Scène d’introduction
Jour 1 – Lieu sanctuaire des ténèbres
Le réveil est dur. Je sens mes paupières lourdes et un sentiment d’observation. J’ai cette sensation étrange de me lever d’un sommeil si profond, que le temps s’est arrêté. En regardant autours de moi, j’aperçois seulement cette armure posée là, devant moi. J’imagine qu’elle doit m’appartenir mais impossible de savoir pourquoi. La pièce est froide, glaciale, comme si elle me préservait, qu’elle me gardait en vie. Une petite lueur se distingue sous la porte, il n’y a plus qu’à ouvrir. Je prend l’armure et je sors.
De longs escaliers se trouve devant moi, je n’en vois pas le bout mais je peux tout de même apercevoir l’aspect glissant des marches. Le lieu est de plus en plus humide, froid, sombre. Je persiste et je continu de descendre, je tend l’oreille, peut-être vais-je capter le son d’un habitant. Pour l’instant seulement les gouttes des roches autours de moi résonnent à leur contact avec le sol. Il y donc un sol, c’est rassurant.
Je garde espoir d’arriver au bout de ces marches interminables. De toute façon je ne peux plus revenir en arrière, n’ayant aucune autre sortie possible, il faut que je trouve au plus vite cette sortie, sortir, vite sortir, je me sens observée.
D’un seul coup plus de bruit, même plus cette goutte qui m’accompagnait au rythme de mes pas, j’entends ma respiration et c’est mauvais signe. Le silence est tellement persistant qu’il en devient trop présent. Je distingue enfin un deuxième passage, il faut un peu d’élans pour atteindre l’autre côté et mon armure commence à me peser.
L’espace est étroit mais plus le choix, je passe, je me contorsionne, je relève la tête et… un oeil. Ma respiration se coupe. L’oeil ne cligne pas. Il est là. Posté devant moi. Un oeil de la taille de la pièce, il le remplit, il le garde cet espace. Le voilà mon sentiment d’observation. Tel un gardien sans corps, l’oeil m’observe et ne ressent qu’une envie, me faire plonger dans le monde profond de sa pupille. Elle doit être là ma porte de sortie.
Jour 2 – Objet épée légendaire
Contrainte : Je trouve l’épée à côté d’un squelette, commence mon entrainement contre la bête flottante.
A travers la pupille s’ouvre un tout autre monde, mais toujours aussi sombre. Je traverse cette matière aqueuse et je tombe nez à nez avec un squelette, parlant.
– Tiens prends ça! Me crie t-il. On a pas de temps à perdre. Déjà que tu as mis un sacré bout de temps à arriver, on va passer les présentations. J’imagine que tu as trouvé ton armure, dans ton donjon? Bien, maintenant voilà ton épée. Ne sois pas impressionné par sa taille, elle est en réalité très légère. C’est simplement pour impressionner l’ennemi. Tout est dans l’apparence ici. Par exemple moi on me voit à nu, les os apparents mais c’est tout bêtement pour tromper la bête. Me faire discret vois-tu. La bête? Ici on la craint, on la fuit tant que possible. Elle se fait nommer la bête flottante plus précisément. Mais moi ça me fait pas peur. J’ai plus rien à perdre vois-tu. A part un os peut-être, mais bon, ça repousse comme on dit. Tu verras on dit beaucoup de choses ici. Vois-tu. Vois-tu? Vois-tu la pierre sur l’épée? Elle est chargée d’électricité. Ton but sera de capter la bête à l’instant où la pierre s’allumera, ce sera signe de sa présence. Fait attention, restes sur tes gardes. T’es nouvelle ici mais la bête ne fais pas de distinction vois-tu, elle est guidée par la Renoncée. On va faire un essais ensemble parce que je te sens pas totalement avec moi là. T’es perdue? C’est pas grave, moi aussi je me perd souvent dans ma tête. Le principal c’est que t’oublie pas pourquoi t’es là : trouver cette fichue bête flottante qui nous hante. Ton épée Légendaire t’a était destinée, c’est l’oeil qui l’a choisi. Tu verras, l’oeil ne parle beaucoup mais tu sentiras toujours sa présence à tes côtés, comme on dit, il ne te quitte pas d’un oeil… haha. Bon allez je m’emballe, dis moi si je dérive, c’est mes pensées, elles s’arrêtent jamais. Oula on n’a plus beaucoup de temps avant la nuit, le temps passe et ton entrainement aussi. L’épée ne répond qu’à toi, elle devient la continuité de ton bras, elle t’appartient. Si tu la perd, elle reviendra vers toi tu verras. Sans elle tu n’es rien, rien tu m’entends. M’entends-tu? Bon très bien. A présent, tiens là près de toi, pointe la droit devant et avance. Tu sens cet aimant qui t’attire, c’est la bête vois-tu. Elle attire tout le monde vers elle mais pas pour les bonnes raisons, enfin c’est ce qu’on dit. On dit beaucoup de choses ici. Je me suis présenté? Je sais plus. Je suis le squelette mais tout le monde m’appelle « Squel », ou m’appelle pas en fait, parce qu’il a pas grand monde dans ce monde. Enfin tu verras. L’importance c’est que tu gardes cette épée. Sinon je peux rien pour toi vois-tu. Je me répète non? Bon très bien. Si t’as plus de questions tu sais ce qu’il te reste à faire. Non? Ben c’est pourtant clair, je répète : tu prends l’épée, tu pointes, tu attends de voir la lumière s’allumer. Prendre, pointer, allumer. Bon après je suis jamais allé plus loins donc ce sera à toi de voir. Elle est flottante la bête tu pourras pas la louper. Bref je te retiens pas plus longtemps. De toute façon tu sais où est la sortie. Ah non tu sais pas? Ma pauvre t’as pas fini ton voyage. Je te spoile pas parce que c’est pas mon genre mais tu vas pas en croire tes yeux vois-tu? Ouvre bien grand tes paupières et n’oublie pas de regarder devant, jamais derrière, sinon la bête en profitera. Enfin c’est ce qu’on dit vois-tu.
Squel est reparti. J’ai à présent cette épée légendaire. Pour rentrer dans la légende selon lui mais bizarrement je n’y vois pas plus clair. Je n’y vois plus rien d’ailleurs. La nuit est tombée.