31 octobre 2009
» Tu n’as rien appris, sinon que la solitude n’apprend rien, que l’indifférence n’apprend rien : c’était un leurre, une illusion fascinante et piégée. Tu étais seul et voilà tout et tu voulais te protéger; qu’entre le monde et toi les ponts soient à jamais coupés. Mais tu es si peu de chose et le monde est un si grand mot : tu n’as jamais fait qu’errer dans une grande ville, que longer quelques kilomètres des façades, des devantures, des parc et des quais. »
G. Perec extrait (suite) du livre « Un homme qui dort »
Un bon vieux film d’horreur pour ce soir
Un conseil pour votre déguisement d’Halloween de ce soir, économique et efficace pour faire fuir la populace: Mettez un masque de protection respiratoire; et pour foutre les j’tons, faites semblant d’éternuer. Hannibal Lecter et Michael Myers ne sont plus d’actualité avec leurs masques en désuétude.
30 octobre 2009
Prisonnière
Hier au travail, une collègue m’a dit qu’elle prenait des cours pour son aquaphobie.
de Wenduine à Blankenberge 2…
…ou comment marcher 10km dans le brouillard pour faire 5 photos.
Danse pour moi mon enfant
Mon ventre restera vide,
comme mon esprit peut être libre.
Je danserai, je bougerai pour me sentir vivre,
et même sans amour je serai ivre.
29 octobre 2009
» Au fil des heures, des jours, des semaines, des saisons, tu te détaches de tout.
Tu découvres, avec presque, parfois une sorte d’ivresse, que tu es libre, que rien ne te pèse, ne te plaît ni te déplaît. Tu trouves, dans cette vie sans usure et sans autre frémissement que ces instants suspendus que te procurent les cartes ou certains bruits, certains spectacles que tu te donnes, un bonheur presque parfait, fascinant, parfois gonflé d’émotions nouvelles.
Tu connais un repos total, tu es, à chaque instant, épargné, protégé. Tu vis dans une bienheureuse parenthèse, dans un vide plein de promesses et dont tu n’attends rien.
Tu es invisible, limpide, transparent. Tu n’existes plus : suite des heures, suite des jours, le passage des saisons, l’écoulement du temps, tu survis, sans gaieté et sans tristesse, sans avenir et sans passé, comme ça, simplement, évidemment, comme une goutte d’eau qui perle aux robinet d’un poste d’eau sur un palier, comme six chaussettes trempées dans une bassine de matière plastique rose, comme une mouche ou comme une huître, comme une vache, comme un escargot, comme un enfant ou comme un vieillard, comme un rat. »
G.Perec extrait du livre » Un homme qui dort «
28 octobre 2009
» J’écris : j’écris parce que j’ai été un parmi eux, ombre au milieu de leurs ombres, corps près de leur corps ; j’écris parce qu’ils ont laissé en moi leur marque indélébile et que la trace en est l’écriture : leur souvenir est mort à l’écriture; l’écriture est le souvenir de leur mort et l’affirmation de ma vie. »
G.Perec / » W ou le souvenir de l’enfance