L’impression fugace de retrouver un peu de cette
paix originelle à l’existence incertaine,
sûrement oubliée juste avant ma naissance.
Cela faisait des heures qu’ils étaient pris en otage par des crackheads. Une bande de meufs et de mecs qui avaient dépensé des centaines de billets dans des virus pour implants afin de se briser l’esprit. Les neurotoxines modernes ultras addictives. Ce n’est bon qu’aux fous, aux cochons gourmands et les abrutis finis à en devenir. Pendant plus de 12h, ils dansèrent et chantèrent sur des musiques contemporaines parfaitement construites pour que seul une mince partie du cerveau reste vif. Les deux otages étaient juste de passage pour voir un de leurs amis au squat (il était complètement inconscient en arrivant) quand la milice de la ville mit un siège sur le quartier et obligea les décérébrés de les garder comme monnaie d’échange. En échange de quoi ? Ils ne le savaient pas eux-mêmes et si ça se trouve la milice n’était même pas là pour eux. Dans tous les cas ils avaient prévu de s’éclater le crâne, milice ou pas. Ils ont vécu cette nuit comme la dernière. Ce fut la dernière pour certains. Après l’assaut de la milice dans certains appartements, l’un voulut rentrer chez lui et se tua sur la route en roulant à toute berzingue. Il avait branché son implant neuronal à sa caisse mais son crâne encore pleins de virus envoya la voiture droit dans le mur. Certains que tout le monde pensait mort étaient finalement revenu des enfers et d’autres disparurent mystérieusement. Ils purent rentrer chez eux en s’enfuyant du squat après avoir enjambé les carcasses de camés encore moites. Les deux otages s’en sortirent très bien finalement car même les plus gros carckheads de la Terre doivent dormir tôt ou tard.
Les enfants étaient retournés au pensionnat la semaine dernière. La grande était partie directement, presque sans un regard. Elle avait eu l’impression d’enlacer du vent. Le petit lui, avait tenu sa main jusqu’à ce qu’il monte dans le bus. Elle l’avait vu essuyer ses larmes avec sa manche après s’être installé. Discrètement.
Le manoir était redevenu vide et silencieux.Assise devant la grande fenêtre du salon elle regardait le soleil se coucher derrière les haies du jardin. La fontaine avait changé son eau pour de l’or.
Les employés étaient quasiment tous partis. Elle leur avait dit qu’il n’était pas nécessaire qu’ils restent tard juste pour elle. Elle s’était bien débrouillé toute seule pendant des années.
Le majordome entra et lui annonça qu’on lui avait laissé un plateau pour le dîner. Posé sur les plaques de la gazière il devrait rester chaud pendant encore une heure. Elle le remercia et lui souhaita une bonne soirée.
Le bureau de son mari avait appelé en debut de soirée. On lui avait annoncé qu’il ne rentrerait pas ce soir. Un problème urgent à régler avec les futurs acheteurs du nouveau bâtiment de Tsim Sha Tsui.
Il ne faisait même plus l’effort d’innover. C’était la troisième fois cette semaine qu’il sortait le même prétexte. Après elle n’était pas étonnée, il n’avait jamais été créatif. Elle se servi un verre de vin et sorti sur la terrasse. Il faisait encore bon. Elle enleva ses chaussures et marcha jusqu’au bout du jardin. Le gazon avait bien poussé depuis la dernière pluie. Elle posa son verre sur la balustrade et regarda la baie en contre bas. Et pendant un long moment, elle regarda les bateaux filer à travers Sandy Bay. Pèlerins éphémères en plein tour du monde.
L’abbaye est un édifice magnifique qui a plusieurs fois brûlé. Aujourd’hui je suis ici et je ne sais plus vraiment pourquoi. En remontant l’allée depuis l’hôtellerie, j’essaye d’arranger mes cheveux, je les démêle de la main et les range derrière mes oreilles.
8h30, je rencontre Sœur B. au travers d’une grille de quatre mètres de haut. Elle raconte : elle est arrivée ici il y a 40 ans, elle avait 23 ans et la vocation. Ses yeux sont délavés. Ses doigts nerveux. Elle ne peut s’empêcher de les promener le long des barreaux, qu’elle serre et qu’elle gratte du bout des ongles. L’anneau à son doigt fait tinter le métal. Autour de son cou, un cliquetis secret est dissimulé sous sa robe.
10h. C’est un prêtre qui vient donner la messe. Il allume de l’encens, et la nuée s’élève dans les rayons de soleil qui filtrent dans l’église.
Sœur B. ferme les rideaux tandis que je cale le vidéoprojecteur avec un exemplaire du nouveau testament. On visionne des images de notre système solaire, en modélisation 3D des années 90. Une preuve de l’existence de Dieu. Sœur B. est très émue.
12h20, l’office de Sexte. Les Sœurs et la Mère Supérieure, derrière les grilles, encore, et moi, seule sur un banc.
Je patiente une demi-heure dans la cuisine de l’hôtellerie. Je voudrais prendre des photos avant de partir – les coquillages aimantés disposés en spirale sur la porte du frigo, et un portrait de religieuse en noir et blanc scotché à la hotte.
Il y a une autre femme, d’apparence triste, qui semble séjourner ici. La Sœur hôtelière arrose les fleurs dans le petit jardin, des hortensias, des rosiers, et ces fleurs oranges dont on peut retirer le chapeau.
A 13h15, les 100 coups de cloches lui font presser le pas. L’office de None.
Fendre l’air du temps et de l’espace. Le duo maintenant isolé par la vitesse, seul entre un nul part et un ailleurs, il fuse tel une balle sans cible. Brulant les secondes autant que les kilomètres.
Les motos sont de drôle engins incomplet. Incapables de se mouvoir sans l’homme. Elles gisent çà et là, reposées sur leurs béquilles au gré des trottoirs; elles attendent patiemment le retour de leurs pilotes. Une fois en route, la moto joue en permanence avec un équilibre. Elles créent une perpétuel tension entre elles et les lois de la physique. L’effets de gyroscopique les faisant lutter contre la gravité. Traçant l’espace sur une fine surface de gomme au contact du bitume. Cet équilibre est la poésie de la moto. Chevauché cette engin, c’est se jouer des lois du monde.
On a très soif d’un verre d’eau, de soft (ou de liqueur si y a) un « on the rock » pour pas sécher.
on a la Foi, on laisse couler
on entre, on ferme, on claque
la porte
avec fracas
on tente de faire au mieux sans faire si bien
qu’importe
un expresso corsé de toi
mon ange
ça a un goût peu excitant voire limite fade, un goût de trop peu ou juste de trop.
Ça fait deux semaines que je me coince dans la porte de mon seum. J’ai le corps dedans dehors. Ça se fini sur le quai d’une gare à faire fuir les clodos qui on peur de se noyer dans tout ce qui coule de mes yeux. Ces petits batards s’arrêtent jamais, quand y’aura plus d’eau ils vont juste rouler sur le sol de la voie 18 et se faire bouffer par les rats.
-Allo ? Moïra ? Qu’est ce que tu fou putain, ça fait 10 min que tu devais m’appeler !
What, c’est quoi ce délire ? Pourquoi y’a un on qui m’engueule au tel. Mes yeux trouvent une nouvelle piste d’atterrissage pour leurs gosses mouillés. Ça coule sur l’écran noir éclaté du SE.
-T’es ou la ?
-Je suis sur un quai genre, et je mouille le sol avec mes yeux
-Merde t’es pas dans le train
-Le quoi ?
-Ok j’arrive
Je comprends plus rien, y’a mes jambes qui font nimp devant. Elles sont idiotes, elles bougent plus jamais. Je crois que les voyageurs pensent que je suis défoncée à la meth. C’est pas mon apparition publique la plus réussie, mais l’avantage de Paris c’est que c’est tout pleins de fous qui s’oublient les uns les autres.
Y’a ma tête qui se coltine le contre-plaqué de derrière, je la contrôle plus, elle est en mode anti-virus. Si on éclate tout au sol y’a plus rien à sauver, mon crane il veut juste sa caution parce que je suis une locataire de merde.
Plus pur transmissions des années 70, le Monster truck est un des véhicules qui exprime le mieux la notions de puissance mécanique absolue. Massif, musculeux, c’est un véhicule hors normes. Un pur show off de cylindrées. Un 4X4 à base de gros V8, parfois V12, aux mensurations de géant, repoussant les limites du couple pour pouvoir écraser de son poids plus faible mécanique que lui. Le couple représente le Monster Truck. La puissance sans vitesse. La force de la cylindrée.
Big foot, D’abord créer comme une publicité pour un garage de pick-up en 1974 par Bob et Marilyn Chandler, au états Unis, fut le premier de cette espèce. Il deviendra rapidement un véritable monstre de foire mécanique, faisant apparaitre une toute nouvelle pratique dans les show mécanique américain.
2020 Frejus, VAR, France.
Après une heure et demi de show, sauts et cascades, la foule cris d’impatiences sous les ordres directifs d’un show man essoufflées par tant de cris. Tous attendent avec impatience le clous du spectacle. Déjà disposé au centre de la piste, 4 voitures attendent l’arriver de leurs prédateurs naturel.
_ « LES VOILAS, LES VOICIS, LES MONSTERS TRUCKS !!! LE BLUE THUNDEEEEEEEER ! BLUE THUNDER !!!!!!! »
Le théâtre laisse enfin entrer sur la piste poussiéreuses du sud de la France trois monstres de rouages. LES MONSTER TRUCK. Les voilà qui encerclent rapidement leurs proies en tournant furieusement autours d’elles. Dans un rugissement rauque un des monstres attaque violemment une pauvre Peugeot 205. Le voila qui monte sur le capot en déformant la taule de ses lourdes roues. Le par brise craque, les phares explosent. Le monstre lui roule dessus sans la moindre difficulté. Faisant cracher au voitures leurs tripes, leurs tuyaux et leurs réservoirs de liquides inflammables. Une main sur la portière et un oeil sous les roues le pilote joue de l’embrayage pour trouver le grip sur les carcasses métallique. Dans se nuage de poussière caniculaire et de calamine noir, ces monstres de rouages fondent sans répit sur leurs proie.
_ « Messieurs Dames, trois de ces voitures proviennent du parking, désolé pour eux ! »
Quand la fumée et les hurlements se dissipent, trone alors devant nous, 5 tonnes de metal chromé, monté sur de très larges pneus en gommes écrasant de sa posture quatre pauvres proies.
Un kiff ultime, un voyage au pays des effets sans trucages, aux sources même de la démonstration de puissance. Ces mammouth de la route deviennent de plus en plus rare. Dans un monde sans physique, sans prise avec le poids des éléments, les Monster truck font office de dernier lascars, avec les dragstaires, et les corses de Nascars, icône de cette mécanique démesuré, lourde et noble. Dans leurs monde, les anglais au devise divine comme « light is right » n’était pas passer comme références de constructions. Un monde qui roulait Ford fait de grosse carlingue, au moteur sur-alimenté capable d’avaler une nappe de pétrole à chaque tours minutes. Si démesuré maintenant, les Monster Truck rendent hommage au vieux monde. Vive le metal ! Longue vie au metal !« Lourd c’est bien, lourd c’est mieux. Si ca ne marche pas tu peux toujours assumer avec ! » Snatch, Guy Ritchie
Besoin de faire un point, juste pour voir.
Alors je les ai observés étalés là, leurs différentes formes aplaties sur le papier brillant.
Exposés sous mes yeux, ils formaient un espèce de tout étrange, et bizarrement cohérent au fond
ça me ressemblait presque.
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