To be or not to be. Eh bien, ce n’est pas la question. Moi, je ne demande pas mieux. Qu’est-ce que c’est qu’une noix? Rien du tout. Une noix, c’est une noix. Casser une noix, c’est casser une noix. D’un coté on casse des noix, de l’autre coté on raccommode la porcelaine cassée. Et peut-être que si demain on venait me proposer de raccommoder les noix que je casse aujourd’hui, peut-être que je ne dirai pas non. Ou alors, ou alors, ou alors, il ne fallait pas inventer les casse-noix, bande de saligauds, moi je prend les choses comme je les trouve !
C’est amusant, de casser des noix. Le bruit, quand j’étais petit, ça me faisait rire. Crac.
Seulement maintenant, il faut faire attention à ne pas abîmer l’intérieur, parce que dans confiserie, on ne plaisante pas. L’intérieur, ça ressemble à un petit cerveau, alors doucement! On a pas le droit, hein? On a pas le droit de vous les abîmer vos petits cerveaux. Faut faire attention. Faut être poli. Poli ! Hein ? …Pauvre Yorrick, va! … Eh bien moi, je les casserai comme je veux, mes noix ! (…)
Réplique de Bertrand, Acte 2, scène 4, Naïves hirondelles, Rolland Dubillard.
Je ne suis pas là, mais pas encore là-bas, dans quelques heures, de l’eau, un pays. Mais c’est déjà fini.
Il y a 10 ans je découvrais internet. Nous avions un forfait 20 heures mais il n’y en avait que 8 pour moi. 15 minutes et 30 secondes par jour. Ça faisait du bruit, c’était lent, c’était sous IE5. Il n’y avait pas vraiment de blogs, les jeux hors ligne était beaucoup mieux que les jeux en ligne. Les sites étaient moches. Pourtant, c’était fabuleux.
(Édit : puisqu’on est dans le sujet , regardez cette vidéo vintage incroyable tout droit sortie du XXème siècle : 1984, le futur.)
Ça fait drôle, à 6 ans, de tomber sur un Reiser quand on cherche un Astérix dans la bibliothèque familiale. On s’en remet, on s’en remet même très bien mais quand je serai grande, je les rangerai mieux, les miens.
« C’est pourtant simple à comprendre. Ce qui ne va pas, c’est que les enfants croient aux discours des adultes et que, devenus adultes, ils se vengent en trompant leurs propres enfants. « La vie a un sens que les grandes personnes détiennent » est le mensonge universel auquel tout le monde est obligé de croire. Quand à l’âge adulte, on comprend que c’est faux, il est trop tard. Le mystère reste intact mais toute l’énergie disponible a depuis longtemps été gaspillée en activités stupides. Il ne reste plus qu’à s’anesthésier comme on peut en tentant de se masquer le fait qu’on ne trouve aucun sens à sa vie et on trompe ses propres enfants pour tenter de mieux se convaincre soi-même. »
Muriel Barbery, L’élégance du hérisson, 2006, Gallimard, Folio, p. 19-20
ou l’histoire d’un emménagement plutôt réussi…
Pourquoi pas dans cet hôtel
Échapper aux sentiments usés
Tous les deux enfin disparaître
Pourquoi pas dans une avalanche
Face à toi, je reviens de loin
Un instant accrochée au vide
Oublier nos idées noires…
Pourquoi pas manquer d’oxygène
Obsédante la chaleur des ombres
Un mouvement d’éternelle envie
Imagine Phoenix Hôtel
Cent mille volts pour se blanchir la nuit…
sans appel et sans états d’âmes
Au lendemain, ça finira…
Pourquoi pas dans cet hotel…
Moi, mon seul luxe dans la vie, c’est d’être à la fois mon sauveur, ma victime et mon persécuteur.
Le cochon a des pattes, la rillette donne des ailes.
« L’auberge », Maupassant
« L’auberge », Maupassant