j’habite le même appartement depuis deux ans et je ne connais pas les prénoms de mes voisins. aucun.
j’ai quand même quelques portraits-robots en tête :
les voisins de palier -> couple qui se dispute, je n’ai vu que l’homme, une fois il m’a dit de faire attention à ma serrure parce que quelqu’un a collé la sienne
le vieux voisin -> on a partagé l’ascenseur ensemble quelques fois, il me parle gentiment de la météo et il fait ses courses au même endroit que moi (je l’ai vu dans le magasin)
la famille voisine -> on s’est juste dit bonjour, il y a un petit enfant de deux-trois ans que j’ai vu parfois en poussette
la voisine « concierge » -> elle habite à côté de l’entrée et m’observe en soulevant ses rideaux quand j’arrive à l’immeuble. c’est une sorte de concierge mais elle me mets mal à l’aise
le voisin sportif -> il doit avoir 5 ans de plus que moi, et à chaque fois que je l’ai vu on aurait dit qu’il partait faire un footing
un pied dedans, un pied dehors
mon sac pue l’alcool renversé la veille
drôle d’odeur pour le métro le matin
je m’imagine que les gens me regardent mais
je suis bien
aujourd’hui c’était assez intense
j’ai marché, sué, codé, tracé, calculé, ralé, réfléchi, imprimé, mangé, sérigraphié, galéré, eu envie de dormir, mesuré, peint des lettres, claqué, soufflé, cuisiné
mais
on a fait un rassemblement d’errantes au sous-sol sans faire exprès, c’était rigolo, et lyja m’a bien aidée (merci)
1 parfois ça va bof, et en fait on avait juste envie de manger de la tarte
2 la nuque de mon amoureux sent bon
3 j’adore expliquer des choses aux gens, mais pas si ça ne les intéresse pas : j’ai envie de partager, pas de batailler
parfois je me sens reine du monde, et d’autres fois, je redeviens adolescente. j’ai l’impression que le quotidien est croche, que chaque chose est légèrement hors de sa place et que je vais tout faire vriller.
si je trébuche un peu partout, si je me heurte aux autres, aux objets, si je perds mes mots avant de parler, que faire ?
un triple noeud à ma chaussure ? une barricade de carton ? une béquille sur la luette ?
l’attaque / la défense / la fuite : quelle stratégie adopter ?
prévenir au lieu de guérir ?
rire avant d’être moquée ?
me taire pour ne pas risquer gros ?
y’a pas de bonne réponse je crois
le week-end était tellement rempli que j’ai pas pris le temps d’écrire.
hier c’était fête, ça fait longtemps que j’ai pas fait dansé comme ça. On a parlé français et anglais, on a bégayé un peu,
j’ai un bleu sur la cuisse mais je ne sais pas si ça date de la fête ou d’avant (j’ai pu me prendre un meuble un matin sans m’en souvenir).
le bleu me fait mal quand je le touche, et j’ai aussi un bouton qui pousse au coin du nez qui me rappelle son existence à chaque rictus du visage.
je peux pas m’empêcher de faire une grimace pour vérifier que le bouton est toujours là, puis de me plaindre de la douleur juste après.
j’ai bu assez d’eau pendant la soirée, alors j’ai pas eu la gueule de bois.
j’ai passé la journée à ranger mon appartement de fond en comble parce que des inconnues doivent y dormir. j’ai tout nettoyé pour garder la face : pas un dépotoir, pas un grenier, pas une chambre adolescente, mon appartement.
en vrai, j’ai fait la transformation suivante : pas mon appartement, un bel appartement.
je me suis prise pour un airbnb ou quoi ?
en écrivant un mail, au lieu du a, j’ai appuyé sur la mauvaise touche : ça a créé un immense espace comme ça.
en écriv nt un m il, u lieu du , j’ i ppuyé sur l m uv ise touche.
j’ i envie de continuer comme ç , en press nt l touche t bul tion u lieu du a. je trouve que ç provoque un rythme qui me pl ît bien.
peut-être que ce post ser ch otique une fois publié, peut-être que les lettres iront d ns tous les sens.
peut-être je veux vous empêcher de me lire.
dans le métro, tout le monde est coincé dans un état de transition entre un lieu et le suivant, totalement impuissants pendant cette courte latence.
c’est pour ça que ce matin, une fois arrivés à saint-anne, un homme s’est élancé hors de la rame avec une rapidité limite flippante. il est passé d’impassible à ultra pressé sans qu’on ne puisse vraiment l’anticiper.
les gens sont insoupçonnables puisqu’ils ne peuvent rien faire d’autre que de se laisser attendre.
oh mais ils errent pendant leurs quelques minutes de trajet en fait
ma vue s’est bouchée : brusquement, les jours/semaines/mois prochains me semblent obstrués de trucs à faire.
envie d’exploser à cause du stress mais ça tâcherait les murs ;
à la place je fais un petit calendrier pour y voir plus clair.
liste arbitraire et non exhaustive de choses qui m’aident à dormir :
– Bullshit où une personne en arnaque d’autres en prétendant les soigner par la pensée pour 100 euros la séance
– Vidéo de vente par correspondance d’objets religieux
– Pubs d’amateurs dans lesquels les gens filment leur salon de coiffure / boutique de tailleur / magasin de rideau
– Des doigts qui courent dans mes cheveux
y a-t-il des gens qui vont acheter leurs pâtes un dimanche matin, et qui repartent avec un pommeau de douche, comme ça, sur un coup de tête ?
Je fais ma vaisselle avec une araignée gigantesque emprisonnée sous un verre (trop peur de la tuer)
On est vendredi soir et je ne sais pas trop quoi penser, la fatigue me rattrape d’un coup, sans prevenir.
Je mens : elle a prevenu.
Ces deux dernières semaines, je laisse des messages en suspens, ignore leur existence par fatigue anticipée. Ou alors, je me contente du minimum : oui ça va – un peu débordée récemment – c’est la reprise – oui on se voit en octobre – non je n’avais pas vu ton message.
C’est pas cool pour les interlocuteur•ices, surtout quand c’est mes parents.
Mais ils n’en savent rien, ça les satisfait, et je suis honnête parce que oui, ça va, je suis un peu débordée et c’est la reprise.
A plus, je vais répondre à mes messages en attente ●
c’est comme ça que ça marche
ici ?