J’ai trouvé des mots pour ces sentiments et tout est plus clair.
Une exemple de plus du le miracle du langage,
nommer une chose permet de mieux l’appréhender.
[Du latin apprehendere « prendre, saisir, attraper »]
Saisir par l’esprit, comprendre.
Morris B. Holbrook (1993) voit dans la nostalgie un vrai sentimentalisme,
puisqu’elle se manifeste selon lui par une attirance pour « des objets (des personnalités, des endroits
ou des choses) qui étaient plus familiers (populaires, à la mode, ou largement diffusés) quand la
personne était plus jeune (dans les débuts de sa vie d’adulte, dans son adolescence, dans son enfance,
ou même avant sa naissance) »
D’après la définition de Simon Reynolds, dans son ouvrage au titre piquant, Rétromania, le
rétro […] « a généralement trait aux artefacts de la culture populaire »
Les enjeux sociaux et communicationnels du phénomène rétro
Coralie Gardet – 2013
Elle avait enfilé une vieille robe appartenant à une de ses tantes. La coutume voulait que l’on porte du blanc. Elle n’avait pas prévu ça quand elle avait fait sa valise trois jours plus tôt. Le blanc c’est pour la lumière, pour que ceux qui partent ne soient pas écrasés par l’obscurité. C’est ce qu’on lui avait raconté quand elle était enfant.
Sa mère lui avait passé des créoles en argent. Elles lui touchaient presque les épaules. J’aurais aimé que tu la connaisse, tu l’aurais apprécié lui avait-elle dit dans le taxi à sa sortie de l’aéroport.
Dans le salon les convives parlaient fort mais aucun rire ne résonnait. Chacun avait apporté un petit quelque chose à manger et à partager. Plus tard quelqu’un aurait la lourde tache de rapporter chaque plat, chaque assiette au bon propriétaire.
Elle regardait sa mère. Ses mains agitées. Son assiette pleine à laquelle elle n’avait pas touché. Les sourires faux qu’elle esquissait lorsqu’on venait lui parler. Ses larmes qu’elle partait essuyer discrètement dans la salle de bain. C’était une femme fière. Avec une sérénité à toute épreuve. La voir aussi en proie à ses émotions la troublait.
Comment la mort d’une femme dont, elle, n’avait presque jamais entendu parler pouvait-elle autant la troubler? Une multitude de questions commençait à percer. Les réponses ne viendraient pas de sa mère. Ca elle le savait. Elle allait devoir partir elle même en quête de vérité. S’immiscer dans les souvenirs d’une vie dont personne ne parlait à la maison. Elle aperçut sa grande tante, assise sous le griffonia du jardin. Son haut turban blanc et ses petites lunettes rondes posées en équilibre sur son nez. Celle-ci lui fit signe de venir s’assoir à coté d’elle sur le banc. Une interruption bienvenue au flot de questions dont l’assaillait tantes, oncles, cousins et neveux. Elle attrapa deux verres de jus de mangue et sortit.
Merci pour ta franchise,
tu as un air courageux
malgré tout.
Et
tant pis pour ma bêtise,
J’ai pris un coup rageur
malgré tout.
Donne moi du temps
pour qu’on se protège
je me sens si con là
laconique
faut que j’abrège
Tu as entaché ma confiance envers les autres.
je m’attache à mes croyances, pardonne mes fautes
de jugement.
Pour se défaire de sentiments dégueulasses
A force de se frotter
on se froisse.
Hier soir, j’ai noircit trois pages à propos de toi.
Je n’arrive pas à te saisir,
J’ai du mal à te cerner.
Je ne sais pas quoi en penser.
C’est normal de fermer la porte ?
Mâchoire serrée
à choire, errer
passoire en tête,
veaucer haché
je m’assoie à terre
en mille morceaux.
J’ai mis le temps
mal aux molaires
gémit des mots.
les dents tombent en dedans
des pierres pointues
des pieds repus
de pas
J’ai des cloques en dedans
un trop chaud
une usure
de première peau