Les titres c’est très important
les titres c’est très important … quand vous publiez il y a le corps du post et le titre … et l’interaction entre les deux
les titres c’est très important … quand vous publiez il y a le corps du post et le titre … et l’interaction entre les deux
très belle expo
sur le cartel de ce tableau
Le Masque de chien 2002
Garouste a réalisé plusieurs autoportraits. Il se représente ici dans un paysage, portant sous le bras un masque de chien. Le chien guidé par son flair, que l’on retrouve aussi à l’arrière-plan avec les personnages du classique et de l’indien , renvoie à l’intuition.
Les pieds de l’artiste, orientés vers l’arrière, soulignent le refus d’une direction unique et invitent à l’errance.
22 02 2022
aujourd’hui la date est un palindrome (mon mot préféré)
la prochaine sera le
03 02 2030
22022022 est aussi un ambigramme
Si on veut exprimer ce qu’on a sur le cœur, il faut être prêt à vivre à la marge d’une société qui risque de ne pas aimer ce qu’on a à lui dire.
Jane Campion
quand j’écris, c’est toute une exploration non pas de quelque chose qui reste enfoui, mais qui reste à démêler. Écrire, c’est vouloir comprendre.
Annie Ernaux
Raphael Muller, diplômé à Rennes (DNSEP Design 2021) et ancien d’errances (méandres) vient d’éditer son premier roman, La Montagne de papier.
« Thom n’a pas de passion. Alors il vit passionnément tout ce qui lui arrive, il romance et romantise, rêve éveillé, mais dort debout. Excès, voyages, projections, tous les moyens semblent bons pour essayer de combler un vide dont il n’a même pas conscience. »
L’ouvrage est en vente sur la montagne de papier
« Méfie-toi des connaissances. Trop de connaissances tuent la création… Laisse aux universitaires cette course éperdue vers les connaissances qu’ils ne savent même plus digérer, encore moins les régurgiter. Apprends les techniques mais dépasse-les. Il faut que tes traits sur le papier soient empreints de vie, naissent d’eux-mêmes, surtout sans labeur ni relents livresques. »
« … il n’y a pas de gens normaux. C’est une fausse image du monde, une idée que les politiques veulent nous faire avaler. L’idée que nous ferions partie d’une masse infinie de gens ordinaires, qui n’ont ni la possibilité ni la volonté d’affirmer leur différence. Le citoyen lambda, l’homme de la rue, tout ça – c’est du flan. Ça n’existe pas … »
H. Mankell « les chaussures Italiennes »
« celui qui a des yeux pour voir et des
oreilles pour entendre constate que
les mortels ne peuvent cacher aucun
secret. Celui dont les lèvres se taisent
bavarde avec le bout des doigts ; il se
trahit par tous les pores. »
Sigmund Freud, Cinq psychanalyses
« une mémoire infaillible n’est pas un bon matériau pour la création … Contrairement au souvenir précis, la réminiscence puise dans le réservoir de visions qui sont déposées en vous. Vous puisez lentement, comme lorsqu’on remonte un seau du fond d’un puits sombre »
Aharon Appelfeld « mon père et ma mère »
Gaston Bachelard nous parle de « La Poétique de l’espace », il va donc situer son message entre le dedans et le dehors, le dedans de « La maison. De la cave au grenier. Le sens de la hutte. » (Titre du chapitre premier), le dedans avec « Le tiroir. Les coffres et les armoires. » (chapitre III), du « nid » (chapitre IV), des « coins » (chapitre V), de « La coquille » (chapitre VI), pour tendre vers la relation entre le dedans et le dehors, « Maison et Univers » (chapitre II), pour franchir la frontière et partir en union avec le cosmos dans « La dialectique du dehors et du dedans » (chapitre IX) et « La phénoménologie du rond » (chapitre X). Ainsi son livre est bien ancré dans une démarche qui part de nos expériences intérieures pour aller vers un ailleurs et revenir à nous-mêmes, enrichis par nos découvertes. Ainsi le rond a toute la puissance de notre expérience, comme le vieillard retourne vers son enfance et retrouve les souvenirs enfouis dont il pensait ne plus se souvenir.
La maison, le dedans est notre première mère. Nous y sommes protégés un peu comme le fœtus, pour y vivre nos premières expériences, y puiser de la force avant de nous envoler comme l’oiseau hors du nid. « Car la maison est notre coin du monde. Elle est (…) notre premier univers. » (p. 24) Ce passage est obligatoire, dans les balbutiements de l’éclosion à la vie et permet d’accéder au rêve (p. 24)…
un très beau titre de Sara errante de l’année dernière
vous pouvez l’écouter et l’acheter sur toutes les plateformes
plateformes
Christian Boltanski : “L’art met à distance le malheur, comme une psychanalyse sauvage”
John Giorno est décédé
Si vous ne connaissez pas son travail je vous encourage vivement à le découvrir
Le catalogue de son exposition au palais de Tokyo est à la bibbliothèque
un texte de Nathalie de Saint Phalle qui lui rend hommage
«J’ai pour ainsi dire grandi avec lui. Il pouvait débarquer plusieurs fois par an et il a dormi dans tous les lits de la maison, à Paris. Il faisait partie de la famille. Celle dont il venait, des émigrés italiens installés à New York, l’avait toujours soutenu, ce qui ne l’avait pas empêché d’écrire : « Mères, empêchez vos fils de devenir poètes ! » Il s’était marié il y a quelques années à l’artiste suisse Ugo Rondinone, plus jeune, très coté, et qui, dans les dernières années, l’avait introduit dans les milieux des grandes galeries ou des musées. C’est Ugo qui avait organisé en 2015 l’exposition au Palais de Tokyo, l’hommage d’un jeune artiste à l’homme qu’il aimait. On y voyait et pouvait entendre ses œuvres, mais aussi toute sa vie à travers ses archives, dont des albums de photos ouverts sur les tables, des portraits de lui, et des films, dont le célèbre Sleep de Warhol. Ugo Rondinone a fait une œuvre d’art de la vie de l’homme qu’il aimait. Il n’y a pas de plus bel hommage.
«Et John Giorno le méritait. Il venait d’achever ses mémoires, me l’avait annoncé si content au printemps [ils seront publiés en février 2020 aux Etats-Unis sous le titre de Great Demon Kings par les éditions Farrar, Straus and Giroux, ndlr]. Il y raconte ses innombrables amants, ses débuts de poète dans les années 50 et 60 à New York, sa vie partagée avec William Burroughs, Andy Warhol, Allen Ginsberg, Brion Gysin, Robert Mapplethorpe, Charles Bukowski… Il vivait dans trois lofts au 222 Bowery, à New York, immeuble mythique où vivait Burroughs. C’est un poète, qui a aussi fait de la poésie visuelle, extrayant de ses longs poèmes de courtes phrases qu’il scandait pour les envoyer comme des coups de poing. Il aura été un propagateur, un passeur qui a énormément fait pour les autres, pour les mouvements de poésie des avant-gardes à travers son Giorno Poetry System, publiant des disques, organisant des lectures, créant de nombreux ponts entre les Etats-Unis et l’Europe.
«Mon père, Bernard Heidsieck, fut très proche de la Beat Generation. Dès la fin des années 50, l’appartement parisien de mes parents fut un vrai lieu de passage pour les artistes américains et il fut à l’initiative de lectures, de festivals de poésie et de performances sans la moindre frontière. C’est ainsi qu’il invita John Giorno, alors jeune poète, dès le milieu des années 60. En 1980, John a publié un livre de poésie, Suicide Sûtra, chez Christian Bourgois, préfacé par Burroughs et par mon père. On y voit bien la répétition des phrases comme des mantras autour des thèmes du sexe, des drogues et de la mort. John, comme Burroughs, avait la particularité d’avoir été très proche de toutes les pop stars des années 70 et 80 : David Bowie, Lou Reed, Laurie Anderson, Patti Smith, Frank Zappa, Tom Waits… qui ont permis de faire connaître son œuvre au-delà des seuls milieux intellectuels. Il a inventé aussi une sorte de typographie avec des phrases qui rentraient dans des carrés. Par exemple : CHACUN est une déception ; LIFE is a killer ; SAY NO to family values. En fait, il a inventé des effets visuels qu’on retrouve aujourd’hui dans la pub. Il en a fait plus tard des œuvres visuelles pour des galeries.
«John Giorno est un poète, même si ses œuvres sont exposées dans des galeries. Il a accompagné son temps de manière extraordinaire, au cœur d’une constellation, au temps de l’art avant le marché de l’art, quand on faisait encore de l’art pour l’art, pas pour de l’argent, et c’était encore plus difficile pour ceux qui étaient des poètes. Il était bouddhiste et vivait très simplement. Se déplaçait en métro, à vélo. Etait extrêmement attentif aux autres, tous les autres quels qu’ils soient, même nous enfants. Même s’il semble le plus pop star des poètes, la philosophie bouddhiste reste le fil conducteur de toute son œuvre. Il a beaucoup milité et beaucoup donné dans les années sida. Miraculeusement, il en a réchappé, mais tant de ses amants sont morts. Il s’est battu des années pour récupérer des fonds afin d’aider les artistes new-yorkais malades. Plus tard, il m’a aidé à créer le Purgatoire à Naples, un cercle, lieu de vie pour les gens de passage, mais aussi les âmes de nos disparus. La vente de ses sérigraphies en a financé les travaux et souvent aidé à en rembourser les dettes. Il y était chez lui, il est encore venu l’an dernier. Je l’ai aussi exposé, ce fut l’exposition numéro 7 d’une liste de 23, nombre choisi en hommage à William Burroughs dont c’était le chiffre fétiche, un hommage aussi à cette génération d’artistes open mind, celle de toutes les libertés moribondes aujourd’hui. Je lui suis infiniment reconnaissante. EATING THE SKY avait-il écrit, dessiné et peint. J’espère que c’est ce qu’il fait maintenant.»
« Revoir mes livres et mes dessins me plonge dans une gêne immense.
Quand on fait ses besoins, on va aux cabinets et ensuite pffuit, tout disparaît ! Je revendique ce permis de chasse. »
Tomi Ungerer
Dessiner c’est improviser une caresse dans l’urgence
un courant d’humeur transparente ou précise
comme une évasion
une pulsion
une envie instantanée
une intention sans préméditation
comme on parle avant d’avoir pensé
comme on raconte un rêve qu’on a pas compris,
dessins dégainés plus vite que leur ombre,
dessins semis automatiques « ah bon j’ai pensé à ça »
a t-on besoin de penser pour dessiner ?
un dessin ne demande rien
il se fait naturellement comme s’il existait déjà avant d’être là
c’est quelque chose à la fois de léger et d’essentiel dans le fait de dessiner
cela ou d’autres qu’à cela ne tienne
dessiner dans le sable que la vague effacera
et redessiner de nouveau pour faire parler le silence entre les fibres du papier
en fait l’écriture c’est une sorte de dialogue avec soi même …
Charlélie Couture
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