p’tite pause
au parc
ou mon nez goutte
À cause d’une fleur
Ou sûrement cent de plus
Je prend le temps
De regarder
Ce que j’attend
au parc
ou mon nez goutte
À cause d’une fleur
Ou sûrement cent de plus
Je prend le temps
De regarder
Ce que j’attend
monsieur qui joue de la guitare électrique trois fois par jours (tu fais des progrès, continue)
monsieur qui se mouche à la fenêtre
monsieur qui crache ses glaviots à la fenêtre quinze fois par jours (heureusement que t’es au 1er connard tu me répugnes)
madame qui gueule sur monsieur
monsieur qui jette des verres et des fruits par la fenêtre (décidément)
inconnu à l’humeur changeante et binaire qui écoute un temps des musiques dépressives un temps du reggaeton (sympa ton enceinte je peux shazam de mon lit)
madame qui rit vraiment très fort
monsieur qui joue aux jeux vidéos et partage ses réussites comme ses défaites (pauvre bureau la meuf de l’agence va être contente tiens)
l’odeur de graillon, d’oignons et de ribs deux fois par jours (ne vous respectez-vous pas?)
les messieurs bourrés en bas de l’immeuble qui, au choix, se vomissent dessus ou gueulent sur des jeunes en survêtements (parfois les deux)
les klaxons de trains (merci pour tous ces arrêts cardiaques qui ont rythmés mon quotidien)
Doucement, le feu me monte aux joues. Qu'est ce que je fais là ? -Ça va ? -Oui, c'est beau ici. -On sort plus haut sur la brèche à droite. De l'autre côté c'est moins raide, on se décordera après la rimaye. Karl souri, la crème solaire s’accumule au creux de ses fossettes. D'ici, on entend régulièrement le roulement des pilonnes du téléphérique. Parfois, le bruit me surprend. J'ai l'impression que le glacier gronde et je vérifie alors consciencieusement notre corde et mon positionnement.
Effleurer les rigoles d’un imperceptible mouvement
Déclarer une tempête sans pouvoir l’arrêter
Et je vais marcher tout droit croyant faire des ronds
Juste pour laisser passer
Ventiler un temps qui ne vous contiendra plus
Juste laisser passer
Je prends le juste pas quelques dernières fois à vos côtés
Sans rien dire sans oublier
Juste passer
Vous étiez là, persistantes, à chérir les fragments passés
Un demi souffle expirant
Juste
J'ai failli faire tomber mon téléphone du blacon pour cette photo de cette pancarte faite à l'arrache avec les moyens du bord
Corps confiné, esprit révolté, toujours!
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