Matinée
à amadouer
je ne veux pas mourir mais la mort me regarde sous le lit, dans les placards
elle est là dans chaque voitures des rues que je traverse, dans chaque gorgées des verres que je bois
maman, pourquoi tu m’as fais ça?
si tu m’aimais vraiment, maman, oui si tu m’aimais vraiment tu ne m’aurais pas fait ça
moi je ne ferais jamais d’enfants tu sais, j’aime trop les gens pour leur donner la mort
tu m’as faite perturbée maman, putain pourquoi tu m’as fait ça?
» Le devoir de mémoire est le devoir des descendants, et il a deux aspects : le souvenir et la vigilance. La vigilance, c’est l’actualisation du souvenir, l’effort pour imaginer dans le présent ce qui pourrait ressembler au passé ou mieux (mais seuls les survivants le pourraient et ils sont chaque jour moins nombreux) pour se rappeler le passé comme un présent, y retourner pour retrouver dans les banalités de la médiocrité ordinaire la forme hideuse de l’innomable »
Les formes de l’oubli, Marc AUGE
« Nous sommes tous sensibles à la splendeur des commencements, à la qualité rare des instants où le présent s’affranchit du passé sans rien laisser transparaître encore du futur qui le met en mouvement. »
Les formes de l’oubli, Marc AUGE
J’ai longtemps songé à mes griffes,
Étaient-t-elles acérées? Souples, adaptées, tranchées, justes, ces griffes teintées de peintures ou encore dédoublées?
Pourrais-je épancher cette colère contre cet arbre, munis d’une sagesse à en couper mes défenses et s’en empreignez.
Sous le bois.
Je suis lionne.
pourrais-tu, mortel, percevoir ce rugissement.
En fait un château, une fois le pont levé c’est juste une prison. Dans le mien, j’entendais toutes sortes d’histoires. Il n’y avait pas de princesses dans ces murmures, peu de femmes, et les rares fois où elles étaient là on les réduisait au silence, soumises à la volonté d’un homme. Un prince ? Lui ? Non merci. En même temps j’ai été bête. Si j’y ai cru, je ne peux pas les blâmer. Mais comme j’ai arrêté d’y croire puis-je les châtier? Est-ce ce que je détiens la vérité comme eux pensaient la connaître ? La plaie n’est pas encore cicatrisée, en même temps on y a laissé le couteau. Étourdie. Effrayée plutôt. Il n’avait pas que les mots à son arc. Compliqué de rivaliser. Surtout que rien face à beaucoup, ça ne fait pas grand chose. Alors, imagine les dégâts. Mieux vaut en rester là.
Powered by WordPress