Extrait de note n°36
Les cafés richard, qui est Richard et pourquoi il veut mon rein pour son jus de chaussette ?
Le café à 1€ sur la place des punk à chien est beaucoup plus savoureux.
Ode à rennes, la ville de mon cœur qui me garde sage.
Les cafés richard, qui est Richard et pourquoi il veut mon rein pour son jus de chaussette ?
Le café à 1€ sur la place des punk à chien est beaucoup plus savoureux.
Ode à rennes, la ville de mon cœur qui me garde sage.
« Mais je n’ai jamais ressemblé à cela ! Comment le savez-vous ? Qu’est ce que ce « vous » auquel vous ressembleriez ou ne ressembleriez pas ? Où le prendre ? A quel étalon morphologique ou expressif ? Où est votre corps de vérité ? Vous êtes le seul à ne pouvoir jamais vous voir qu’en images, vous ne voyez jamais vos yeux, sinon abêtis par le regard qu’ils posent sur leur miroir ou sur l’objectif (il m’intéresserait seulement de voir mes yeux quand ils te regardent): même et surtout pour votre corps, vous êtes condamné à l’imaginaire. »
– Roland Barthes par Roland Barthes
je lui colle un regard ou
un désir en coin
et on tourne à droite au bout de l’avenue
Son idée était d’aller de l’appartement à Montmartre
sans regarder de carte
il me dit que c’est à cause des angles que l’on se perd moi et moi que bien embrasser est une question d’angle
le besoin d’être embrassée
la peur de me perdre
c’est à la fois bizarre et hyper important
Quand elle est dehors avec moi ma mère me raconte des histoires dont personne ne se soucie trop, les détails des vies trop ordinaires des gentes qui habillent ses quotidiens. Paris miroite nos reflets dans les flaques. Elle déverse ses pensées couleur givre de fin d’hiver et moi j’ai peur de ce que disent les silences de mes mains moites au fond de mes poches dans l’attente d’une vibration.
La fête, le champagne et la vodka.
[…]
Amour Toujours
Lendemain difficile, courbature et bleus sont les stigmates d’une bonne soirée. Quelques regrets mais avec l’âge j’ai appris et ils ne sont plus si dramatiques. Rien de peut remplacer l’extase de danser avec les personnes qu’on aime vraiment.
Peut-être que les vêtements que je portais ont amené avec eux le temps d’où ils venaient, en tout cas je me suis laissé portée comme avant mais cette fois-ci j’avais plus d’expérience, plus de pouvoir et j’étais même hyper directive. Donner des ordres, la danse a suivi mes pas. En contrôle.
Je me souviens de cette chambre à son arrivée à Paris et maintenant cinq ans plus tard on la chiffonne dans des sacs poubelles et on la range dans des cartons. Beaucoup de sacs poubelle et de cartons. Ça s’entasse ça monte progressivement dans l’entrée on croirait une barricade. On a fait ça bien, en musique forcément comme quand on parle peu. Mon rôle consiste à inspecter les placard et à lui montrer chaque chose que je trouve : ça non, ça oui. Il y a des choses que je jette sans lui montrer car je sais qu’elle me dira non. Parfois en grattant le fond je tombe sur des trucs et ça nous fait rire : un harmonica un slip kangou des ballons une flûte des vieilles photos. Elle fourre tout dans les sacs sans trier, elle dit que c’est passer encore du temps sur les choses au moment où elle ne veux plus les voir. Le chat ne m’aime plus. Je me dis que c’est la dernière fois que je le vois tout comme cet endroit et au fond ça ne me fait pas grand chose. Marion fume au balcon tout comme il y a cinq ans quand elle arrivait à Paris au début de l’été et je revois la même image, sauf que les tornades qui dansaient dans ses yeux se sont un peu estompées.
la rationalisation des émotions. pourquoi cette sensation de toujours tout vouloir raisonner ? est-ce vraiment raisonner ? trier. comprendre. pourquoi ça tape si fort. entouré des miens. condamné à l’entendre. en tentant de les entendre. ceux qui sont sensé être safe pour moi. ceux à qui je tiens. et pourtant quand j’y réfléchis. peut-être que j’y tiens autant qu’eux.
Apprendre à être ferme et résolu
Assumer mes choix sans me sentir victime des répercussions
Apprendre de mes erreurs sans me flageoler
Me réveiller en 2024 dans son appartement avec ses bibelots qui interrogent ma présence de leurs yeux tous creux. J’ai rêvé de mes parents assis juste là sur son canapé et de ma mère qui voulait absolument ranger son bordel et de moi qui l’en empêchait. Vision absurde et troublant. Crampes au ventre d’avoir trop dansé, pieds encore chauds. L’appartement compte de nombreux objets mais je crois que mon préféré est le chat rouge en porcelaine sur la cheminée près des fleurs séchées.
Elle passe et tourbillonne en moi sans que je la partage. Sans volonté propre. Elle épouse tout d’un air de danse, en ondulant, glissant, fondant parfois jusqu’à disparaître même dans le décor. Mais elle revient toujours. Souvent quand je la cherche, elle meurt. C’est seulement une fois l’oeil tourné, l’esprit ailleurs, qu’elle réapparait. Derrière, à se trainer dansante sur toutes les surfaces sans me lâcher. Elle est joueuse je pense. Mais je l’oublie souvent. Aussi bien en vrai que dans mes pensées. Elle est en moi d’ailleurs. Elle est ce que je suis. La plus grande partie de ce que j’ai mais que je ne dis pas. Que je ne montre pas. Que je ne me montre pas non plus. Mais je sais qu’elle est là. Elle est inhérente à moi. Elle ne se détachera pas. Elle est sûrement l’incarnation de tout ce qui est en moi, que je connais sans percevoir.
« Hello j’espère que tu vas bien, concernant notre petit sujet, j’entends ce que tu as pu me dire, j’ai entendu ce que tu m’as dis, moi j’ai eu l’impression de faire des pas vers toi. J’ai mis des choses en place pour conserver une relation apaiser entre nous. On peut se voir pour mettre les chose à plat. Ma porte est ouverte. »*
*message jamais envoyé
Tommy, Emilie, Mélodie et moi jouons dans la chambre des filles à l’étage. Maman, Papa, Nathalie et Madjid sont en bas, certainement en train de discuter de tout et de rien, de trucs d’adultes auxquels je ne comprends rien. De toute façon, nous sommes en haut à faire les idiots. Très souvent, on passait chacun notre tour pour se donner en spectacle. De danse, d’imitation, de comédie, nous nous satisfaisions de cet espace pour y extraire toutes sortes d’histoires. Emilie debout face à nous nous joue le monstre qui vient nous dévorer. Entre Tommy et Mélodie, la place du privilégié, je me blottis à l’intérieur de la couette qu’iels soulèvent en même temps pour nous cacher. Des pressions de cuisses naissent quand nous ne formions qu’une boule d’enfant et je ne reste pas indifférent au contact de Mélodie. Une seconde se déroule et j’entends le cri aigüe de mon frère suivi de rire de guillis. Emilie nous dévore un par un et la partie recommence. La couette rabattue sur nos tête, le silence est lourd et nous nous enfonçons tous les trois un maximum dans ce canapé-pouf. De nouveau, les pressions moulent nos corps et je me surprends à abandonner ma main effleurant le genoux de Mélodie. Mon coeur s’arrête, mon souffle est en suspens, c’est une drôle de sensation qui m’envahit du dedans. Comme une cage de fourmis et de papillons qui se déverse au fond de mes tripes, leurs pas frissonnent à la vitesse de la foudre dans tous mes membres. Immobilisé, j’ai peur. Emilie monte le ton de sa voix et dans une énième surprise de cris, je sens sur mon pantalon le passage furtif de la main de Mélodie. Une nouveau jeu est né sous la couette. Mais je ne peux déjà plus le savourer. Tommy à mes côtés, je n’ai plus qu’une seule histoire en tête, l’amusement et l’excitation disparus, chassés par la culpabilité. Je ne peux plus faire machine arrière, c’est trop tard, moi aussi je suis cinglé. J’ai commis l’irréparable et je regrette déjà d’être né.
Sur le chemin du retour, dans la voiture, je demande à Maman et Papa sur un air d’innocente curiosité:
« Est-ce que c’est possible d’avoir le sida en touchant le pantalon de quelqu’un ? »
Mes parents semblent légèrement étonnés mais me répondent d’un naturel:
« Non, pas du tout, le sida ça se transmet par le sang ou les parties génitales, le zizi ou la foufoune. Pourquoi ? »
« Ok ah non pour rien du tout ».
Mais je ne comprends rien. Est-ce que ça veut dire que ça peut se transmettre de par dessus le pantalon aussi ? Est-ce qu’en plus d’être un vrai monstre, je peux aussi avoir le sida ?
Le chemin du retour sera rythmé par des vagues de chaleur me piquant à chaque fois plus vicieusement dans les moindres recoins de mon corps, démangeant mes nerfs et perlant mon front, le regard embués de vouloir déjà tout recommencer.
Plusieurs instants me reviennent par flash, sur le parking d’un supermarché jusqu’au lit à en pleurer, je veux pouvoir tout recommencer, que ce geste si vile et démoniaque n’est jamais existé, pouvoir tout reprendre à 0 pour ne rien à avoir à supporter.
J’ai froid. Et j’ai des nausées. J’ai repris la cigarette. Et j’ai mal à la tête. Mayling est venue nous rendre visite la semaine dernière. J’ai appris que Noah à fait face à la justice. Selon elle, son comportement n’a pas pu naître de nul part. Elle a fouillé dans ses souvenirs pour décelé d’où ça infusé. Elle aussi, quand on était petit, n’était pas la préférée de mamie. Elle aussi a été envoyé dans le lit d’Eric pour y faire la sieste. Des rêves étranges lui sont apparus à la suite de ces siestes. Un coup de foudre de frissons. J’espère que mes nausées vont disparaître.
Si je me taille les ongles en pointes, est-ce que c’est pour affiner mes doigts ou m’imaginer planter mes griffes dans sa joue ?
Pour être honnête, j’aurais bien voulu réussir à être plus honnête, moins réservée, plus aventureuse, moins douteuse.
Penser à la peinture me permet de mettre de côté ces réflexions seulement utiles à mon intérêt personnel. Faire quelque chose qui me rassure et me donne l’impression que je peux prouver ma valeur et l’éprouver au creux de ma main.
Dans le visage de P se trouve les formes que j’ai cherché à peindre, je pensais qu’elles étaient des intuitions venu du moment, mais c’est finalement, peut-être, dans le visage familier de mon frère que je les prends. Je vois les yeux billes qui flottent entre les paupières droites.
Peinture visages tournées vers le ciel, arrière plan sombre, touché par la grâce. Les deux personnages sont proches mais ne se touchent pas, ils ne sont peut-être même pas sur la même toile.
Ils ont tous les deux la même pensée, mais elle terrifie celui de gauche alors qu’elle soulage celui de droite. Peut-être qu’ils regardent la lune : réalisation profonde mais passagère du caractère insignifiant de leur existence.
direction noirmoutier. retour? aller? bouillie de souvenirs indigeste. je sens comme des coupures. dans la vie. des étapes. ressenties comme insignifiantes alors qu’elles ne le sont pas. moments de blancs. là je suis dans le gris. étape de ressassement comme tous les mois. mais nécessaire aussi. digestion lente. en route vers 2024.
Au départ elle se décollait ça lui faisait comme une grande bouche avalant la poussière, mais cette fois je la sens d’un coup, en descendant de la montagne ma semelle se décroche de ma chaussure. Les pierres qui roulent sous la peau des pieds font moins mal que ce que l’on croit et je pense à celleux qu’on croit folles parce qu’iels courent pieds nus. Je me dis que j’aime ça, que de toute façon ce n’est pas plus différent du quotidien où je suis beaucoup trop proche de tous mes centres. Envie de peau à peau avec les rochers pour oublier un peu les personnes qui me manquent. Je compte les épaisseurs qui séparent mon corps du sol. Je devine les insectes le ruisseau la vase humide et chaude. Mes mains sont chromatiques rougies au bout, si un jour on me cherche dans la forêt.
La pointe du Roselier ressemble au tableau d’Arnold Böcklin : on traverse la barrière de pins pour arriver au bâtiment des morts.
Le vent sur la mer et le gazon. Je fantasme sur ces deux cyclistes et je suis contente de la présence silencieuse de ma petite cousine.
Il fait déjà nuit, l’ambiance est plutôt calme dans la maison. Il revoit ce carrelage marron qui le guide jusque dans la salle de bain. Ou les toilettes. Peu importe, les deux étaient à côté. Maman et Wendy discutent dans cet espace minuscule entre les deux portes. Maman parle sur un ton plus sérieux que d’ordinaire et il intercepte une conversation qui semble importante. S’enfermant dans l’une des deux pièces, il tend l’oreille, cherchant à comprendre les traits inquiets qui restent imprimés devant ses yeux. C’est la première fois qu’il entend ce mot. Pédophile. Maman met en garde sa sœur quant aux monstres qui peuvent se trouver dehors, sur son chemin. Qu’il faut qu’elle sache courir vite et se protéger. Il ne comprend pas vraiment tout, essaie de construire le portrait robot de cette énergumène ayant quelque chose à avoir avec son zizi. Sa présence qui dure derrière la porte pouvant paraître suspecte, il sort, se fait aussi perceptible qu’une brise.
La soirée terminée, il va se coucher dans son lit clic-clac avec son frère dans un calme inhabituel. Rapidement il somnole et tombe très certainement dans un rêve. Il se réveille pas très longtemps plus tard, une sensation de dureté dans le pyjama. Une dureté qu’il connait, qui a toujours existé. Mais que son regard, neuf d’élément de compréhension, découvre pour la première fois.
Du plus lointain qu’il s’en souvienne, il s’agit de ses premières bouffées de chaleur. Il fait le lien très vite entre ce pédophile qui joue à faire peur avec son zizi et sa rose qui se transforme en épine. Les démangeaisons commencent à apparaître, derrière les genoux, le piquant comme une armée de fourmis sur aiguilles tout l’intérieur des cuisses. Les flancs s’embrasent à leur tour et son angoisse se propage sous sa peau tel un acide rongeant jusqu’à ses aisselles, remontant le long de sa nuque et de son front pour irriter, rougir et faire peler la racine de ses cheveux. Il les a condamné dès ce jour-là.
« Peter ? A dormir avec ? C’est l’horreur ! Il bouge tout le temps, des vers au cul qu’il nous a. Une bouillotte et un savon. Ah non c’est pas possible. Il transpire tellement qu’il faut lui changer les draps après chaque nuit. » Le consumant de l’intérieur, la chaleur fait bourgeonner des perles de sueurs qui viendront le hanter des nuits entières à partir de ce jour.
Il reste figé, le coeur battant, les yeux ouverts dans ce grand vide noir, transpirant d’angoisse à côté de Tommy endormi. C’est un monstre. Il ne peux pas rester là, le zizi suspect, seul à connaître cette terrible vérité. Il se lève, s’extirpant avec la plus grande minutie de ces draps mouillés, la fluctuation sanguine à son apogée lorsque son corps tente de vaincre l’immobilisme. Comme foudroyé en continu. Chacun de ses pas est douloureux. Debout, il tourne à droite en sortant de la chambre et il attend devant la prochaine à droite, entrée de la chambre de ses parents. La porte est ouverte, illuminée par la TV. Papa doit regarder un film. Maman doit dormir. Il ne bouge pas. Ses muscles soudain glacés de peur. Une parois de verre infranchissable. Un harnais invisible le retient d’entrer. Il lui faudra rassembler tout le courage et l’amour et la confiance. Jeter toute la fierté et l’égo et mettre toute nue cette vulnérabilité d’un monstre qui se dénonce bien qu’il ne soit trop tard.
Il se glisse sans un bruit. La lumière bleu lui accentue son teint blême. Un fantôme coupable et condamné, résigné, glissant jusqu’au chevet de Papa. Sans avoir besoin de demander, il se redresse. Il sent qu’il y a une situation. Alors il réveille Maman. Sans avoir eu le temps de prononcer un mot, l’écran de la TV se fige et la chaleur de la lampe le réconforte déjà. Maman et Papa en position assise, le regard inquiet posé sur lui.
Balbutiement, cherchant ses mots, peur de les prononcer. Mais connaissant la nature impatiente de Maman, il finit par craquer:
« J’ai peur d’être un pédophile. »
Ça les interpelle tous les deux. Maman saisit d’une brise son passage lors de la conversation avec Wendy plus tôt dans la soirée.
« Mais non mais non. Pourquoi tu dis ça chéri ? »
« Parfois quand je dors et que je me réveille, j’ai mon zizi qui devient dur comme un bâton. »
Il se souvient d’une respiration plus légère, plus confortable, que ce gros nuage sombre et épais dans lequel il s’est perdu avait disparu. Tout s’imbibait d’une couleur chaude jaune orangée. La définition de pédophile lui a échappé, ce qui est sur, c’est qu’il ne l’est pas. Il se souvient du visages de ses parents, prenant des traits plus légers, rassurants, tentant de trouver les mots justes pour lui expliquer, pour le calmer. « Ca arrive, c’est la vie, c’est comme ça que les garçons sont fait ». Il ne savait pas.
Il sort de leur chambre, la vie est belle et merveilleuse et même l’humidité de ses draps ne dérange pas la tranquillité de son esprit.
Tommy à ses côtés, ses yeux se ferment et il laisse son corps tout entier se plonger dans un moelleux au chocolat le réchauffant d’un doux frisson.
Quelques minutes passent et Tommy se lève à son tour.
Il le notice à peine. Excité par cette sensation de bien-être et de soulagement, il somnole d’une nouvelle insouciance, attendant son retour pour s’abandonner véritablement à Morphée. Mais il ne revient pas. Bien que cela lui paraisse être une éternité, il ne veut pas s’en aller sans lui. Une dernière image, au travers de la porte entrebâillée, la lumière du salon s’allume. L’atmosphère semble tendue, il entend Maman et Papa parler le volume de leur voix plus concerné qu’à leur habitude. Des appels téléphoniques sont émis. Un grain d’inquiétude s’infiltre du dessous de la porte. Il comprend que Tommy ne reviendra pas cette nuit-là.
Noël est passé, très différent de tous mes noëls habituels, mais le changement n’a pas été négatif cette fois-ci. Plutôt, il y a longtemps que quelque chose avait changé en intérieur et cette fois-ci les événements ont suivi. […]
Besoin d’être face à la mer aujourd’hui, façon gentlemen farmer qui fuit ses problèmes de couple et d’amante.
Auto-centré sur son petit ressenti et incapable d’imaginer que ce soit lui la source de tous ses problèmes, face à la mer et son clavier.
[…]
[…] De mon sujet, toujours le sujet, mais j’ai l’impression que les autres le voient mieux que moi.
C’est comme si je portais un t-shirt sur lequel est écris quelque chose que j’essaye de lire, même si je baisse la tête ou me regarde dans un miroir, les autres arriveront toujours à le lire plus vite que moi.
Alors on m’en parle, comme si je ne l’avais pas simplement enfilé dans le noir ce matin à moitié réveillée, et maintenant on me demande de justifier ce choix vestimentaire avec éloquence et connaissance du sujet.
Je l’aperçoit à l’envers et à moitié déformé, alors je pense en saisir le sens.
On pourrait se dire, pourquoi est-ce que je ne l’enlève pas simplement pour enfin bien le voir ? Je suis pudique et ne me déshabille que dans le noir.
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