J’ai deux chaussettes
de la même couleur
il y en a une qui trempe dans la tasse de café de mon voisin
l’autre est posé sur le rebord de la cuvette, les pieds dans le vide
J’ai deux yeux
de la même couleur
il y en a un qui regarde à droite
l’autre à gauche
J’ai deux branches de lunettes
de la même couleur
il y en a une plantée dans mon avant bras
l’autre flotte dans le cosmos
J’ai deux narines
de la même couleur
il y en a une de pleine
l’autre de vide
J’ai deux personnalités
de la même couleur
il y en a une qui court toujours derrière un gland
l’autre ne bouge pas de sa chaise
J’ai deux fins
de la même couleur
il y en a une qui n’a pas de témoins
l’autre se termine par un point.
Elle s’assoit franchement, prend un magazine au passage.
Bruit de page qui se tourne.
p.53
Elle était presque invisible,
l’angoisse du cocon
du passé
les souvenirs ornent les murs,
et partout, la présence d’un cauchemar
toujours conscient.
Elle décroche un sourire,
des rires font échos,
un instant,
les livres racontent une nouvelle histoire
malgré la lumière et les bruits de fond,
qui rendent toujours visible la page 52.
« Prend soin de toi ma douce »,
une émotion pudique vient encadrer les bords du tableau.
Longue balade, balade dominicale, là ou le temps semble en suspend.
Ils avaient marchés durant des heures, faisant quelques pauses dont une près du canal, sur un ponton encore un peu humide des averses de la nuit.
Il lui avait dit viens, lève-toi on continue. Puis il a soufflé dans une feuille d’herbe, il a fait d’autre sons étranges mais ca n’avait pas d’importance. C’était sympa.
On se souvenait pas vraiment de son nom, à vrai dire, je crois qu’on l’appelait pas vraiment.
c’était une femme seule qu’on disait, recluse, mais la vie lui allait comme ça alors de mon côté j’ai pas vraiment cherché non plus.
on savait pas vraiment si elle était là, l’ombre de sa présence planait sur le terrain encore public de la ville. Nous observait-elle par delà les rideaux de lambeaux? Entendait-elle nos rire s’élever des débris de verre encore échoués sur l’herbe, la terre, le sol.
Elle aime les pommes peut-être, après tout, c’était un ancien verger. Et puis cette chouette qui est sortie précipitamment de l’établie, elle s’est posé sur la branche et à attendu que l’on s’en aille. Elles s’aiment bien peut être.
Mon ami l’avait aperçu une fois, deux je crois. Elle était veuve. Je lui ai pas demandé de me l’a décrire, c’était dans ma tête je crois. Puis j’ai fais le tour de la propriété. c’était grand, vaste, insalubre. Ce n’était rien de plus qu’un amas d’hybridation d’objets s’adonnant à des combinaisons encore plus farfelues. Je sais pas vraiment si c’était beau, tout comme elle je pense. Elle avait laisser ça comme ça, laissant le temps agir à sa guise.
Pour cuisiner les enfants il vous faut les sécher la tête en bas pendant au minimum 24 heures (le temps que la peau dégraisse un peu). Une fois cela fait, préchauffez votre four à 200°C. Prenez la viande et coupée là dans le sens de la longueur. Garnissez de thym frais, d’aneth et de gros sel puis mettez au four.
Dans une casserole faire cuire à feu doux les légumes préalablement decoupés en gros dés avec l’eau et le bouillon.
La viande doit être dorée sans être craquelée. Débarrassez-vous des cheveux si il en reste et garnissez le tour d’oranges pelées.
Mettez la viande dans un grand plat et disposez les légumes autour (le bouillon peut être servi avec la salade). Ajoutez quelques patates et remettre au four pour 10 minutes thermostat 7.
Servez tout de suite après
Astuce du chef: Vous pouvez aussi réaliser la cuisson à petits frémissements sur un coin de votre fourneau, en laissant cuire 30 minutes.
tu fais quelque chose de pas normal
c’est pas compréhensible
ouais, j’suis d’accord
t’as un truc
ce ne sont que des paroles floues
trop tard, trop tôt
c’est encré
comment les croire?
il était trop tard et trop tôt à la fois
ça résonne c’est un écho
trop tard, trop tôt
j’annonce l’embarcadère !
t’en as foutu un sacré bordel, t’as tout mis sans dessus dessous et moi je fais comment maintenant.
jte regarde, et non je déprime pas j’te jure. j’ai pris le cap de la totale neutralité.
mais tu sais il y a bien une chose qui me fait peur, c’est d’oublier ton visage.
pas ton regard non, c’est impossible, ni tes lèvres, rien. c’est l’ensemble.
au troisième lueurs du troisième jours, il retourna dans la forêt. c’était doux, suave, le peuplier avait disparut.
il n’y avait alors aucune détresse, aucune tristesse, il avait saisit la plénitude.
la pipe ne pipa mot, les maux n’étaient plus, seul le vent dans les feuilles portait en lui la paresse controversée de la brise unique.