À la recherche du temps
Le temps c’est un concept (capitaliste)
Quand j’ai essayé de lui expliquer, il m’a dit que ça se basait quand même sur les mouvements du soleil
Je lui ai dit qu’il y avait des pays sans soleil
Il était d’accord
Le temps c’est un concept (capitaliste)
Quand j’ai essayé de lui expliquer, il m’a dit que ça se basait quand même sur les mouvements du soleil
Je lui ai dit qu’il y avait des pays sans soleil
Il était d’accord
[…] je rentre en France en décembre, je passerai certainement sur Paris, forcément sur Rennes; j’espère que l’on y prendra un café ensemble. Je rentre en France en décembre, je suis malheureuse en Irlande, il est arrivé des trucs pas cools et trop intense sur une trop courte période, j’ai pensé à toi quand c’était pareil en deuxième année et que tu m’as dit qu’un jour je rirai d’autant de drames d’un coup. Boire du bon café, lire des bandes dessinées et parler français me manque. […] Je crois que ma lettre est trop longue et en même temps, j’ai l’impression de ne t’avoir rien dit. À décembre,
Louise
Il y a des jours où la vie dit « non », non à tout et tu ne peux rien y faire, et c’est pour ces jours que les bds existent.
J’ai eu un B- et j’ai eu envie de pleurer, voilà pourquoi je fais des études dans lesquelles je ne suis jamais notée.
Aujourd’hui à 20h je me suis percée la narine avec la même aiguille avec laquelle à 15h j’ai reliée un livre
J’ai jamais été aussi punk
(pardon maman)
(tiri va dire que je m’excuse tout le temps)
Samedi 5 novembre, il est 7h42 et je suis dans le train (je t’écris depuis mes notes de téléphone, tu t’en doutes), je suis dans le train et j’écoute Goodbye Marilou, Polnareff me fait pleurer et j’ai honte de te l’avouer mais encore une fois: tu t’en doutes. […] Polnareff crie dans mes oreilles « il était une fois toi et moi, n’oublie jamais ça » je le haie. Tu es ma plus grande rupture.
Tu m’as écrit la première fois en avril. Depuis avril je tombe lentement amoureuse, et c’est comme être dans des sables mouvants; excepté que c’est agréable. Pourtant tu sais à quel point je n’aime pas ne pas être en contrôle.
Je crois avoir 19 ans mais j’en ai 21, l’effet covid, tout va trop vite, demain j’en aurai 22 sans m’en rendre compte, j’aimerais ralentir mais je passe mon temps à accélérer. J’arrive pas à arrêter, je connais pas le présent, en été je pensais à l’automne, à Dublin je pense à Rennes, en janvier je penserai à l’été, cercle vicieux qui s’arrête jamais. J’ai l’impression d’être sur un vélo d’appartement, je pédale à fond pourtant je fais du sur-place: ça fatigue.
C’est marrant je commençais à me dire que peut-être que l’Irlande ne me détestait pas finalement et puis j’ai perdu ma carte bleue
Dans Brando Lucy Dacus chante : you called me cerebral / i didn’t know what you meant / but now I do, would it have killed you / to call me pretty instead? et en la ré-écoutant je me suis dit c’est marrant, ça résume bien ma relation avec moi-même.
On s’est quittés en juin, pendant mon diplôme je m’étais qualifiée de névrosée, une membre du jury en avait rit, je n’avais pas osée lui dire que pour le coup, c’était pas une blague. Aujourd’hui les choses ont changées, et quand j’écoute Véronique Sanson chanter Je me suis tellement manquée, je ne me dis plus que je me manque, je me dis que je ne sais pas qui je suis.
Aujourd’hui il pleuvait,
j’ai fais une machine j’ai passé l’aspirateur je me faite la réflexion que j’étais vraiment nulle pour répondre à mes messages et qu’il faillait faire attention à mes amitiés chéries j’ai changé mes draps je suis allée sur leboncoin pour me rappeler que quand je rentre à rennes je suis de nouveau à la rue j’ai fais la sieste j’ai pas écrit
J’ai écris dans le train mais j’ai pas envie de le partager maintenant alors en échange je cite Géraldine Nakache qui résume hyper bien mon taff :
Ma façon à moi de garder mon moi un peu pour moi (beaucoup de moi), c’est de dire toute la vérité, avec du faux. Mais je vous jure que tout est vrai !
(Le titre a rien à voir)
Moi je vais souvent au théâtre pour le texte, alors c’est d’autant plus touchant quand c’est le silence qui me touche. Ce soir j’ai pleuré à plusieurs reprises.
C’est l’histoire d’une pièce qui se joue dans un hangar éclairé par des feux de stationnement. Il n’y a pas de scène à proprement parler, on est au même niveau que la troupe. C’est l’histoire d’une pièce qui est dansé plus qu’elle n’est déclamée. C’est une adaptation de Sylvia Plath – celle qui a mit sa tête dans le four. J’aimerais la décrire autrement que par sa mort mais je trouve qu’elle résume bien les choses. Il faut quand même un sacré courage pour mettre sa tête dans le four. Elle aussi j’ai lu son journal.
Au début j’ai beaucoup aimé, parce que la danse, mais je me suis dit que j’allais être déçue, que je ne tiendrais pas intéressée une heure. Et puis finalement j’ai pleuré, à trois reprises. À la fin, j’aurais voulu pouvoir vomir mon trop-plein d’émotions.
C’était drôlement bien.
il m’aura fallu une semaine avant de lâcher le F word sur errances, pas désolée de ne laisser personne oublier à quel point ça m’emmerde d’être une meuf
Le problème c’est que j’ai l’impression de devoir toujours quelque chose à quelqu’un, de devoir toujours être redevable, je dis quelqu’un parce que ça peut être n’importe quel homme. Et bien que j’adore cracher sur les hommes, ici c’est pas vraiment eux le problème, je le crois foncièrement, il y a peu d’hommes dans ma vie parce qu’ils sont triés sur le volet, je laisse pas rentrer n’importe qui. Et pourtant il y a toujours une petite partie de moi qui s’incline devant eux (mon Dieu comme je me déteste de l’admettre). J’ai pas envie de prendre leur défense parce qu’ils en ont pas besoin, les mecs que je fréquente sont supers, mais voyez-vous ça ne suffit pas, parce qu’il reste des mecs et que j’ai toujours l’impression de devoir les remercier de me gracier de leur présence. Même mes amis, meilleur ami, j’ai parfois peur qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent de moi.
J’avais oublié qu’être sincère c’était pas toujours marrant (merde)
Murphy pour la loi de Murphy, Murphy parce que la loi de Murphy ça résume pas mal ma vie
Louis a dit « en plus tu as un t-shirt La loi de Murphy », parce qu’au lycée j’ai vu Angèle en concert et qu’à l’époque sa musique me plaisait, mais Murphy pour la loi de Murphy
Avant c’était eejit, et Louis a dit « eejit au pays des eejits, c’est une prophétie qui se réalise »
et puis la prophétie a mal tourné, maintenant c’est Murphy
en réalité je sais plus qui je suis
et puis X* (je ne révélerai pas son identité si elle est anonyme mais JE SAIS QUI TU ES) qui utilise mon prénom comme pseudonyme alors là c’est le pompon
si Louise n’est pas moi je suis qui ?
*désolée à toi tu es la goutte d’eau qui fait déborder mon vase mais je t’en veux pas, il est vrai que j’ai un très beau prénom
pour les nouveaux/elles arrivants/es 85% de mes posts n’ont aucun intérêt, mais tiri y trouvera toujours quelque chose (bienvenu/e)
j’ai commencé à dessiner une mini-bd et ça m’a rappelé qu’en fait la bd c’est très long (qui l’eut cru) et que c’est quand même compliqué d’écrire sur soi parce que ça implique toujours d’autres personnes et parfois souvent j’ai peur de leur regard
Je pense que c’est difficile d’être heureux quand tu es extrêmement lucide. C’est plus dur d’être heureux quand tu es lucide de tout ce qui se passe, de tout ce que tu traverses, de tout ce que tu entreprends. Je pense que c’est plus dur de comprendre les dessous de… En fait, je pense qu’il y a deux types de lucidité: il y a la lucidité de « pourquoi je fais ça », ça c’est intéressant, c’est même carrément irresponsable de ne pas l’avoir. Mais il y aussi être lucide de ses affres, être lucide de ce qu’il y a tout au fond de toi, du petit truc qui crie et que tu peux dire à personne. Et ça, je trouve ça parfois compliqué. Je trouve ça dur d’être heureux quand tu sais ce qui crie au fond de toi.
Quand on est habitué à faire des blagues sur tout et quand on est habitué à tout analyser, on se met à avoir un recul avec la vie quoi. Et du coup le fait d’avoir un recul avec tout ce qu’on rencontre, ça fait qu’on peut difficilement être heureux, parce que le bonheur c’est frontal, le bonheur ça tape, tu comprends pas pourquoi ça te tape, alors que nous dès qu’un truc nous tape, dès qu’il se passe quelque chose, on l’analyse, on se dit « pourquoi c’est arrivé comme ça ? », pourquoi ceci.
panayotis pascot via le super podcast « les gens qui doutent »
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