31 janvier 2014
30 janvier 2014
Are you my mother ?
Fun Home a été élu Livre de l’année en 2006 par Time Magazine.
Sa mère a cessé de l’embrasser quand elle a eu 7 ans. C’est une clé dans la quête labyrinthique d’une femme cherchant encore aujourd’hui à capter la reconnaissance de sa mère. Il y en d’autres, beaucoup d’autres… On sait depuis « Fun home », paru il y a six ans qu’Alison Bechdel n’a pas son pareil pour traquer une vérité intime largement insaisissable. Elle avait révélé son homosexualité au moment même où était dévoilée celle de son père, mort peu après dans un accident qu’elle a toujours considéré comme un suicide. C’est l’impossible résumé d’une exploration à tonalité tragi-comique, étincelante d’intelligence.
dans ce deuxième volet, l’auteure met en scène sa vie (…)
Alison Bechdel confirme avec éclat que plus la vérité se dérobe, plus le jeu de piste en vaut la chandelle. L’effet persistant qu’elle en tire est assez vertigineux
je vous propose cet extrait d’une critique de Télérama juste pour vous dire que ce n’est pas la vie de l’auteure (réelle ou fictive) qui fait de son livre une histoire intéressante, mais bien son travail « d’auteure » dans la narration et dans la mise en forme de son récit.
29 janvier 2014
Envolée
Du jour de l’enterrement, je ne me rappelle seulement quelques bribes. J’étais entre la fin de l’enfance et le début de l’adolescence. Alors je me souviens du jardin remplie de soleil de la maison de retraite dans lequel on jouait avec mes petits cousins en courant partout. Puis je me souviens du moment étrange où je rentrais dans une pièce à la lumière crue. Un corps était étendu au milieu recouvert d’un drap blanc. Et enfin au cimetière, je me rappelle du cercueil s’enfonçant peu à peu dans la tombe. Là il eut comme un déclic. D’un coup j’ai beaucoup pleurer. Et je me souviens regarder mes petits cousins qui jouaient encore dans les allées du cimetière. Il faisait très beau ce jour là. Finalement je crois que l’enfance était finie.
Et j’avais peur
J’avais toujours peur. Quand tu rentrais sur le terrain tu voyais l’équipe d’en face se déployer, et tu pouvais facilement situer ton vis à vis. Et moi c’était la merde. Parce que normalement un troisième ligne c’est grand, c’est massif et sa gueule. Dans l’équipe le troisième barre quand t’es gamin c’est le mec à la voix grave qu’est le premier à avoir des poils à la bite. Et moi c’était pas vraiment ça en 6ème. Et j’avais encore moins la voix grave. J’étais soprano avec les meufs pendant les cours de musique: »Ooooh ooooOOOOoo Noéééé Noééé pourquoi t’es pas sur le bateaAUu…… ».