Quel plaisir de faire de la planche à voile, seule.
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Seul notre corps guide la voile.
Nous ne formons plus qu’un.
L’apprentissage est rude, la peur est présente, mais l’euphorie aussi lorsque nous allons si vite que la planche laisse une trainée moussante derrière nous.
Aujourd’hui, pas de monsieur atypique, je suis clouée au lit par une méchante angine blanche.
Est-ce que cela veut dire que l’excroissance qui pendouille au fond de ma glotte est blanche ?
Je ne suis pas allée en gravure (peut-être demain).
Parfois quand on parle bien, on oublie de dire les choses simplement
Un carré bleu par la fenêtre jaune.
Par la fenêtre,
le mur d’en face.
Au moins c’était gratuit.
45 minutes de retard malgré la LGV.
Ici aussi,
le temps est nul.
Soyez performant.
Occasion exceptionnelle.
Déstockage massif.
Meurent-ils en Bretagne?
Le problème, c’est qu’on fait des moments, et des sous moments. Mais il n’y a pas de passé, pas de futur.
Pour changer mes yeux j’ai pris le train. Celui-ci effectue un cercle exemplaire, de sorte que le lieu de départ est celui d’arrivée.
Cependant à l’arrivée, tout semble plus beau.
Les trains vont-ils quelque part, a-t-on déjà vérifié?
Lentement il frappait du plat de son point, côté auriculaire, sur la vitre de la cuisine qui semblait toujours plus proche de la rupture. A chaque fois qu’il s’approchait lentement de l’entrée de la porte je réussissais à la fermer avant qu’il n’en atteigne le seuil.
Je ne sais plus pourquoi à un moment il est rentré. Je lui ai posé machinalement toutes les questions inutiles que mon cerveau d’enfant avait noté. Il répondit avec une froide franchise à toutes ces dernières.
Tout va bien, maintenant il peut mourir.
« Dire:
-les étoiles sont des petits soleils, ainsi ce n’est jamais la nuit.
– L’étymologie de désastre est mauvaise étoile.
– La Joconde téléphone à son agent pour changer de travail : sourire depuis 1503 c’est looooonnnnng. »
Les fils Sfumato.
Mon frère et moi fréquentions tous deux la mort. Lui n’y prêtais plus grande importance. Il est plus jeune, mais son effusion pour les cadavres s’avère plus régulière. Des abîmés, accidentés, fracassés et cabossés il en trimbale un sacré nombre tous les jours. Moi seul le tourment d’amis et proches ainsi qu’une brève approche de la taxidermie me permirent cette rencontre. Aujourd’hui nous nous en sommes séparé, lui comme moi, avons banalisé la mort, comme un événement systématique, courant et naturel. Pourtant je reste consterné par son absence de poésie, sa ataraxie stoïque, sa réflexion médicale qui le détourne de tout deuil et affliction. Je glorifie tous êtres vivants du règne animal, qui fascine bien plus vivant qu’immortalisé en une fourrure figée, cependant, je devrais me remettre à la Taxidermie. Nous partagions quelque chose avec ce frère.
« Faire pénétrer quelque chose en soi en vue de l’assimiler. »
Pour mieux le rejeter…
Médaillon de veau en croûte de noisettes, ravioles forestières, légumes du moment, jus corsé à l’Angostura.
Thé gourmant : mi-cuit au chocolat “Guanaja” de Valrhona, crémeux à la fêve de Tonka; clémentines pochées au safran, craquant fruits secs, mascarpone vanille; et petit financier.