Celui qui a dit ça, c’est Claude Guéant.
Claude, c’est un sympa : secrétaire général de la présidence de la République française entre 2007 et 2011, premier flic de France entre 2011 et 2012, préfet du Finistère en 1971 puis préfet des Hautes-Alpes en 1991, puis préfet de la Franche-Comté en 1998, puis préfet de la région Bretagne et de l’Ille-et-Vilaine en 2000, avocat depuis 2012, et puis des tas d’autres postes de haut fonctionnaire, ainsi que directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy de 2002 et 2004 puis en 2007 à l’occasion de la campagne des présidentielles.
Il est depuis 2012 avocat.
C’est un vrai de vrai, un dur.
Sa politique, c’est la droite, la vraie : celle de François Fillon pour aller vite.
Depuis août 2013, Claude est nommé conseillé stratégique de la firme International Minig & Infrastructure Corporation plc, un groupe minier présent au Gabon et au Cameroun.
Niveau affaires en justice, Claude est très bien placé.
Affaire Sarkozy-Kadhafi, affaire des sondages de l’Elysée, affaire des tableaux flamands, affaire Tapie-Crédit Lyonnais… tous ces scandales qui ont défrayé la chroniques ces dernières années, mais sans que ni Sarkozy ni Claude n’en prennent pour leur grade. Sauf une : l’affaire des primes en liquide au ministère de l’Intérieur.
Il était traditionnel, entre les hauts-fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, d’arrondir ses fins de mois avec une prime en liquide. Cet argent, pris sur les Frais d’enquête de surveillance dédié aux enquêteurs, servait, selon Claude, à équilibrer la balance avec la « charge de travail et les responsabilités considérables » des hauts-fonctionnaires.
Vous allez me dire : au final, ça fait moins de sous pour les RG, et c’est pas plus mal. J’aurais tendance à me dire la même chose, mais quand on sait ce que représente cette « prime », on ne sait plus où donner de la tête ; qui sont les plus sales ? En plus des 10.000€ mensuels du salaire de préfet, le complément est lui-aussi de 10.000€, non déclaré au fisc et en liquide.
La pratique était courante dans le service, mais le gouvernement Jospin avait décidé d’arrêter la tradition, parce que quand même, il ne faut pas déconner avec tout ce fric, ça pourrait être mal vu. Claude, fraichement nommé au poste, n’hésite pas une seconde, et fait renaître ce petit « pourboire » pour bons services rendus.
C’est donc pour cette affaire que Claude a été jugé dernièrement.
Un premier jugement, en 2014, l’avait condamné à deux ans avec sursis. Claude ayant décidé de faire appel, la condamnation a été revue : LUNDI APRÈS-MIDI, CLAUDE ÉCOPE DE DEUX ANS DE PRISON DONT UN AN FERME. Fallait pas jouer au plus con.
Finalement, Claude va s’en sortir plutôt bien : en combinant lois pénales, avantages de l’ordre des avocats, et d’autres fissures, il n’aura pas à faire son année complète de prison. Mais il devra tout de même y passer un petit bout de temps. Peut-être une façon pour l’ex-premier flic de se rendre compte de la réalité de l’incarcération ? Même si, évidemment, Claude ne sera pas enfermé à Fleury-Mérogis !
Bonne année !