7 décembre 2023
Atelier de l’artiste, Tess
l’automne
c’est souvent difficile pour moi de croire que l’hiver ne commence que le 21 décembre, mais cette année avec mon lit qui donne sur un étang entouré d’arbres hauts comme des immeubles je peux le comprendre. il y a encore des feuilles oranges sur les branches, elles deviennent marrons et imbibées une fois au sol. en septembre-octobre elles craquaient sous mes pas. maintenant je les évite précautionneusement, j’ai peur de glisser. il y a la boue aussi, je fais super attention quand je passe par la forêt pour rentrer après le C1. c’est vite arrivé de tomber et avec mes genoux sensibles je ne veux pas tenter le diable. en plus j’ai un sentiment de panique à chaque fois que je passe par ce chemin là, en longeant l’immeuble: « et si il y avait quelqu’un ou quelque chose qui m’attrapait? » c’est toujours très prenant quand il fait nuit, ça m’envahit les poumons comme de l’air trop froid un peu douloureux. vu qu’il fait nuit à 17h maintenant je vous laisse imaginer que je fais des détours. je prends d’autres lignes de bus, tant pis si je dois marcher plus longtemps. ça a le bénéfice de faire augmenter mes stats sur mon podomètre.
Extrait de note n°24
Obsession, angels et True Love, mot clefs de ma pratique mais Caroline Bachman en a des très juste aussi :
« L’incarnation matérielle contient bien plus que l’idée seule. Il y a un complément d’information entre un concept et la forme que l’art lui donne […] les choses nous habitent individuellement et collectivement. – en donnant forme à une idée on témoigne de notre temps […] à travers on peut toucher à l’universel.
Je voulais interroger la place de l’être humain dans le monde, interroger ce que nous sommes, nos peurs, nos aspiration ect.
( et moi, qu’est-ce que j’interroge ? )
[…]
À quoi reconnais-tu le caractère vivant de ta pièce ? -Une sensation physique de verticalité. » ( le flux qui circule, l’énergie qui émane et glow, comme quand on aime quelqu’un )
6 décembre 2023
Extrait de carnet n°16
« Envie de carnet aujourd’hui, le digital m’embrouille la tête quand je lui laisse trop de place. Simple, pas compliqué ( on m’a dit sans prise de tête entre toi et moi ). je suis une personne plutôt simple. J’ai envie de strike, et j’ai plutôt un bon historique, mais je voulais vraiment essayer cette partie sans les barrières, pour une fois. Je pensais, et mes amies aussi, que j’avais acquis assez de techniques, mais les quilles ont mis les barrières sans me consulter. Moitié joueuse, moitié prétentieuse, je ne sais pas encore si ça vaut le coup que je continue la partie. »
Plus je fais monter le blond sur mes cheveux et plus je me sens heureuse. Ah j’avais besoin de ça. Est-ce que c’est les vapeurs de la decolo qui me montent à la tête ? Agréable et tendre, vraiment sans encombres. Il fait beau dans mon cœur aujourd’hui.
Ce que j’aime quand je la touche cette peau recomposée, fruit d’un millier d’autres plus petites peaux plus petites et elles aussi recomposées, c’est son élasticité malgré la sécheresse induite par le temps
Je peux dire ça comme ça ? Induite ?
Les doigts déambulent parmi les traces de moisissure, se créant un chemin là où la matière est encore claire, fraîche, malléable
Je vais me laver les mains
j’aurais préféré vous parler des arbres. de mes aventures d’enfant au milieu des arbres. des chênes devant ma fenêtre, du grand cerisier derrière la cabane en amiante
table marron, boulevard des 3 croix
ayayayayaaaa
tout les soirs tu reviens me rappeler
que par ici je dois passer
à ton tour de t’y retrouver enfin
alors, tu fais moins le malin !
(jvoulais qu’ça rime hihi)
généralités (70)
mardi 5 décembre
Je suis pas assez dingue en ce moment, c’est ça qui manque à mon boulot. Peut-être que la moisissure dans l’air de mon appart va achever de me détraquer, cependant.
Envie de viande viande viande (manger des animaux mort pour espérer obtenir leur force vitale peut-être, ou alors c’est juste une envie passagère qui veut rien dire, et je m’embrouille la tête avec mes conneries mystiques)
J’ai peur que le seigneur m’ait oublié, qu’il ne me parle plus,
Je serais peiné de perdre mes dons de prophétie,
Les signes n’ont jamais été facile à interpréter de toute façon
(que voulais dire le grand vautour qui m’a visité en février dernier
dans l’encadrement d’une fenêtre
il m’a parlé je n’ai pas pu retenir
si le rêve revenait je noterait les paroles du vautour cette fois ci
gravées dans ma peau pour les retrouver au réveil)
généralités (69)
lundi 4 décembre
Toujours en train de creuser j’ai pas atteint le fond encore je crois, j’ai pas atteint le pire de cet épisode, le moment ou ça se arrêter de se dégrader, où la tendance va s’inverser
Actuellement je suis dans la phase geignante de l’histoire, j’ai des envie de jouer à la victime, de chouiner, de m’apitoyer sur mon sort (qu’on me plaigne).
Je commence à avoir un peu peur aussi
J’espère qu’il est encore temps de me rattraper, que la moisissure n’est pas installée trop loin dans les murs
généralités (68)
dimanche 3 décembre
Gros manque de divin, j’ai perdu dieu en chemin
Je me suis perdue aussi dans des rues que je connais depuis 20 ans
(Cet état c’est celui de l’absence totale,
je soupçonne que j’ai les yeux dans le vide
ou alors la vision vissée par terre sur le trottoir
c’est pour ça que je manque la bonne rue
à chaque fois)
Je passe en mode automatique je prend les métros les rues au hasard
Il ne faudrait pas fuir devant mes manquement, faire face,
mais bon je suis lâche, notamment.
généralités (67)
samedi 2 décembre
Le mot « bêtise » inscrit à l’encre noir dans ma bouche,
Ce que j’inscris dans ma peau c’est des incantations : j’ai peur que comme un sort, ça me fasse dire plus de connerie.
Mais la bêtise est importante, essentielle, j’irais même jusqu’à revendiquer un droit à la bêtise, le droit de dire n’importe quoi
(le refus du sérieux, de trop prendre, se prendre au sérieux)
généralités (66)
vendredi 1er décembre
J’ai enchaîné les échec j’ai fait n’importe quoi aujourd’hui je m’énerve trop
Je suis bouleversée de ma propre incompétence franchement quelle conne je fais
Je suis même pas capable de prendre le métro (j’ai eu des larmes de colère)
Je déçois toute le monde (moi la première)
Je veux être fiable, mais
J’aime rien d’autre que la débauche que la perversion je suis d’humeur à rien d’autre que marcher sur les couilles d’un pauvre connard (humeur de crise)
Je pense à rien d’autre que alcool sexe drogue soirée je suis la pétasse la plus superficielle du coin (crise d’humeur)
3:30
la porte ne ferme plus mais il demeure entre les murs de livres autour du lit. Il le voudrait plus petit pour ne pas laisser trop de place à ses mauvais rêves.
5 décembre 2023
Extrait de note n°23
Enfin, parler parler oui de quoi ? Hier j’ai parlé de peinture avec C, les portes se sont ouvertes, elle ressemblait à Élodie, alors j’ai un peu perdu pieds. Une oreille attentive et des grands yeux avides.
J’ai déjà envie de retomber amoureuse.
Mais en s’approchant toutes les mouches s’envolent
Ce ne sont pas des grosses mouches répugnantes, mais plutôt ces petits drosophiles qui viennent envahir le sachet de fruit quand le temps s’adoucit
Il faut croire qu’ils trouvent dans cette peau un refuge, un habitat suffisamment confortable pour y établir une communauté avec des maisons, des écoles, des boulangeries et des super marchés qui soutiennent des génocides
Fuzzy memory
« Soit on match, soit je supprime tout. »
On a matché, ça m’a tout supprimé.
Quentin et moi venons tout juste d’emménager à la Casa Feia et je te date ce soir. Depuis deux jours, une étoile s’est installée pour de bon au dessus de ma tête. Un travail, une maison, maintenant il y a dans ma tête comme une reposante fête. C’était sans compter les 5 mois de bourlingue. 5 mois à m’en prendre plein la vue, exposant mon corps à sa plus longue jachère. Le même état que les kilomètres de champs, de plage, que le petit village de Waikuku Beach. Je ne suis pas très expressif quand il s’agit d’une aventure en terrain incertain. Comment me préparer sans attiser la curiosité ? Pourquoi me raser quand je prétends seulement à une balade nocturne ? Et puis dis donc, c’est bien coordonné ce pantalon avec ce haut. « Du Con Fort ! C’est la base avant une expédition ! » « Ok et tu manges avec nous ce soir ? » « Non, je ne pense pas, j’ai pas faim. De toute façon j’rentre pas tard, j’veux être frais pour demain matin. » Mais en vrai, demain je n’y crois pas une seconde. Je ne te connais pas encore et pourtant l’idée de te rencontrer, je me sens fort et fébrile à la fois. J’ai déjà tout gagné lorsqu’il me reste tout à prouver. L’heure tourne et je peux dors-et-déjà m’avouer que je serai en retard. En vrai, ça me fait chier. Et en même temps, comme il ne s’agit là que de 10minutes, j’aime l’idée du mec décontracté. Et puis je ne suis toujours pas familier avec votre conception de la distance. Il n’est plus l’heure aux excuses. Un jeu de cartes, un peu de beuh à fumer et je me retrouve vite expulsé à la rue, le souffle court, les neurones à peine branchées. Je ne visualise pas trop ce qui se passe. Je marche rapidement, à la limite de la course. Le paysage défile. Une longue route de campagne, des becs de pukekos dans les hautes herbes, de larges ruisseaux sillonnant, calme et lent, les terres en friches. Seulement 3min avant de te rencontrer. Avant de faire face pour la première fois à l’immensité de ce bleu. De fouler mes premiers pas à la lisière de tes yeux. Seulement à 3min de me faire foudroyer sans qu’il n’y ai jamais eu aucun nuages aux alentours.
l’expérience sensible d’habiter dans un village : chemins, vallées, chiens, arbres, sociabilités avec les enfants, avec les gens du village eux même inscrits dans histoires, héritages, conflits
4 décembre 2023
Extrait de note n°22
LA PEINTURE
l’application que j’y met reflète l’amour que je leur porte
J’utilise les symboles pour communiquer parce que je ne me sens pas légitimité de parler de moi en peinture
Utiliser des symboles déjà existant / un langage déjà utilisé avant moi
Je prends mon temps du coup quand je les dessine / peins je découvre les petites formes de visages, amour même pour visages inventés, je finis par penser à eux tout le temps