Bas sur son lit de mort à l’hopital vous croyez qu’il a demandé des nouvelles de son manège ?
Ils ont klaxonné.
Je me suis retourné.
J’ai levé mon bras pour les salué en dissimulant fièrement la tristesse qui m’avait envahie.
J’aurai voulu courir pour les rattraper.
J’aurai preferer ne pas les laisser s’en aller.
Et puis ils sont partis.
Les vitres baissées et les bras levés en guise d’aurevoir.
Ils ont disparu.
Happés par le temps sous l’arche de la porte du Louvre.
Je suis rentré à pied.
Je n’ai même pas réussi à pleurer.
Je suis juste retourné au bureau.
Il faisait beau.
Sans doute trop chaud.
Assis à l’arrière de la voiture qui traversait le sud, mes larmes coulaient le long de mes joues, camouflées clandestinement par mes lunettes de soleil noir. Il me restait 2 jours de vacances et mon enfance était finie.
Assis à la place 85 côté couloir, je faisais mine que tout allait bien pour ne pas donner un macabre spectacle aux voyageurs du wagon 20 du TGV 8796.
La vitrine du magasins était intacte, l’arrière boutique était foutue, victime d’un sérieux dégât des eaux.
On avait enfilé nos chaussures à la hâte, ma mère encore en pyjama conduisait adroitement la voiture jusqu’au lieu de rendez-vous. Nous descendîmes au milieu des touristes. Nous entrames dans la boulangerie. Nous achetâmes quelques pâtisseries.
Et puis nous sommes partis.
Il était assis sur son lit. Il défaisait sa valise vêtement par vêtement, tel un oiseau branche par branche confectionne son nid. Entre 2 tee-shirts il tomba sur l’enveloppe blanche fermée d’une petite gommette en or.
Prise par surprise la petite tour n’avait semble t-il pas résistée à la vague sournoise et fourbe qui était venu s’écraser sur ses paroies de sable fin.
Les larmes s’écrasèrent avec violence sur le parquet froid de l’appartement. Suicidèrent elles s’élancèrent en vitesse sur la joue avant de se projeter dans le vide et de s’écraser avec fracas sur le sol en bois.
l’été qui passe
faire errer des photo de soi-même
(more...)
Errer avec les autres
pour être des vôtres
errer dans un groupe
regarder à travers une loupe
errer après manger
une nécessité
errer pour philosopher
parce que c’est une clé
errer pour comprendre
toutes ses commandes
errer tout seul
vers des cercueils
errer avec les drogues
le cerveau est un pog
errer avec l’amour
ça dure toujours
errer avec des souvenirs
c’est pas le pire
errer devant les vitrines
alors on s’imagine
errer en souriant
c’est évident
errer dans ses études
pourquoi pas dans le Sud
errer dans des jobs d’été
sans pouvoir chanter
errer devant la télé
écouter les tubes de l’été
errer ici,
comme dans un petit logis,
à chercher, pour comprendre
sans chercher sans comprendre
des nuances , des errances
▼
Maurice Blanchot, Le Livre à venir, Gallimard, 1959
– C’est à cette heure là que tu rentres ?
– Tu sais c’est pas parce qu’il est tard que je vais te croire.
– Tu fais chier avec ta lumière, j’ai mis 3 heures à m’endormir.
– Puis de toute façon j’ai aucune envie de t’accompagner demain, t’es un grand garçon pour y aller tout seul.
– De toute façon toi si on te demande d’imaginer une plage de sable fin, t’es du genre a dessiner une plage avec des grains de sable aussi gros que des galets.
– J’ai reconnu tes pas dans les escaliers.
– Tu vas quand même pas prendre ta douche maintenant ?
– Non, j’ai pas envie de te croire.
– Putain tu fais vraiment chier, tu vas réveiller tout le monde.
– T’étais passé où ?
– C’est ça on en reparlera quand t’auras fini de te brosser les dents.
– Ah au fait, il a appelé 4 fois aujourd’hui, faudrait peut être que tu t’actives tes couilles pour lui répondre.
– Il y a des serviettes propres dans le 2ème tiroir.
– Un marseillais dans ma salle de bain.
– Mais non il à l’air normal, enfin d’ici en tout cas il à l’air normal.
– T’as qu’a prendre rendez-vous chez le dermato, tu seras fixé.
– Par contre t’as intérêt à t’y prendre maintenant parce que c’est 2 mois t’attente minimun.
– Ça c’était ma jambe.
– Oh bas non t’excuse pas je t’en prie.
– Non, j’ai eu la flemme, je me raserai demain.
– C’est ça fou toi de ma gueule, Rome s’est pas construite en 3 jours.
– Je sédentarise ma zone abdominale.
– Putain mais c’est mon caleçon ça, j’y crois pas !
les papiers qui se défroisse, les frontières aussi
les dépassements et gestations ça se lit
dans certaines manières, hasards, des petites manies
pas assez de tics tacs mais une petite folie
passagère, transitoires, qui regonfle et se plie
continuer sur les banalités de la vie