Faire suivre…
19 octobre 2011
18 octobre 2011
Collision
C’est la sensation du toucher
Dans n’importe quelle ville
Tu marches
Tu effleures des gens
Des gens te bousculent
Ici
Personne ne te touche
On est derrière du métal et du verre
C’est la sensation du toucher
Elle nous manque tellement
Qu’on a besoin de se rentrer dedans
Pour ressentir quelque chose
17 octobre 2011
16 octobre 2011
Extrait de « La cantatrice chauve » de Eugène Ionesco
Scène VIII
LE POMPIER
« Le Rhume » : Mon beau-frère avait, du côté paternel, un cousin germain dont un oncle maternel avait un beau-père dont le grand-père paternel avait épousé en secondes noces une jeune indigène dont le frère avait rencontré, dans un de ses voyages, une fille dont il s’était épris et avec laquelle il eut un fils qui se maria avec une pharmacienne intrépide qui n’était autre que la nièce d’un quartier-maître inconnu de la Marine britannique et dont le père adoptif avait une tante parlant couramment l’espa-gnol et qui était, peut- être, une des petites-filles d’un ingénieur, mort jeune, petit-fils lui-même d’un propriétaire de vignes dont on tirait un vin médiocre, mais qui avait un petit-cousin, casanier, adjudant, dont le fils avait épousé une bien jolie jeune femme, divorcée, dont le premier mari était le fils d’un sincère patriote qui avait su élever dans le désir de faire fortune une de ses filles qui put se marier avec un chasseur qui avait connu Rothschild et dont le frère, après avoir changé plusieurs fois de métier, se maria et eut une fille dont le bisaïeul, chétif, portait des lunettes que lui avait données un sien cousin, beau-frère d’un Portugais, fils naturel d’un meunier, pas trop pauvre, dont le frère de lait avait pris pour femme la fille d’un ancien médecin de campagne, lui-même frère de lait du fils d’un laitier, lui-même fils naturel d’un autre médecin de campagne, marié trois fois de suite dont la troisième femme…
M. MARTIN
J’ai connu cette troisième femme, si je ne me trompe. Elle mangeait du poulet dans un guêpier.
LE POMPIER
C’était pas la même.
15 octobre 2011
14 octobre 2011
La terre.
Une photo ancienne trouvée par terre cette après-midi, Boulevard de la Liberté, des enfants luttent.
Une perle en verre avec un motif de soleil incrusté, trouvée il y a une semaine sur la place de l’église de Burano.
13 octobre 2011
d’un point A à un point B
Au revoir. Merci et à bientôt. Rue Lobineau je passe sous un pont. Un pont pour des rails, des trains. Je laisse passer une voiture noire, j’essaye d’appréhender. Je vais vite, j’en ai l’impression. Tiens plein de monde devant un truc ouvert. Je crois que c’est une boîte, l’idéal ou quelque chose comme ça, des étudiants par vingtaine. Rennes une ville d’étudiants. « Rennes c’est chouette, mais y a trop d’étudiants ». Plus loin d’autres groupes de jeunes marchent, sans doute pour aller au même endroit. Sur l’autre trottoir un jeune marche il boit dans une bouteille de whisky, ou de téquila, ou de rhum j’en sais rien. Je grille des feux, il n’y pas de voitures. Place de Bretagne, c’est arrivé si vite. Mes cuisses me font mal. Ça me rire. Plutôt sourire. À droite, quai Lammenais, des gens toujours des gens, ils rient, ils parlent. Des contrôleurs. À gauche. Rue Jean Jaurès. Ça fait mal. Plutôt beaucoup. Rue Edith quelque chose. J’arrête. Marche à côté de mon vélo. Les côtes ici c’est pas du gâteau. Je sais pas pourquoi cette expression les gâteaux c’est pas toujours faciles à faire. O’Connels. Le Bar à Vins. 5 rue Hoche. Je retourne sur ma selle. Rue du Super U à droite. Puis boulevard de Sévigné. Vitesse 1. Montée. Une voiture arrive au loin. On entend qu’elle roule vite. Le son arrive plus proche. Puis Ralentit. Elle arrive à ma hauteur. Non. Non. « Excuse-moi, mais y a une piste cyclable à gauche là..! ». Elle s’en va et fait crisser ses pneus au feu rouge. Oui c’est vrai. L’habitude de rouler à droite. Je prends la piste cyclable c’est vrai. Et ralentis. À gauche boîte aux lettres. Clés. Moto qui fait un trop de bruit. Et c’est déjà fini.