Errances

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Maman panda

L’objet en question ici est une peluche.
Plus particulièrement, un panda. Et, encore plus particulièrement, une maman panda, avec sur son dos, accroché avec un Velcro, un bébé panda. La maman panda est de taille conséquente, environ 90 cm de haut. Elle peut se tenir debout, ses pattes la maintiennent droite. Exception faite, lorsque le bébé panda est « velcroïsé » sur son dos, cela la déséquilibre et elle tombe en arrière.
 Je me souviens de son poil devenu ras, après maintes et maintes fois l’avoir caressé. Maman panda en est même devenue presque jaune crasse. Elle sent bon un mélange de poussière, de vieux humide et de transpiration d’enfant. Elle possède de très petites oreilles. D’ailleurs, énormément raccourcies. La matière cotonneuse constituant le poil de la bête a disparu, pour laisser place au squelette apparent. L’intérieur de maman panda est duveteux. Quand je glisse ma main dans un de ses orifices, j’en extirpe un amas de coton, lui, encore tout blanc.
 Maman panda, est en fait, beaucoup plus qu’une peluche. C’est une moto. En tout cas, je l’imagine. Oui, avec mon frère nous faisions des courses de motos. Nous étions tous les deux dans la même chambre. Chacun son lit. Moi sur mon lit, allongé sur maman panda. Lui sur son lit, allongé sur monsieur chien, qui avait de grandes oreilles. Nous faisions la course régulièrement, chacun sur sa peluche. Souvent d’ailleurs, c’était moi qui gagnais. Maman panda a participé à énormément de courses, ce qui l’a fortement usé, frotté, étiré, déchiqueté, éventré. Lui, bébé panda est resté tout neuf, il n’était pas encore prêt pour la course. Il est posé à côté de moi et de mon frère, dans un coin, il nous regarde faire la course. à l’inverse de sa mère, lui il est encore parfaitement noir et blanc, il sent presque le neuf. Il a gardé son étiquette ancrée sur son postérieur, on peut lire l’inscription made in Taïwan.

et une petite pub pour mon nouveau blog…lol

Chers voisins, chères voisines,

Je me permets ce petit communiqué, afin de vous faire part de mon indignation soudaine à la vue de l’état de mon vélo aujourd’hui.
Au cas ou vous ne l’auriez pas remarqué, je m’efforce de disposer mes vélos à l’extérieur de l’établissement, dans un intérêt commun.
À savoir, ne pas nuire au déplacement de mon voisinage, et bien sur afin de préserver l’accès en cas d’urgence dans notre doux foyer.
Cependant il semble que la pluie ainsi que le risque de me faire dérober mon vélo ne soit pas suffisant.
L’un d’entre vous se permet pour je ne sais quelle raison, d’abuser de ma bonté en détériorant mon vélocipède.
Le pédalier —qui permet donc pour ceux qui ne portent aucun intérêt au cyclisme,
le déplacement de cet engin à deux roues— était littéralement plié.
Pour faire simple, je ne peux plus utiliser mon moyen de locomotion —celui qui me permet de gagner mon pain— à cause de l’étourderie,
voir l’irrespect de l’un d’entre vous.

N’ayant pas été informé par manque de discernement, ou tout simplement par la non-motivation du fautif.
J’espère qu’après avoir lu ce mot, la conscience de la dite personne s’en sentira dérangée et lui accordera la décence de venir s’excuser.

En vous remerciant pour votre attention et considération. Si tout le monde y met du sien, c’est la collectivité qui en sort grandie.

Florian Cochet, le 27 Avril 2009.

Sous ma tente rouge coquelicot,
j’observe la jungle extérieure si hostile.
Le camping je n’y ai droit que dans ma chambre,
cette chambre avec un lac et une prairie.
La nuit pas besoin de feu, les lucioles
virevoltent dans le ciel sans étoiles.
La rosée se glisse sous ma porte
elle me chatouille le nez.
Alors je découvre s’épanouir les fleurs :
ce sont les vignettes que j’ai emprunté à maman,
celles qu’elle glisse dans son jardin.
Elles fleurissent mes souliers,
je perçois presque leur parfum.
Quel bonheur de se réveiller
éblouie par ces couleurs vives
qui reflètent le soleil et fait danser
la lumière sur ma tente qui dans la journée
redeviendra le drap rouge de mon lit démodé.

Tandis que mon espace vitale s’emplit d’interminables vagues vertes,
je plonge dans la terre que mes épaules et mes hanches pétrissent,
et je me réchauffe en glissant vers le fond
perdant les bulles d’airs que je gardais comme du plomb.

Il est agressé physiquement par ce froid sec et cassant.
Il repousse les éléments avec une violence sans nom, affrontant l’atmosphère ambiante la rage aux dents.
Il marche, vogue au gré de ses envies. Considérant les lieux désertiques, le regard larmoyant, ses mains meurtries qui le lancent.
La nuit l’étreint de sa plus belle parure sombre, elle épouse avec subtilité chaque angle, chaque ruelle, chaque instant de sa vie dans la marge.

Il erre, {air }, erre, {air }, erre, {air }

Il ne fait plus qu’un avec le noir, s’oubliant à ces ombres lunaires. Il est ces rues, ces lignes lumineuses, ces espaces clos. Il attends l’aube, qu’elle le frappe de plein fouet, le ramène aux communs des mortels par ses caresses matinales.

L’aurore l’épuisera, mais il s’effacera le temps de quelques heures…

Que la nuit fût longue et tiède.
Que mon esprit et son fracas incessant ont malmené des heures l’obscurité,
pour ne m’offrir que le droit de penser.

Que le réveil fût un combat contre le désarroi.
Cet insipide goût d’une journée hivernale ou chaque respiration accompagnée de sa vapeur blanchâtre,
n’est plus qu’un peu de vie en moins.

Je vous vois dans votre errance nocturne, sous les lumières froides d’une nuit Parisienne,
bras dessus, bras dessous, voguant plaisir sans trêve au gré de votre ivresse vespérale.

Je vous vois, regards appuyés, sourires dessinés, gestes aériens comme aux premières heures d’une rencontre.
Vous remémorant chacune de vos virées, chacun de vos désirs et folies partagés,
chemin faisant sur une route de coton, ou la chute n’est plus qu’un délicat frisson.

Je me noie sous des images répétées, permanente chute dans le gouffre du doute.
Asphyxie maîtrisée, paroles balbutiées dans un sommeil mouvementé ou ne reste que peur et déroute.

Je suis de ceux qui ont erré sous un ciel capricieux, à l’ombre d’une lune en plein ciel,
perdu sous le poids de l’incertitude. Ne souriant plus, ne pleurant pas face à tant d’incompréhension.

Maudissant celui qui m’imposa cette route sinueuse. Maudissant celui qui m’astreint à cette destiné,
maudissant les étoiles de n’avoir pu rendre cette nuit plus scintillante et délicieuse.

Maudissant de n’être que ce que je suis, maudissant sans but, maudissant pour maudire,
maudissant et finir par ne rien dire… ……………… ………… …… … .