpette
Aujourd’hui, j’ai attaché la dentelle autour de mes oreilles, fait glissé le chapelet dans mon cou, transformé l’eau en lumière et fait un voyage dans le temps pour retrouver mon adelphe. Après le ventre s’est noué et le sang a coulé, comme si j’avais besoin d’éjecter cette histoire de moi.
jour 28 : spm n°1
J’ai l’impression que le spm il dure des mois, je deviens nihiliste, j’ai plus envie de rien, rien sauf pleurer pour ressentir un truc mais même ça j’y arrive pas. Le matin m’ankylose, même mon lit me saoule mais je m’engouffre dedans et n’en ressors plus. Dans le tunnel je trouve un cendrier, mon ordi ma tablette mon iphone, quelques livres mais attention je les lis pas, ça demande trop d’effort, j’attends juste qu’ils me caressent. Si j’ai soif j’ai juste à creuser une brèche, sortir ma tête et dérouler ma langue pour attraper la paille qui dépasse de ma pinte d’eau.
25 octobre 2022
jour 27 : gros bouffon de merde jvais t’faire bouffer des champignons empoisonnés
Je rentre de l’avant-première de Riposte Féministe et dans le métro je vais sur instagram le site internet parce que j’ai supprimé l’appli parce que j’étais trop accro et là vla t’y pas que je vois un post de mon énorme bouffon d’ex, celui auquel je me suis réabonné.e quand j’étais ivre et que je l’avais croisé dans un bar lesbien, le même que j’ai croisé à la pride radicale ce vieux man de merde quelle audace putain. J’vais pas vous détailler ce qui était dans ce post instagram mais pour vous la faire vite il rigolait de l’écriture inclusive haha c’est tellement drôle avec ses potes skateurs cismecs de merde cismerdes pseudo cools et déconstruits et ça m’a mis dans une colère sombre vraiment j’ai envie de le mordre, de lui dévisser la tête et lui chier dans le cou puis lui faire bouffer les champignons que j’ai pris en photo ce matin pour les mettre sur errances. C’était des beaux champignons pourtant, on aurait dit des fleurs en caoutchouc ou en porcelaine, sûrement pas comestibles mais tellement beaux. J’ai rarement autant détesté quelqu’un que j’ai autant aimé, c’est horrible c’est tellement crade comme sentiment. C’est sûrement un des mes pires textes mais comme mes colocs dorment toustes j’avais besoin de le raconter à quelqu’un.e. C’est nul, des fois la vie pue mais on s’en remet bref.
24 octobre 2022
jour 26 : demongorgon
Vous trouvez pas les bogues ouvertes on dirait des demongorgons ?
(Promis je parle d’autre chose que de nourriture cette semaine)
jour 25 : les gnokkis
Dans ledit cahier j’ai trouvé la recette iconique des gnokkis que ya que dans notre famille qu’on connaît. Je l’ai complétée :
jour 24 : mon cahier de cuisine
Ce week-end Papa nous a montré comment accéder à ses archives « au cas où ». Ça voulait dire « au cas où il m’arrive quelque chose ». Tout est très très bien trié. Après on a fouillé nos archives à nous et on a retrouvé notre cahier de cuisine de quand on était petites et on a mangé de la crème d’asperge et du tiramisu.
21 octobre 2022
jour 22 : partes costales
Ce matin j’ai trouvé de nouvelles cartes postales au fond de ma tasse, ça faisait longtemps, ça m’a fait du bien. Je vous les montre dès que j’ai accès à un scanner.
Cet aprèm j’ai pleuré pour rien, ça m’a donné l’impression d’être présent.e à moi même.
Absence : 1. Fait de n’être pas dans un lieu où l’on pourrait être. / 2. Fait de ne pas se trouver là où l’on devrait.