Doc…
« – Qu’est ce qui vous torture ?
– La vie docteur, quoi d’autre ?! »
Tout le monde se souvient du Jour de la Tartine, cette date clef dans l’histoire de l’humanité, le moment où tout à basculé.
Le 26 avril 2006, Kenny Cadenas prend un petit déjeuner composé de jus de mandarine, de Chocapics et d’un cassoulet délicieux. Il faut savoir qu’à cette époque, il est très désagréable de prendre son petit déjeuner. C’est comme ça, c’est la règle et personne de la contredisait.
Alors qu’il prend une bouchée de cassoulet délicieux, Kenny se dit qu’il manque quelque chose. Il se creuse la tête, commence à faire des schémas, ça le traquasse vraiment. Durant dix ans pile, il sut sang et eau à réfléchir comment compléter son cassoulet délicieux.
Le 26 avril 2016 donc, il trouve l’idée de génie qui changera tout. Il prend du pain, en coupe une tranche et met le cassoulet délicieux dessus. Il avait créé la tartine et pour l’éternité, plus aucun petit déjeuner ne fut désagréable.
En revanche, pour des histoires de droits d’auteur, il est désormais interdit de mettre du cassoulet délicieux sur une tartine, avec ou sans croûte.
Aujourd’hui Paul va chez le comptable. C’est la deuxième fois qu’il s’y rend, d’habitude c’est Valérie qui s’en occupe. Yves Morvant, le comptable, lui rappelle son père. En peut-être plus sinistre si cela est possible. Paul n’aime pas beaucoup lui serrer la main, il serre fort et a la main moite. Paul n’aime pas serrer les mains tout court, ça implique souvent de regarder les gens dans les yeux, il trouve ça dur. M. Morvant n’a pas l’air d’aimer grand-chose dans la vie excepté son métier qu’il fait plutôt très bien. La première fois qu’il a fait sa rencontre, Paul n’a pas pu s’empêcher de fixer ses vêtements.
Visiblement le costume ne va pas à tout le monde. Il aurait pu parier que sous celui-ci Yves portait une chemisette. Paul aurait juré l’avoir vu l’autre jour à l’étang bleu lors de sa séance de ping-pong. Comme il n’était pas trop timide ce jour-là, il osa demander à Yves si c’était bien lui et s’il aimait le ping-pong, tout en prenant conscience de la bêtise de sa question.
Yves avait alors répondu « oui » sans donner suite. Paul fit un sourire poli pour ne pas rire du malaise. Paul aime déjouer sa timidité en posant des questions, parce qu’il aime vraiment bien les gens au final. Il ne sait pas trop s’il apprécie Yves cependant.
Il n’a pas pu s’empêcher de remarquer l’emballage vide d’un déjeuner à emporter du Shalimar.
– « Vous commandez souvent au Shalimar ? » lui a-t-il demandé.
Ce à quoi Yves a répondu : « non, c’est bien la dernière fois, c’est trop épicé. »
Et Paul lui donna raison.
A cet instant il s’inquiéta de ses similitudes avec ce petit homme cinquantenaire.
Ce soir-là il demanda à Cécile :« Tu trouves que j’ai des habitudes de vieux ?»
– « Mais non mon cœur. » dit-elle sans lever les yeux de son livre.
Gaël Picassiette est un tueur en série très connu. Il adore commettre des meurtres à l’extincteur. Pour comprendre pourquoi, il faut revenir à un évènement en particulier qui s’est produit durant son enfance.
Quand il avait sept ans, Gaël adorait les cendriers en terre. Il en avait des posters dans sa chambre, des t-shirts et casquettes officiels, même sa trousse était à l’effigie de cendrier en terre, en bref, il était complètement fan. C’était tellement obsession pour lui que la plus grande punition qu’il pouvait subir lorsqu’il faisait une bêtise était que sa mère lui confisquait tout ses goodies de cendriers en terre. Cela le mettait dans une colère noire à chaque fois. Pour ne plus jamais subir ce manque, il choisit de changer de passion. Il était désormais fan d’extincteur car il se disait qu’on n’oserait jamais lui confisquer ses extincteurs car c’est toujours pratique en cas d’incendie.
Un jour, il se rendit avec ses parents au restaurant chinois et eut en dessert un biscuit de bonne fortune qui lui prédit qu’il deviendrait un grand meurtrier armé de sa passion numéro une.
-On n’échappe pas à son destin, lui dit son père.
Alors, Gaël devint un criminel commentant des meurtres à l’extincteur et il n’eut même pas le choix. Son papa, pourtant conscient que c’était de sa faute, ne tenta jamais de l’en dissuader de suivre cette voie pour plutôt tenter de devenir vétérinaire ou pilote de ligne mais M. Picasiette était un homme qui ne revenait jamais sur ses paroles, alors ce qui a été dit est dit et puis c’est tout!
La poussière des 70’S.
Un vent c’est levé dans les années 70’. Un vent vent d’une violence et d’une force terrible. Cette tempête a fait germer en ce temps l’une des période les plus fertile de ses dernière décennies. Bouillonnant d’idées, de création et de vie. Un monde, un mood gorgée de libertés, d’espoirs et de changements. Un golden age. La tempête à aussi fait naitre les boomers. Et il sont encore là pour nous raconter cette période. Qui fut si intense, si folle, qu’encore aujourd’hui nous en subissons les influences. Bien sur, l’histoire et doré, poli, poncer, et nous regardons aujourd’hui cette période avec un oeil sélectif et non objectif. Simplement, ce moment du sablier des époques est tellement dépeint, mystifier et encore tellement présent, qu’il fait encore rêver certain, perdu dans la matrice du temps. Une période qui raisonne encore tellement avec notre culture, notre quotidien, que votre concessionnaire n’hésitera pas à vous montrer le chemin des phares ronds et des réservoir peanut pour vous faire acheter d’onéreuses motos « stylée 70’s ». Gardant ainsi graver à jamais l’image, ou du moins son reflet, d’une liberté sans conditions, si tu concède bien sur à aligner les billets.
Et c’est précisément pour toutes ses raisons, aussi obscures ou fausse soit-elle que nous avons poursuivis ce bruit rauque d’échappement, cette vibration, qui laisse encore aujourd’hui s’élever de grand nuages de poussière le long de la route des salins.
South’s Dust est un essaie visuel au song de la Harley Davidson sportster 73, aux odeurs d’essence, de pins, de sel marin. Durant un weekend de shoot dans une villa californienne situer sur la presque ile de Giens, mis à notre disposition pour tenter de capturer une sensation, celle d’être hors du temps, décaler dans un univers lointain au notre. Venant ainsi érodé les dernières paroi restante quand au possible non croyance à la théorie de la relativité du temps.
La rencontre entre Shadé et Balthazar est un coup du sort. Shadé avait une passion pour les maisons troglodytes. D’ailleurs elle parcourait la terre entière chaque été pour observer ses magnifiques maisons et indiquer sur sa carte leurs emplacements. Cet été, une des maisons attira particulièrement son attention : une maison troglodyte proche des montagnes. Elle partit alors à la recherche de cette maison intriguante. Une fois arrivée approximativement dans le lieu, elle se promena dans la zone où elle avait vu la maison mais ne la trouvait pas. Shadé était sur le point de rebrousser chemin quand tout à coup, elle senti une légère odeur de légumes et vit une petite allée, une brèche. Celle-ci s’avança doucement et resta bouche bée devant le paysage. La maison troglodyte qu’elle recherchait depuis un moment était là, au pied de la montagne entouré de verdure. Un homme très grand et mince portant des vêtements bleu Klein tournant le dos à Shadé était devant la maison et semblait apprécier le silence. Il se retourna alors en entendant la perturbatrice de son silence et leurs regards se croisèrent.
Shadé conduisait depuis un long moment et assistait en même temps au coucher du soleil. La fatigue l’enveloppait peu à peu, elle se mit alors sur le bas côté pour se poser, prendre une bouffée d’air frais. En sortant de la voiture, elle fit tomber son portefeuille et celui-ci s’ouvra au contact du sol. En le reprenant, ses yeux fixèrent un petit objet rectangulaire, une photographie. La photo était en couleur et présentait le portrait d’une femme souriante, tellement souriante que ses yeux avaient la forme de croissants de lune. Elle portait un collier fin en or qui contrastait avec ses boucles d’oreilles dorées rondes et volumineuses. La femme portait un foulard blanc ayant plusieurs touches de couleurs qui était assorti à son haut composé du même motif. Shadé esquissa un sourire en admirant la photographie d’une de ses tantes favorites, tata Alice. Le temps passe vite se dit alors Shadé, la voix de sa tante l’appelant Shasha lui manquait alors elle la laissa résonner dans sa tête par peur de l’oublier au fil des années.
Juste pour faire courir Forrest…
j’irais jusqu’aux pires tendresses,
En forêt, pourfendre à rire
le cocorico d’un coq fiévreux :
Cri d’une ivresse jaune ou aride.
peu ridée, j’s’rais fauchée jeune.
La gitane d’Agadir
A l’iris d’un saphir
Son regard est perçant
Impalpable et pourtant
Il prédit l’avenir.
Paul met son réveil à 7h le matin. La sonnerie n’est pas une chanson, il a juste mis le son « soleil levant » sur son iPhone 5s. Cécile travaille tôt, elle est déjà réveillée, elle a laissé du café. Tous les matins Paul fait la même chose, il aime les rituels. Après son café un peu tiède, il s’allume une douche à 38 degrés et se passe son savon le Petit Marseillais au bois de Santal sur le corps. Paul aime quand ses cheveux sont courts, c’est plus facile à coiffer, juste avec ses mains et de l’eau. Après s’être rasé au besoin, il remet ses lunettes sur son nez et se dirige vers son armoire. On pourrait croire que Paul est le genre d’homme qui n’aime pas beaucoup les vêtements, en fait si. Il accorde une importance presque religieuse à son apparence ainsi qu’à son confort.
Ce matin, il a mis une chemise et un jean et comme tous les matins il choisit avec attention ses chaussettes. Paul a beaucoup de chaussettes.
Mais celles qu’il préfère ce sont les grises, elles vont mieux avec ses baskets blanches et comme il aime à le répéter, elles vont avec tout.
Lors du premier anniversaire qu’ils ont passé ensemble, Cécile qui est une femme très rationnelle lui a offert un lot de trois paires de chaussettes grises. « J’ai pensé que ça serait utile » avait-elle dit avec un sourire. Paul avait trouvé cela franchement drôle et n’a montré aucun signe de déception. Il n’était pas meilleur pour les cadeaux, l’année dernière il a offert un micro-onde à Cécile.
Il a déjà essayé de lui offrir des fleurs mais lorsque qu’il lui a tendu le bouquet, Cécile a dit avec le plus grand sérieux du monde « Paul, nous n’avons pas de vase ».
Après avoir ris de la situation, ils ont placé les fleurs dans une bouteille de cidre vide.
Paul s’est dit ce jour ci que les chaussettes étaient probablement le meilleur cadeau qu’on puisse lui faire, en effet, il a deux pieds.
Paul Quintel a 25 ans et n’a pas de surnom. Enfin si, des fois Cécile l’appelle « mon cœur »
On peut dire que Paul est quelqu’un de concilient.
Paul possède un nez plutôt proportionnel, on ne peut certainement pas dire qu’il est moche, je ne saurais pas dire s’il est beau.
Paul est pharmacien.
Il réside dans un appartement de 40 m2 avec Cécile, en ville dans une résidence calme.
Il se déplace en vélo et en bus
Paul aime le ping-pong, Il aime les chats mais pas les serpents, Il aime les spaghettis bolognaise mais pas les plats épicés.
Paul aime le bleu mais pas le rouge.
Son chiffre fétiche est le 4.
Ses objets préférés sont ses chaussettes grises en 6 exemplaires.
La photo qu’il trimballe dans son portefeuille est une photo de Cécile avec leur chat Pantoufle.
La première fois qu’Yves a aperçu Paul c’était lors du tournoi municipal de ping pong tenu chaque année semestre à l’Etang Bleu. Il avait été admiratif du jeu du jeune homme. Tous ses mouvements étaient précis, bien dosés. Tout en maîtrise. La sueur perlant à peine sur son front. Le contraste avec son propre jeu était saisissant. Yves avait, par la suite, appris que c’était lui, le nouveau pharmacien de la rue Brocart. Comme après chaque rencontre, le club organisait un dîner collectif dans un des restaurants du coin. Ce jour là, le choix se porta sur le mexicain à trois rues de la salle. N’appréciant guère la cuisine, Yves s’apprêtait à partir après avoir décliné l’invitation. Un bilan à rendre le lendemain comme prétexte tout trouvé. Mais son regard accrocha celui de Paul à l’autre bout du couloir. Coincé entre le capitaine du club et Fabrice Lacombe, le trésorier, il semblait lui aussi, peu enclin à aller déguster des enchilladas et des tapas. À sa propre surprise, Yves se rapprocha des trois hommes. « Ah, mais Mr. Quintel, ne m’aviez vous pas dit tout à l’heure que vous souhaitiez inviter votre compagne au cinéma ce soir ? » lâcha-t’il d’un ton détaché. S’ensuivit alors des « mais fallait nous le dire plus tôt voyons », »on ne va pas vous retenir », profitez donc de votre soirée avec cette chère Cécile » et autres badinages pendant quelques minutes. Paul aurait bien voulu remercier Yves. Grâce à lui, il pourrait passer sa soirée, dans le moelleux de son canapé, à poster les dernières photos de Pantoufle, son chat angora, sur le compte Instagram que Cécile et lui, lui avait créé. Mais Yves était déjà parti. Tant pis.
Yves on ne le remarque pas. Quand on le croise dans la rue, on ne se retourne pas. Invisible. et ça lui convient. Les gens, ça n’a jamais été trop son truc. À vrai dire, il n’a pas grand chose qui soit « son truc ». Il y a bien le ping pong, peut-être, mais il n’est pas très bon. Et ça lui fait vite perdre patience. Y jouer tous les quinze jours à l’Etang Bleu lui suffit. On est jeudi. Yves attend le bus. Celui de 18h36. Il pleut. Pas une grosse averse. Non juste assez rendre la scène insipide. Tout est gris autour de lui. Morne. Avec son costume anthracite, Yves se fond encore plus dans le décor. Il jette un coup d’oeil à sa montre. 18h38. Le bus est en retard. Il passe les doigts sur son portefeuille, au fond de sa poche. Le cuir est usé et doux. Un des rares cadeaux que lui a fait son père, il y a bien longtemps de cela. Il pense au morceau de papier glissé sous la partie plastifiée. Un petit bout de liberté. Une douce caresse à son esprit dans son monde atone. La photo est usée mais on reconnait encore parfaitement l’oiseau. Une marmaronette marbrée. Il l’a découverte alors qu’il feuilletait un vieux Chasse & Pêche dans la salle d’attente de son dentiste. Son regard attiré par un petit article en bas de page. Ce canard avec son bec noir recourbé. Son plumage argenté. Parcourant chaque année 12667km. De la Chine au Sénégal. Et ça, Yves, il trouve ça beau.
La maison est minuscule, et pourtant bien trop grande pour elle : à chaque pas, la douleur. Elle ne dort plus. Il est sept heure et elle s’est déjà levée, coiffée, habillée. Elle a arrangé son lit en une banquette d’appoint pour la journée, au cas où quelqu’un lui rendrait visite, sait-on jamais, il faut se préparer à toutes les éventualités, chaque jour, même si c’est éreintant, car renoncer à ça, c’est renoncer à la vie, à la dignité. C’est être vieille. L’eau chantonne dans la bouilloire, elle se précipite, de son mieux, vers le poêle à bois. Ce matin, elle l’atteint avant que le bouchon ne saute et qu’il aille rouler sous un meuble : la journée s’annonce douce. Une cuillère de café, elle caresse la gamelle avec son pouce en refermant le couvercle. Tous les matins, elle y admire la gravure de Marcel, mais sans les yeux, elle n’a plus besoin de la regarder, elle la connaît par cœur. Elle laisse ses doigts abîmés épouser les contours des toits de l’Alsace, et le bout de son ongle s’accrocher là où le dessin est plus profond, à droite, au niveau du nid. L’odeur du café qui remplit la pièce, le bruit de son alliance heurtant la boîte, un rituel d’amour simple, qu’elle persiste à effectuer chaque jour.
La clé d’Atal (croisement avec le personnage de Zélia)
Ne pensez par échapper à Blu, à son trousseau guérisseur. Nombreux sont ceux qui ont fuit, bien trop appréhensifs d’ouvrir leurs entrailles. Mais il viendra vous vitrer, même du haut de votre vaisseau spatial.
Il aime le noir autant que vous aimez le blanc.
Atal avait fuit lui aussi, l’humanité et ses croyances ésotériques, horrifié de leurs élans d’intimité.
Blu l’avait bousculé, un soir d’hiver sur Neptune, mais Atal s’accrochait à sa clé, personne ne devait entrevoir ses démons d’enfance, ceux qui l’avaient formé et déformé.
Mais Blu fait toujours raison, sa misanthropie n’était qu’un joli masque façonné par le deuil d’un amour jamais vraiment connu.
Blu s’en allait, dans le silence de l’univers résonnait alors le bruit métallique d’une nouvelle ami parmi son trousseau.
Il y a des soirs où l’on se couche avec Blu
C’est un peu comme la légende urbaine, personne n’en parle mais les portes se ferment quand on l’entend gratter les murs. Et tout le monde y passera.
C’st la masseuse, la gardienne des trousseaux, forçant l’entrée des foyers pour y voler vos clés. Laissons nous faire.
C’est la seule qui nous la demandera poliment, cette clé.
Elle ira soigneusement fouiller au fond des mauvaises heures, parcourir les déceptions, errer dans les spleen pour y confectionner le meilleur de nous-même. Un talisman, dorure sublime, qu’elle ajoutera à son trousseau, et dont elle vous donnera le double.
Il était déjà 19h27 lorsqu’Ambre ferma enfin son salon de manucure et se prépara à rentrer chez elle. La journée avait été longue, mais l’air dehors était encore doux. Le soleil disparaissait derrière les bâtiments et la pénombre commençait à s’installer. Les lumières de la ville s’allumaient progressivement.
Aujourd’hui, Ambre s’était rendue au travail en trottinette électrique. « Je vais pouvoir faire un détour pour m’aérer un peu plus avant de rentrer » pensa-t-elle. Elle passerai donc par le parc ce soir. Sur le trajet, elle ne pouvait s’empêcher de penser aux ongles de sa dernière cliente. Sur l’annulaire de la femme, elle avait dû dessiner une bouquet de fleurs roses, sur un fond en dégradé allant du jaune au vert. Le détail qu’elle n’arrivait pas à oublier était la position de la paillette qu’elle avait placé au centre d’une des fleurs. Un peu trop sur la droite, un peu trop près du bord.
Le sentier qui faisait le tour du parc n’était pas très éclairé. Mais la faible lumière de sa trottinette lui permettait de voir où elle allait. Il y avait peu de monde ce soir.
Ambre n’arrivait pas à sortir de sa tête cette paillette, si mal placée. La cliente avait été grandement ravie et n’avait rien vu. Mais Ambre se répétait en boucle « j’aurais pu mieux faire ».
Au coin du chemin, alors qu’elle allait tourner, elle eu juste le temps d’apercevoir la silhouette qui se retrouva subitement face à elle. L’impact fut franc, la douleur au coccyx qu’elle ressenti fut intense. Elle était tombé de sa trottinette, qui gisait maintenant à deux mètres d’elle. L’inconnu qu’elle avait percuté redressait difficilement sa tête, un son de grelot accompagnant son mouvement. Encore coincée sous sa jambe, la roue de son monocycle continuait à tourner.
Les mains d’Ambre étaient égratignées, elle s’était cassé deux ongles dans la chute. Après s’être relevés, les deux personnages longilignes se faisaient maintenant face, déroutés et encore un peu assommés par le choc. Ils restaient silencieux.
Il faisait maintenant très sombre, mais Ambre distingua tout de même le bleu intense du long manteau que l’homme portait, allongeant d’avantage sa silhouette.
Ali Alaï était plein aux as il y a encore 20 ans. À l’époque il tenait une entreprise qui créait des pastilles, celles au fond des urinoirs que les mecs s’amusait d’asperger de leur urine quand ils étaient complètement saouls. Ali détestait l’alcool et les alcooliques, alors effectivement comme cela peut arriver à tout le monde il craqua et se rendit dans le bar le plus proche pour découper à la hache tous ces pauvres poivrots qui osaient souiller ses pastilles de leur urine. Par chance il n’y eu aucun témoin car il tua tout simplement tous ceux qui se trouvaient sur les lieux et découvrit sa passion pour le maniement de la hache. Cependant, il ne savait pas que personne ne l’avait vu et il alla se cacher pour le restant de sa vie dans les montagnes pour vivre comme bucherons. Ah et pour son œil bah le pauvre se prit une écharde en coupant du bois voilà pourquoi il porte un cache œil très charismatique.
Le matin du 8 juin 1983, Érine Catapulte se brosse les dents après un petit déjeuner où elle s’est empiffré de cake en papier mâché. Elle ouvre un nouveau dentifrice et en met sur sa brosse à dents quand soudain, un génie en sort. Il explique à Érine qu’elle peut émettre trois vœux qu’il réalisera. Mais attention, les vœux en question sont forcément liés aux dents, à la limite aux gencives car c’est un génie du dentifrice. Ça ne plaît pas du tout à Érine car elle n’a aucun vœu à faire en lien avec les dents. Elle insulte de tous les noms le génie et lui reproche d’être « un génie à la noix » selon ses mots. Elle le menace de lui faire un procès et appelle son avocat pour lancer les procédures.
Deux mois plus tard, le procès a lieu au tribunal de Grande Instance de Kaboul. Érine a préparé une argumentation béton mais le juge n’en a pas grand-chose à cirer car il a juste hâte d’aller à la cantine, apparemment, il y a des frites ce midi. Il ne veut rien entendre et transfère l’affaire à son collègue qui habite Pékin.
Érine s’envole donc vers Pékin avec son avocat et le génie pour régler cette histoire une bonne fois pour toutes. Elle recommence son plaidoyer et cette fois le juge est complètement d’accord avec elle. Problème, il trouve le génie super craquant et ne veut pas qu’il lui arrive des bricoles. Finalement, Érine le soudoie avec des tickets de tombolas pour la kermesse de son petit-cousin dont le premier prix est une cartouche de Malboro. Ça tombe bien car le juge rêve depuis tout petit d’une cartouche de Malboro. Il accepte logiquement et prononce son verdict: le génie se voit destitué de ses fonctions qui sont octroyées à Érine. Elle a également le droit de lui donner un coup de poing mais pas au visage car il a des lunettes.
Elle devient donc génie du dentifrice et créera un syndicat pour cette profession, permettant notamment l’accès aux congés maternités et aux RTT, du jamais vu!
Le découpeur de têtes de cheval est au chômage depuis que la mafia s’est fait décimer par un mystérieux inconnu. Il faut toujours « un mystérieux inconnue » mais ce n’est pas son histoire… Ce n’est pas l’histoire du découpeur de tête de cheval non plus qui s’est d’ailleurs reconverti en tant qu’animateur équestre avec des balades de poneys tous les week-ends de 8h à 18h. Je pensais vous parler de la sniffeuse de tout… Elle snif tout et tout lui rentre dans le pif. UNE DROGUÉE si vous voulez mon avis donc on ne va pas s’étaler sur le sujet je suis déjà énervé rien que d’y penser. Les patineurs fous eux aussi m’agacent, ils se jettent le plus vite possible dans la foule pour blesser le plus de personnes. J’ai surtout retenu l’histoire de deux jumeaux parmi sept frères. Ils étaient censé rendre les dettes que leur défunt père avait envers ses amis. Et ce n’est même pas par avarice qu’ils n’ont pas remboursé les amis mais par incompétence simplement. Un jardin cache du café bouillant et des médecins tout aussi incompétents que les deux jumeaux. Celui qui finit vos assiettes est devenu fou mais il a une superbe collection de bandes dessinées dont des lucky luke à la reliure rouge, ceux où lucky luke colle une balle dans la nuque de ses ennemis.
Aziz Katana est un peu particulier. Il est persuadé d’être mi-humain, mi-pot de fleurs. En vérité, il est 100% humain mais cela semble faire plaisir de le penser alors tout le monde le laisse faire. Il passe la moitié de ses journées à faire des activités humaines comme manger, dormir ou jouer aux Hippos Gloutons avec sa nièce. L’autre moitié, il la passe à faire des choses de pot de fleurs tel que attendre, contenir une plante ou encore être renversé par quelqu’un de maladroit. Un jour, il accueille une magnifique pâquerette alors qu’il est en « mode pot de fleur ». C’est le coup de foudre entre eux et leur relation évolue très vite. Ils se pacsent au bout de seulement deux mois, s’installent ensemble au bout de trois, adoptent un canard et ont même un enfant après seulement un an. Le bébé est donc un quart humain, un quart pot de fleur et deux quarts pâquerette. Aziz achètera même un monospace avec crédit pour emmener son fiston au foot le dimanche.
Le riz cantonais agrémenté de larmes est une saveur unique, mais plutôt déplaisante.
(dimanche) le train va plus vite que les nuages de pluie, c’est comme remonter le temps, je suis de retour avant l’averse
(lundi) j’ai ce petit album photo que j’ai volé pendant le déménagement, ma grand-mère y a consigné les fleurs de son jardin méthodiquement, marguerite/rose/magnolia/camélia/arôme/géranium/dahlia/laurier/fuchsia/jasmin/iris/mimosa/jonquille/oeillet/chardon, il y a aussi des images assez étranges comme celle de mon grand-père avec sa panière à linge rose sous l’arche de la terrasse, Jeanne dans le potager avec le paon, et puis moi en 2000, un bébé joufflu
(mardi) dans ma chambre il y a des marques de barre de pôle dance au plafond
(mercredi) tous les jours, regarder les appartements à louer à Bruxelles, comme une promesse à moi-même : on rentre bientôt
(jeudi) les ecchymoses plus ou moins anciennes cicatrisent sur mes jambes, et cette brûlure de pot d’échappement aussi, un rond rose, parfait, la marque de l’été, je reçois un SMS de maman, « bisous bleus et dorés », je me dit qu’elle en fait trop, et peut-être que moi aussi
(vendredi) nous sommes à nouveaux enfermées, cette fois dans l’appartement de la gare, moi, et C., deux théières, un scanner, sept plantes vertes
Le monde est une branloire pérenne
l’immonde thune brandit sa loi pour le règne
sur mes pairs, inonde de peines duper,
j’nierais (tout).
À peine grandie, j’n’irais pas perdurer.
Démontes le rempart haineux, j’ai plus les rennes
face aux parents qui naissent pétris d’adieux
en plein trip empêtrée, j’reconnais plus l’père des Sirènes.
j’ai péri rampant pour une blonde pernicieuse.
Au parloir, demande un verre d’onde pour m’y baigner
Mise au banc des accusé.es, j’m’amende en baisers pieux.
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