Le Soleil brûlait légèrement mon bras gauche et, tandis que l’écume me léchait les mollets,
je m’imaginais la mer monter jusqu’à recouvrir le Monde.
Elle envahissait d’abord les littoraux, avant d’atteindre les villes
de plus en plus loin dans les terres, pour se refermer enfin sur tous les bâtiments
jusqu’au dernier, sans considération pour quoi que ce soit.
Je pensais à tout ça sans éprouver aucune peur, c’était même presque rassurant,
cette idée que la mer englobe notre Chaos par son indifférence,
comme si, d’une certaine façon, tout rentrait enfin dans l’ordre.
C’est de manière accidentelle
Que je me trouve au blue motel
Je pilotais, allure propice,
Quand tout à coup ma roue motrice
S’est décrochée, s’est fait la belle.
Le 14 décembre 2003, Tina Kérosène obtient sa licence officielle d’aventurière. Dès le lendemain, elle part faire l’aventure à San José au Costa Rica. Elle ne cherche rien en particulier si ce n’est des sensations. Alors elle cherche, d’abord à la poissonnerie puis au Lavomatic mais rien. La pauvre, ça la rend triste, elle va noyer son chagrin dans les bars quand un lorsqu’un mystérieux individu lui raconte l’histoire d’un temple caché emplie de mille et un trésors. Tina lui demande si ce temple contient aussi des sensations et le mystérieux individu lui dit « oui ». Il la prévient qu’il lui faudra une clef spéciale afin de pouvoir pénétrer dans le temple.
-Où puis-je la trouver? demande alors Tina.
-Je l’ai, tenez jeune fille, allez vous gaver de sensations! lui répond le mystérieux individu.
Une bonne chose de faite! Tina part immédiatement à la recherche du temple. Elle trouve le temple juste en face de la pharmacie. Il est caché par une illusion d’optique que provoquent les rayons du soleil sur sa façade. Normalement, personne ne peut le voir, mais grâce à sa licence, elle voit ce que les autres ne voient pas. Il y a une porte avec de magnifiques entonnoirs sculptés dans le bois. Elle voit une serrure et tente d’y intéresser la clef. Cela ne fonctionne absolument pas.
-Tu m’as trahi clef! s’écrit-elle.
Tina est une une personne qui baisse vite les bras. Elle abandonne donc sa quête et même son métier. À la place, elle est maintenant devenu la personne qui met des prospectus publicitaires sous l’essuie-glace des voitures.
Djibril Quinoa ne connaît pas l’échec. Il n’a jamais trébuché. Sa langue n’a jamais fourché. La première fois qu’il a tenté de faire ses lacets, ce fut un succès ainsi que toutes les fois suivantes. Jamais il n’a perdu à quoi que ce soit, même à pierre-feuille-ciseaux. Il ne s’est jamais cogné le petit doigt de pied dans le coin d’un meuble. À aucun moment de sa vie, il a un jour fait une faute d’orthographe. Jamais il n’a calé en voiture. Une fois, il a tenté de boire du pétrole pour s’hydrater, ça a complètement fonctionné. Jamais il n’a eu à dire « zut » car il n’en a jamais eu besoin.
En bref, tout ce qu’il entreprend, il le réussit, il est beaucoup trop fort.
Il est difficile de se remémorer des odeurs repoussantes mais il y en a deux dont je pourrais parler.
La première se trouve à un endroit précis. Elle m’agrippait tout en me donnant des hauts le cœur les matins où j’arrivais vers l’école dans la rue hoche.
C’est une odeur chaude mais je n’ai jamais su d’où elle venait. Je ne sais même pas comment la décrire…
Je dirais que c’est un mélange entre les égouts et les effluves de la boulangerie mais ça reste un mystère.
La seconde est l’odeur d’une personne dans un wagon du rer A.
L’odeur n’était pas si repoussante mais mes yeux l’ont nommé comme désagréable.
L’émanation était acide, une rencontre entre l’oignon, l’ail et l’acidité du citron.
Une odeur si acide et piquante que j’en avais les larmes aux yeux.
14 novembre 2020
Voila maintenant plusieurs jours qu’une bicyclette était venu se loger dans le grand hall du 2 rue saint Georges. Se reposant, accoudé aux fenêtres fermées de l’ancien appartement du gardien. Une aura attirer mon oeil sur cette étrange moyen de locomotion. Attendant son pilote, patiente, tellement sereine que ni ses roues, ni son cadre était entravés. Rien ne l’empêcher de se mouvoir si ce n’est elle même. Et cette étrange et inhabituel disposition m’appelait.
A 4H30 du matin, dans une nuit sans sommeil, au song du tumulte des pensées quelque chose m’empêcher de dormir. Une irresistible envie. Celle d’être en selle. De prendre la tangente, de pédaler au grès des rues. De trouver des lumières au fenêtres, de partir, d’arpenter cette vielle ville médiéval qu’est Rennes. De cette envie soudaine de liberté est nait un équilibre inexplicable. Ressentant dans mes bras et mes jambes engourdis chaque pavés, chaque cotes, chaque trottoir, en faisant corps avec un étrange engin incomplet, un engin qui seul ne peut t’évoluer et qui pourtant ne demande qu’a se mouvoir. Et cette envie nous a lier l’un a l’autre dans cette étrange nuit. Un ride qui n’a rien de bestial, loin de la propulsion thermique. Non. Simplement une balade. Une balade au grès des rues vides, des trop rares feuilles jaunes marquant le debut de l’hiver. Dans un monde en sourdine, fendant l’air au guidon de la bicyclette. D’une simplicité si élégante qu’elle en ferais pâlir les plus luxueux vélo électrique. La bicyclette ne pose pas de questions, simplement la pour être, pour te mouvoir plus loin, plus vite. Engin non bipède, mais à deux roues, traçant le cap de toutes les routes, de tout les chemins, si tenter qu’on pédale.
Charmante et ensorcelante équilibriste qu’est la bicyclette de la rue saint Georges. Mais qui est son véritable propriétaire ? Je mène une enquête…
Elles sont quatre. Quatre vieilles bourgeoises. Ou en tout cas elles s’en donnent l’air. Peroxydées et manucurées. Le pull beige en cachemire posé sur le sac en cuir.
Je m’avance. Un sourire commercial et factice sur le visage. Elles m’écoutent à peine. Je dois répéter plusieurs fois pour arriver à prendre leur commande jusqu’au bout. Elles me regardent de haut. Jugent ma casquette et mon polo. Il faut toujours bien montrer aux prolétaires où se trouve l’argent. Je leur souris encore plus et les remercie d’un ton faussement jovial.
En partant, je manque de trébucher sur un petit chien. Type chien de mamie.
Je les vois qui m’appelle. Je me dépêche. J’ai envie qu’elles partent. Elles trainent et on manque de place.
Le chien a vomit.
Mon sourire commercial dégringole. La maîtresse a ramassé. Un peu. Elle a mis le tout dans un verre qu’elle me tend. Elle répète « Il a vomit ». Pour elle ça s’arrête là. Le personnel nettoiera. Je tourne les talons et me dirige vers la plonge. Tenant le dégoût du bout des doigts.
Ok. Maintenant, le vider. Je tape le verre contre le caoutchouc de la poubelle.
Plog.
Plog.
Plog.
La bouillie grisâtre et visqueuse tombe. Je relève les yeux. Surtout ne pas regarder.
Mais je ne peux pas empêcher l’odeur. Une vague d’émétophobie est en train de monter. J’ai des hauts le coeur. En retenant ma respiration je pousse le verre dans le lave vaisselle. Je me lave les mains. Une fois. Deux fois. Je n’arrive pas arrêter la nausée. Je sors et retourne à ma position derrière le bar. Je me penche et appuie mon front sur la vitre froide du frigo. Inspirer. Expirer. Aller, ça va passer.
Elles viennent payer. Aucun pourboires.
Une cadence est battue par les musiciens. Les guitares s’emballent et les percussions font vibrer nos cages thoraciques. On sent un rythme que les machines nous imposent. On embrasse ce rythme et danse dans une sorte de transe. Électriques sont les instruments, électrifiés que nous sommes, sommes-nous plus que des Hommes machines, les mêmes que nous avons créées nous ont créées.
J’ai envie de faire une brocante
J’adore les bonnes affaires
Toujours faire confiance à son corps
Si celui-ci vous dit de vous méfier, méfiez vous
Vous saviez que la perception d’une mauvaise odeur était une alerte de votre cerveau, pour vous dire de ne pas vous approcher, de ne pas ingérer, parfois même de fuir immédiatement
De même, la peur est une réaction immédiate à un potentiel danger.
C’est cette lignée d’humains et leurs faiblesses, qui t’ont filé ces réflexes, grimacer à l’approche d’un détritus, lancer des alertes à la vue de quatre paires de pattes.
Moi je voudrais savoir s’il existe le même processus pour les corps, si l’on peut reproduire ces traumas. Absorber tellement quelqu’un qu’on en imprime sa contreforme dans la rétine, et que celle-ci ne s’effrite jamais.
j’ai fait du velo, c’était pas le mien et je n’avais pas le droit.
ca ma rempli de joie.
Les troubles de la personnalité, les maladies mentales, c’est le pire truc. Y a personne, personne qui arrive à t’aider, ni les psys, ni les amis, ni toi-même.
T’es là, à t’auto détruire en permanence, et la seule issue c’est le xanax, le meilleur état c’est le coma, on te dit de pas mourrir, pour les autres, pour l’avenir, mais je me fais tellement de mal en permanence, que mon seul rêve, comme tout le monde , c’est d’arrêter, comprenez qu’il y a pas de traitement efficace pour me soigner, que j’ai été un mauvais investissement, que je ne sais pas comment ne pas me faire de mal.
L’anxiété, la paranoïa me bouffentque j’écoute where is my mind en boucle depuis trop d’années, que je voudrais juste les bras d’Antoine, les quais de saônes au soleil et de l’espoir.
Ici c’est la lobotomie ou la mort.
Demain je vous raconterai un peu de passé
Aller chercher dans une boîte à souvenirs
Alors oui je suis peut-être naïf, mais j’ai pourtant bien l’impression qu’avec un peu d’empathie et d’intimité on pourrait tous mieux se porter. Ne sortez pas les arcs-en-ciel, je vous parle de communiquer, d’avouer ses fragilités enfantines et de se laisser écouter.
Ce n’est qu’une ébauche, mais j’y crois. Bien sûr que toi tu es bien plus adulé, en affichant ton dédain pour un monde déjà brûlé. Je ne comprends pas cette mode de la dystopie, on s’affiche tous enchaînés et ensanglantés, sur des fonds en béton, et puis crâne, barbelés et seringues.
Si j’en suis mes instincts on est tous là pour se rentrer dedans, pour se toucher et se pleurer dans les bras. On est tous là pour l’Amour, les amitiés et les corps. On est tous là au moins pour le sexe.
Alors moi je préfère essayer de nous sauver plutôt que d’afficher ce dédain, trop facile de parler de destruction, parlez moi de la suite. Je veux tout détruire, mais on se retrouve après, dans les ruines. On mettra deux trois posters sur des murs décharnés.
Le sol est recouvert de carreaux de terre cuite. Le ton est ocre, rouge et chaud.
Sur ceux de l’entrée, il y a des traces. Trois petites empreintes de pattes de chat.
Ce sont ceux que je préfère. En enlevant mes chaussures je les trace de mes doigts.
Le résultat physique d’un événement inattendu.
Louisa Robinet est une femme d’exception. Elle a créé les piles LR6 en 1996, sait porter des objets très lourds, connaît tous les parfums de chewing-gums Malabar, possède un bolide orange super rapide même si l’on est un peu à l’étroit dedans et surtout, elle sent bon.
Quand en 2015, certains requins de l’océan Pacifique sont devenus méchants à cause d’un plat trop épicé à El Rancho, Louisa s’est proposé de les éliminer. C’est ainsi qu’elle est devenu chasseuse de requins méchants, elle a même eu un badge pour le prouver. Sans rentrer dans les détails, elle a réussi à les calmer avec son agréable odeur.
Depuis, les requins ont fondé un boys band dont la musique groovy est plus qu’entrainante. Pour la remercier de les avoir ramenés dans le droit chemin, ils lui envoient régulièrement des places VIP pour leurs concerts.
Suite à ces évènements, le président de la galaxie Robin Gazoile proposa à Louisa de prendre part à l’assemblée générale de son club de pétanque à Saint-Maur-des-Fossés dans le Val de Marne. Certains membres de l’équipe ne voulaient pas car une rumeur raconte que quand Louisa est triste, elle a des problèmes gastriques et c’est la honte. Finalement, ils acceptèrent car ce n’est pas si grave que cela.
Par modestie, Louisa refusa cette offre alléchante et créa sa propre marque de déodorants inspirés de sa splendide odeur corporelle. L’entreprise fit un carton et Louisa fut intronisée au Glorieux Panthéon des Senteurs ce qui est la plus haute récompense qu’un être vivant puisse un jour recevoir.
Renverser un verre d’eau
Sur le cuir de son ego
Et puis l’écouter celle
Qui vous conseille de la javel.
Georges Chakchouka est un jeune pyro-tennisman prometteur qui possède un talent caché de pâtissier dont personne ne doit jamais connaitre l’existence. Le 17 février 1984, il se rend à Louxor pour les vingt ans d’une amie.
Une fois sur place, Il doit malheureusement révéler son talent caché car il n’y a pas de gâteau et Georges est allergique au fait qu’il n’y en ait pas. Il en profite pour faire quelques prises de judo en même temps afin d’impressionner les filles, le gros vantard. En fait, il cherche surtout à éblouir Karen, son amie dont c’est l’anniversaire. Karen est très jolie et super gentille et Georges adore les personnes très gentille et super jolie. Alors qu’il confectionne un délicieux paris-brest, Karen lui montre qu’elle aussi sait faire des prises de judo. Il craque complètement pour elle et lui propose d’aller faire un peu de saut à skis.
– Du saut à skis? Comment est-ce possible ici? demande Karen
– JOYEUX ANNIVERSAIRE! crie Georges.
Georges avait prévu d’offrir un tremplin de saut à skis, des skis et de la neige à Karen et le livreur Amazon vient à l’instant de lui livrer. Karen est sous le charme, jamais personne n’avait rien fait de tel pour elle. Ils sont tant amoureux qu’ils veulent se marier tout de suite. Cela semble largement faisable alors pour rajouter de la difficulté, la cérémonie a lieu en plein saut à skis. Vive les mariés!
Je ne peux vivre dans un monde sans toi… Bella, tu es tout pour moi.