Marie, Peter et Moi
« Tout le monde fait des rêves. Quelques-uns s’en souviennent, beaucoup moins les racontent, et très peu les transcrivent. Pourquoi les transcrirait-on, d’ailleurs, puisqu’on fait qu’on ne fera que les trahir (et sans doute se trahira-t-on en même temps ?). »
Parce qu’un rêve, ça n’engage pas qu’un récit. Ce ne sont pas que de simples mots mit bout à bout pour conter des histoires. Les rêves, ce ne sont pas que des tractions sensées muscler l’imaginaire. Un rêve ça fait gigoter quand les yeux fermés, on fuit dans les broussailles trop noirs. Par grognement de cris, on y vit des fragments de mémoires. On en parle, on tente le partagera marmonnant de lèvres scellées. Mais c’est un voyage bien solitaire. Monde de verre qui étouffe nos coeurs battants. Sueurs palpitantes, véritables scènes de crimes, cristaux de Lune à en faire crisper les muscles. Parois hermétiques que sont nos paupières, les dents grincent comme un appel au réveil. Spasmes électriques qui grattent jusqu’au sang, les rêves sont aussi vécus par les partenaires de nuit. Voyage de souvenirs qui implique tout le corps pour quelques éclats d’esprit.
Un peu trop formel ce mélange entre un collier et une montre. Posé au creux de la main ou pendu au bout d’un doigt. Un « vieux rêve » en équilibre qui ne veux pas choisir entre disparaître ou se réinventer.
Avant hier j’ai rêvé d’Elio qui me poursuivait rue de la Monnaie pour me dire des choses dont je ne veux pas me rappeler, j’aurai préféré faire un vieux rêve oui, ceux qui viennent toquer à la porte pour te rappeler que tes peurs d’enfants n’ont pas changé.
Oui oui le temps c’est important, questions d’équilibre oui oui savoir prendre son temps laisser la place au temps et tu verras avec le temps ça passe.
Mais au bout de 9 mois le bébé de notre rupture a arrêté le temps pour venir me réveillé en sueur, après un rêve où je le menaçait avec un couteau à beurre. Il est 00h37 et je me demande combien il y a de Nathan à Rennes et quelle est la probabilité que mon rêve soit prémonitoire. Une montre à gousset ça peut faire une bonne arme ? Si la chaîne est assez longue, la montre assez lourde et ma volonté assez forte.
cet argent va dans mon pain au chocolat et une double café à la biroche doré. le sol de la ville est lissse on dirait un tapis déroulé juste pour moi pourtant je porte un pantalon troué que ma sœur avait commandé sur Shein.
Les bars devraient servir des bouillons, des soupes.
(Dans des verres)
Aucoursdesttroisdderniersjjoursjj’aieentendupparlerdde températureaaummoinsquinzefois
« J’ai la peinture qui me colle à la peau comme un membre fantôme. Le dixième qui finit par se réaliser me frustre, je sais où je veux l’emmener comme mot sur le bout de la langue. Je suis sûrement un peu trop investi mais j’arrive plus à faire les choses à moitié. »
je voudrais que ma tête soit un œuf
je voudrais la fendre doucement et laisser aller les filaments transparents et un peu visqueux
je la voudrais creuse sans trop la craqueler
la vider juste un peu, cette dure
mais le dehors lui fait peur
à chaque fois que je suis au travail, j’ai l’impression que le temps me renvoie des trucs à la gueule. des parents qui emmènent leurs enfants participer à un atelier de science, iels sont timides, s’approchent du comptoir et me demandent la direction.le temps ma pris ma maman. dans un fauteuil roulant une très vieille dame propose d’offrir ce qui lui plaît à sa fille de 60 ans qui la pousse. le temps lui a pris sa tête et elle ne capte pas qu’elle est dans une bibliothèque. une pile de livres à ranger, je devine qui a pu l’emprunter. management, management, gestion, entreprise, burn-out, gestion du stress, dépression, lancer son entreprise. j’ai envie de pleurer. le capitalisme lui a pris son temps. le temps m’a pris la chance d’au moins croiser son regard, jeune homme de 32 ans, si j’avais pu regarder dans tes yeux on aurais pu se comprendre.
ça sent le pain grillé quand je dépasse la porte. à 8h39 le soleil coule depuis le haut des arbres. le week-end sur mon balcon je le vois doucement goutter jusqu’aux racines avant d’inonder mon balcon. la chaleur mais on est lundi donc il fait froid, je reste sec et froid. le bus est plein.
Must be the reason why I’m king of my castle
Must be the reason why I’m freeing my trapped soul
Must be the reason why I’m making examples of you
(Aha-hum)
King of my castle – Roy Malone
L’autre jour j’ai trouvé ce bout de mots fléchés brûlé par terre. Le mot « pompier » était barré.
J’avais une envie terrible de mini-jupes, mais aucune dans ma garde robe, zéro. Elles m’ont manqué : plusieurs fois le mois dernier je me suis dit tiens je mettrais bien une mini jupe aujourd’hui, mais j’en avais pas. J’en ai parlé évidemment autour de moi de ce problème, et devinez quoi Emma quand je suis venue la visiter dans sa ville de Nevers elle m’a offert trois mini-jupes. Elles sont parfaites, je les aime tellement et surtout j’aime tellement Emma elle a exaucé mes vœux et puis elles sont pile dans mes goûts elle m’a bien cerné quoi. C’est touchant parce que à la fois elle me connait assez bien pour m’habiller, à la fois elle m’aime assez pour me faire des surprises impromptues alors que là c’est pas du tout mon anniversaire.
La semaine prochaine c’est mini jupe tous les jours j’espère que vous êtes prêts, finis le jean plein de peinture je suis une petite minette maintenant !! Enfin peut-être pas la semaine prochaine vu que on part en classe verte avec les copains du blog mais la semaine suivante on va dire.
Au bout de 10h on finit vraiment par être à l’aise avec la personne. J’aurai voulu aller dans ce bar qui avait l’air sympas, (…)
on a marché et le temps est super
rougit un peu les joues mais pas encore trop
et pas pour trop longtemps
pisser derrière sa jupe c’est se retrouver vraiment
a l’école je la vois pas on se croise à peine
on a marché vite mais c’était ralentir
c’était prendre le temps
phrases
chansons
poèmes
prières
pleurs
rêves
traités
promesses
litanies
orées funèbres
vœux de mariage
ticket de bus
scripts
bibles
journaux intimes
mémoires
lettres
je suis encore assis dans le métro. j’y suis tous les jours ces derniers temps. les autres passage.re.s s’estompent un peu, si j’essayais de les dessiner tous les jours, les couches les unes sur les autres se flouteraient et il n’y aurait plus que de la poussière.
que de la poussière
que de la poussière
sur de la poussière
que de la poussière
je suis allée au cinéma seule voir anatomie d’une chute : brillant
l’impression d’avoir regardé tomber une lourde pierre en moi elle tombe et elle s’éclate au sol gicle partout a mes pieds sous mes roues je pédale très vite pour semer l’énorme essaim de guèpes affreuses qui me suit quand je rentre chez moi
la douleur vient par vague elle est glaçante l’impression de rejouer les scènes mais en changeant les visages, l’impression que tous mes scénarios mes pires craintes se passent là sous mes yeux tout en sachant que ça n’est pas arrivé ça n’arrivera pas mais ça pourrait en même temps les images restent sur la rétine les mots cognent en boucle la vérité c’est que ça me fait juste trop mal c’est que je suis paralysée dans cette non-attente où je m’abime, où je déforme tout, a attendre ou pas le pire, a attendre ou pas de comprendre, de décortiquer disséquer cette merde, attendre le sang dans la neige en sortant la poubelle le matin
La vraie douceur de vivre dans le train, avec un pain au chocolat et Vitalic qui tape au bon endroit, merci Pascal.
J’avais envie de gentils garçons récemment mais là j’ai envie d’une belle femme en cuir noir, sadique avec un sourire méchant mais le regard compatissant quand j’ai mal. Enfin c’est une envie parmi d’autres, la seule vraie envie constante c’est celle de nouveauté, de variété.
Tous les goûts toutes les saveurs et je me demande si un jour j’arriverai à retourner à la monogamie pour me caser pour élever 2,5 enfants dans un grand jardin, pour me marier pour petit-déjeuner tous les matins des tartines de beurre fermier sur une table en bois solide et fiable comme la relation entre moi et mon épouse. J’aurais le beurre mais je sais pas si j’aurais le reste, l’argent du beurre etc. Au-delà de mes fantasmes traditionalistes je vais peut être finir tous les jeudis post vernissage à prendre de la coke dans des toilettes parisiens à moulures, avec 1000 amants et 0 épouse, mais je préfère le beurre, et l’argent du beurre il est moins cher que l’argent de la coke.
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