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La fleur bleue rose des brouettes, assise, sans comprendre son dessein. Elle observe quoiqu’un petit. Une chauve-souris naissant des sillons rocailleux. Elle est là, près de se corps nu, inerte, carré, caché par sa mandoline.
« Stop ! » lui-crie-t-elle. « Stop ! Caresse toi à ce poteau aux filaments sanguins. Crache lui ton casque rouge vert chaude de misère. Caresse lui la tempe, attend que ça toile t’emprisonne sans quoi, l’amour d’un dieu viendra te remplir d’une joie éternelle. Caresse toi contre les flux d’un corps romanesque pur de pureté d’innocence, branlé d’amour vache, d’amour trash, d’un amour vers ce feu luminescent. »
Reste à savoir qui de cette putain ou de cette chauve-poteau encrera l’histoire meurtri. Chassée, mordue, pillée, pain et volupté.
« Caresse la mer, pas ta mère, celle qui te met en transe pas celle qui donne naissance, l’autre. Frappe un coup, de ton gosier tu cris quelques clous, avalé peu de temps de cela. Choqué. Tu es choqué. Caressé, elle te monte à la tête. Elle te défie de ses poils hirsutes et chauds. Pourquoi avoir voulu lui tourné amoureusement la bite autour de ce champs gravi de testicules ambulants ? Mortifère et sanctuaire, palpitant et choquant. Caresse la toile de feu, la toile des cieux au ventre charnu, l’enfant obscure de ta culpabilité sans nom. »
quand on part en vacances elle prend des maisons immenses pour que chacun puisse se rouler en boule dans une pièce. Sauf qu’on ne sait pas faire, on ne sait pas avoir l’air d’habiter là par hasard, on n’a même pas assez de chaleur à nous pour la répandre dans tout cet espace autre.
parfois je me dis que ses chambres à elle c’est peut-être ça, un nuage de maisons gens-de-confiance assez vides pour poser ses lourdes valises, assez vides pour étouffer le silence et les failles
J’ai le sang chaud bouillonnant, les tympans qui sifflent un rythme hardcore industrielle, l’acouphène de la colère métallique
Comme si toutes ces années de sentiments atrophiés revenaient en boumerang type courbe exponentielle. Le rift gras lance des frissons dans les avant bras, ils ont besoin de brasser l’air, envoyer des droites sales casser du nez. Le fond de la gorge qui racle j’ai besoin de cracher mon venin, aller que quelqu’un vienne me soulager de mon envie de défouler.
(…)
J’ai la colère mathématique, jamais assouvie toujours nourrie.
J’ai envie de boire, mon cul dit non. J’ai envie de fumer, ma langue dit non. J’ai envie de danser, mes yeux piquent de fatigue. J’ai envie d’aimer, mon coeur est déjà pris. Qu’est ce que je peux désirer de nouveau ? Tout m’atteint sans que j’atteigne quoique ce soit.
J’ai quand même envie de danser, d’oublier, d’être seul, loin de mes peurs, de me perdre, dans tout ces corps.
Avec les températures qui baissent je deviens tendre presque romantique, j’ai envie d’adorer quelqu’un d’autre que le seigneur, j’ai des envies de dévotion humaine. Être à genoux dans une église c’est pas pour moi, ce genre de prière je les pratique en privée, j’aime mon prochain et j’ai l’intention de le lui montrer.
J’aimerais quelqu’un avec qui partager mes céréales de campagne Tipiak, ni plus ni moins. Je ne partagerai cependant pas mes gnocchis à poêler Lustucru, ceux « extra » qui sont fourrés avec du fromage, car même si sur le paquet il y a écrit portion pour deux, ce n’est pas vrai et ce plat est fait pour une personne.
aujourd’hui j’ai passé la journée avec ma famille. avec mon frère et ses ami.e.s on s’est occupé d’un étage ensemble. ma grande sœur était là aussi. ielles parlaient comme des millenials, (ielles le sont). puis ma mini sœur est venue recevoir sa carte d’identité de sorcière. elle avait les cheveux roses sur la carte et un joli rire clair comme tout. ma mère était à côté, avec son petit fils. en fin de journée pendant qu’on écoutait de la musique en bougeant les chaises, il y avait une lumière argenté sur la place. il y a tellement de fantômes a la bibliothèque.
souvent quand je rêve qu’il y a eu un effondrement, je marche dans la montagne avec ma mère et ma mini sœur. on s’élève autant que possible pour échapper au monde. à peu près à la mi-chemin on croise des ruines immenses d’une civilisation finie il y a un millénaire. on doit monter les escaliers le long de falaises abruptes, parfois s’accrocher aux marches pour avancer, des gravats roulent sous nos pieds chaussés Décathlon™. tout semble futile près de ces vieilles pierres. la fin du monde n’en est qu’une parmi d’autres. cette nuit j’ai fait ce rêve encore. j’aimerais monter tout en haut d’une montagne ce soir, pourquoi pas à la frontale, c’est super la frontale, puis m’assoir, observer l’obscurité. sans m’en rendre compte je m’endormirai sur mon rocher, bercé par la rosée et les nuages. au petit matin un saint-bernard gris me lècherait le visage. il me donnerait dans son tonneau de l’eau de vie goût bleuet, on partirait tous les deux pour descendre de la montagne. on rejoindrait les autres qui nous attendent en bas.
joyeux anniversaire d’un mois à cette nouvelle saison d’errances! j’y ai pensé toute la journée d’hier.
je serre les dents. la mâchoire serrée, rien ne doit sortir. c’est physique, si ça sort alors quoi ? je serai vide de toute chose. sans ma douleur qui suis-je ? l’eau des pâtes qui va déborder. j’ai mis le couvercle il y a longtemps, les lois de la physique me disent que bien sûr ça va exploser. je refuse d’écouter. pas moi, pas moi. je suis différent. peut-être les autres mais pas moi. tout va rester bien à l’intérieur et je vais continuer à marcher, machine à vapeur. tant pis si je ne suis plus vraiment là, si l’automate suit un plan dont le créateur est mort. c’est ok. je l’accepte. ce que je refuse c’est de tout arrêter, de me poser. non non non non non. je veux bouger à en faire tordre le métal, en refaire un corps parfait qui ne me trahira pas. aucune émotion ne pourra transparaître, je ne parlerai pas. alors même que je m’enferme dans l’atelier et dans mon silence, je sais que j’ai déjà échoué. j’ai déjà perdu, il faut que je dorme comme un lâche. je me hais dieu je me hais. je voulais m’enfermer mais je ne pourrai pas. je ne me laisse pas faire, oh dieu pourquoi? qui me force à ressentir ? à vivre? je n’en veux plus de tout ça. je veux m’éteindre après avoir trop brûlé à la forge. il n’y a plus de charbon. alors pourquoi tout brûle encore? que quelqu’un me tire une balle dans le crâne, j’en serai incapable. ce qui va sortir de cette journée au final ce sera des éclats de cervelle. au moins on pourra enfin étudier toustes ce qu’il y avait dans ma tête. j’espère que ce sera utile.
j’ai l’impression que je ne suis pas tout à fait revenu vivant de la mer. elle m’a recraché alors qu’elle n’aurait pas dû.
depuis je suis un fantôme parmi les vivant.e.s, poussez-vous pour ne pas être gelé.e.s. sur le goudron je marche en tête
je porte une lanterne comme Orphée, je ne me retourne pas.
j’entends vos rire résonner dans la pièce mais ça ne me réveille pas assez pour que je puisse vous rejoindre.
hier j’ai erré pendant deux heures pour aller me rejeter à la mer,
je voulais qu’elle m’avale pour de bon cette fois-ci mais elle n’a pas voulu de moi.
quel.le.s dieux dégueulasses m’empêchent de mourir en transformant le sable sous mes pieds en terre riche,
ferme, glissante, racineuse et pleine de vie.
je ne veux pas troquer les vagues pour la falaise,
je veux être englouti pas écrasé.
l’image de mes os brisés ne me réconforte pas,
je me suis destiné à être un corps échoué, gonflé de sel,
pâle parce qu’il est mort,
enfin sublime.
alors je suis revenu près du poêle
en pleurant, il n’y avait personne
donc je n’ai pas pu raconter ma non traversée au royaume des enfers. j’ai relancé le feu,
je suis une vitre,
derrière il y a les flammes.
il est vendredi soir jour de pluie jour de fatigue immense je n’étais pas prête, à peine debout sur mes jambes je dois m’accrocher à la table, m’accrocher à mon pull, chiffonner mes doigts, m’entourer de ces bras au réveil pour ne pas chavirer, ne pas devenir aussi cotonneuse que Adobi, ne pas casser et éparpiller ma tête sur mon ordinateur et sur mes reebooks
bassin éteint et porte fermée, notre rituel s’arrête là, dommage j’aurais bien voulu cette nuit onduler un peu ivre dans l’eau chlorée
i’d be good at devotion, i know it
i think we all crave for some sort of higher power
shame i can’t bring myself to believe
Qu’est ce qui m’arrive je flotte dans un brouillard détestable aujourd’hui. Une seule solution une action radicale, je laisserai pas un sale truc comme ça s’installer.
Action radicale oui, « challenge » c’est la seule solution. J’ai supprimé instagram de mon téléphone, j’ai sorti un miroir à la place cette fois ci je fuirais pas je vais me regarder dans les yeux je ne vais pas hiberner tout l’hiver, on est même pas en hiver encore de toute façon, même pas le cœur de l’automne, il fait pas si froid encore.
Je ne vais pas battre mon record de sommeil cet hiver (une nuit de 15h il me semble), non cet hiver je serais triste les yeux dans les yeux je vais pas fuir je vais pas fuir, je serais triste mais je ne serais pas amorphe à moitié vivante je vais rester les pieds sur le sol en position verticale pas horizontale deux mois coincée dans mes draps.
J’ai peur pour être honnête, aujourd’hui c’est mon premier jour de doute évidemment ça sort pas de nul part ça va avec la pluie ça va avec le froid, ça va avec tinder qui mord pas, mais normal c’est plus l’été, l’électricité est tombée. Mais je suis un peu calmée déjà, d’avoir mis les mots dessus, et avoir une bougie pas loin ça aide beaucoup, c’est l’effet cheminée je crois bien. J’irais acheter des bougies tout à l’heure, quand j’aurais réglé mes histoire de train, putain de train c’est fou d’être même pas foutu de chopper un train, forcément j’allais pas me réveiller je me suis couchée trop tard j’ai pas entendu tout les réveils.
J’aime bien les bougies qui sentent la lessive, parfum « coton » truc comme ça, ou vanille sinon, classique. « Vanille épicée » de Monoprix elle est géniale, mais trop chère, après elle dure longtemps, c’est peut-être un investissement vu le bonheur qu’elle me procure. Je vais y réfléchir.
« Petite merde, tu baises mal et en plus tu fais pitié. Inutile et inintéressant, tu ne pourrais pas être plus banal que tu l’es déjà. Un regard de chien battu sans charisme. Chétif, une fougue aussi rapide que le temps qu’on met à faire le tour de ta personnalité. Tu tiens plus du parasite embêtant que de l’humain. Rien que de m’imaginer à ta place j’ai honte d’exister. Avec tes airs de mec poétique tu es sans substance. Aussi creux que tes musiques de rappeurs ratés. Une perte de temps comme toi devrait essayer de réfléchir pour ne pas avoir l’air aussi ridicule. Même ton foutre est aussi transparent que ta personnalité. En deux mots : inutile et dégoûtant.
Tocard aux cheveux gras, avec tes tatouages randoms on dirait un brouillon de collégien. Dès que j’aurai envie de cracher je penserais à toi. »
Aujourd’hui humeur solitaire.
Sourire bienheureux malgré fatigue malgré brume, bonheur calme pas grande extase, bonheur de coin de feu pas bonheur brûlant, contentement pour être exact.
J’ai envie d’une nouvelle version de moi, plus calme, plus économe avec les mots, plus adulte. Depuis que je suis heureuse ça va avec une forme de régression, je revis mon adolescence, voir mon enfance, j’apprend des joies que j’ai pas eu dans ces moments là. Je dois mieux intégrer le bonheur calme justement, pas me laisser survolter trop trop parler. Marre d’être hystérique.
finalement le brocoli pourri ça se mange
(tw mort)
mon oncle était mort d’un cancer du poumon quelques années avant
la sœur de mon père habitait près de paris dans une maison de banlieue
avec une grande allée comme dans alice aux pays de merveilles
on y allait une fois tous les deux ans et eux descendaient parfois chez nous
j’avais demandé à Sophia c’était quoi sa chaine de télé préféré: M6
Samy me prêtait sa PSP pour jouer avec des créatures molles percutant des murs
aussi son adresse MSN était « sam-tout-leger@hotmail.fr »
aussi il y avait du nutella et une machine à faire des glaçons
Aujourd’hui avec Nara notre déguisement c’était de recréer un meme. Pour que ça soit nickel on a rejoué la scène en se filmant et on a fait 7 prises, c’était génial
Vous inquiétez pas je vais poster la vidéosur Errances demain
Une nouvelle fois je suis bien née à la bonne époque
au début pour errances j’imaginais parler de moi, un peu, en surface. faire quelques petits dessins, des anecdotes. poster des photos floues et funs. puis je me suis mis à poster des métaphores et de la poésie, à effleurer du bout des doigts un peu de mon malaise. je rapprochais tout à des animaux, à des souvenirs. je me retrouve maintenant un peu au fond du trou à presque vomir ce qui ne va pas et à blasphémer un peu beaucoup. est-ce qu’il y a des limites dans ce que je peux poster sur errances? est-ce qu’il y a des choses qui peuvent choquer? un trigger warning sur tous mes posts est-ce que c’est suffisant? la question est ouverte, c’est pour ça aussi que je la pose comme ça plutôt que d’envoyer un mail.
aussi est-ce que vous aussi vous avez des proches qui vous lisent et ça vous bloque un tout petit peu?
je vous souhaite une bonne nuit et de faire de beaux rêves. salut c’est ciao, c’était theo!
J’ai envie d’intimité avec un chasseur, qui pourrait être un pêcheur, 35 ans environ, une barbe de quelques jours et un bonnet. Il ne dit presque rien à part viens là, comme ça, c’est bien, ou alors quand il raconte une histoire, qu’il explique quelque chose.
On écoute la radio, on lit dans des fauteuils au coin du feu. C’est lui qui s’occupe du feu, ça lui fait plaisir ça lui rappelle quand il le faisait avec son père. On habite dans une petite maison, presque une cabane. On cuisine ensemble, il coupe des légumes pour la soupe, moi je pétrit du pain, qu’on trempera dans la soupe ce soir.
Évidemment je parle de légumes mais cet homme c’est un chasseur, alors certains matins il part à la chasse, je l’embrasse et j’embrasse son fusil en bonne chance. Il revient avec un lapin, deux lapins, un chevreuil, plein d’odeurs de musc et de sang. Il les dépèce et je fais des terrines.
Il porte des pulls avec des losanges, il porte surtout du kaki et du marron, et un peu du bleu et du orange. Il m’attrape la taille il m’attrape les épaules, il est pas si grand mais il est solide. Il me regarde peindre parfois des heures, j’ai peur qu’il s’ennuie mais il aime bien. Comme il parle peu j’arrive enfin à me taire, j’écoute la pluie.
aujourd’hui c’est pluie
c’est pain au seigle
aubergine pourrie
un mélange de pensée
deux plats en un
raté
rater le réveil
rater un peu sa journée
cacher des images dans des boîtes