22 octobre 2020
Mirages_1
Parkings tous-terrains, RER, chantiers, odeur du goudron, graffitis, néons abruptes, néons cassés sentiers brisés, voies sans issues, solitudes, perdue, au milieu, bruit des graviers, pluie fumante, brouille de poussière, siège oublié, wagons étrangers, pieds nus, chaussures souillées, âme torturée, nez aquilin, mâchoire carrée, défigurée, dissociée, mirages.
21 octobre 2020
Quignon
Pas deux, mais trois tartines ont élu domicile au fond du grille pain. L’immeuble accueille de nouveaux locataires ce matin. Malgré un piano à queue Steinway & Sons encombrant, un calme monacale persiste. Quelques effluves de tabac Amsterdamer invitent mes narines aux horizons. L’immeuble est mélomane, il n’est donc pas fâché que le joueur de bombarde du deuxième ait cassé sa pipe, cédant ainsi sa place à un pianiste. Les trois tartines, si elles avaient des yeux, se regarderaient en chien de faïence. Béat, un fumeur de pipe, ne l’ayant pas cassé lui, exhale des tronçons d’autoroute. Les étourneaux de l’avenue de janvier eux, n’ont que faire des déménagements.
collection, nom féminin II
réunion d’objets (notamment d’objets précieux, intéressants)
des boissons chaudes, une chandelle d’allumée, des nuits au 73, un rêve bizarre, un cadeau jamais ouvert, la maison au mois d’août 80
20 octobre 2020
Omissions
C’est racler la confiture du pot de sentiments.
Se délecter, quand celui-ci devient trop collant.
Ce n’est pas tromper.
Quignon
Pas deux, mais trois tartines ont élu domicile au fond du grille pain. L’immeuble est soufflé par de puissantes bourrasques ce matin. Tout déferle avec fracas. Vente un calme monacale. Quelques gamins comparent leurs paires de pompes sur le trottoir, celui avoisinant les horizons. L’immeuble vibre sous la trombe. Les trois tartines planent et guettent le miel. Béat, un môme qui fait plus vieux que son âge, grave le bois d’un banc public au canif. Les étourneaux de l’avenue de janvier eux, fauchent des surgeons aux bottes des charmes.
Le jour du pissenlit
Le jour où j’mangerais les pissenlits par la racine,
quand l’jardin poussera sur mon ventre de graines grossi
Des épis en germes rouges bourgeonnant se trascinent
au Mistral bougonnant dans les nuages rosés.
Voici l’moment venu d’résoudre l’mystère astral.
Loin du folklore absoudre les conneries pastorales.
Passée Venus, j’zone une trace au zen, encore naze de la veille.
La vieille Terre bleuit ses eaux sous l’Soleil.
Temps d’arrêt. Césure.
Tout explose
J’m’émerveille.
(on dirait un Cézanne)