you don’t have to be more thin!!!
(You’re not special, babe – Orla Gartland)
aujourd’hui j’ai montré à Louis mon édition sur les troubles alimentaires que je n’ai pas et ça m’a fait tout drôle
(You’re not special, babe – Orla Gartland)
aujourd’hui j’ai montré à Louis mon édition sur les troubles alimentaires que je n’ai pas et ça m’a fait tout drôle
Aujourd’hui j’ai fixé le mur pendant 1h30. Après j’ai essayé de dormir et puis j’ai refixé le mur pendant 20 minutes. Et maintenant il est presque 19h et j’ai rien fait de la journée.
Je suis passée experte dans l’art de la procrastination.
jeudi on a appelé SOS médecin parce que j’avais l’impression de faire un AVC. un médecin tout droit sorti du 19e siècle a débarqué à 3h30 sur le pas de la porte de Manon. il m’a dit que c’était sûrement de la spasmophilie, c’était pas la première fois qu’on me disait ça. ce matin elle m’a dit que j’ai des réactions somatiques extrêmement fortes. qu’enfait mes douleurs à la poitrine, aux poumons, à la jambe droite, à la nuque, au ventre ou peu importe, c’est finalement des crises d’angoisse.
je précise tout de même que je ne suis pas millionaire et qu’un jour je vais devoir affronter les conséquences de mes actes… en attendant ce soir je mange sushis
Un soir d’été, Maurille s’est endormi, allongé par terre à côté de la Taude. Le sol était bien sec, l’air était parfaitement doux et le ciel bien dégagé. Il était si bien installé qu’il était encore là le lendemain. Il avait l’air si tranquille que personne n’osait le réveiller. Deux jours plus tard, on a commencé à s’inquiéter. Une semaine après on a crié au miracle. Au bout d’un mois, les curieux des villages d’à coter venaient vérifier la rumeur.
À l’arrivée de l’automne, il se mit à ronfler. Agacés par le bruit de son sommeil, on a préféré le laisser seul. Il s’était habitué au froid, au bruit des moqueries et aux insectes qui marchaient sur lui comme on marche sur un vulgaire caillou. Il était résolu à ne rien laisser perturber sa sieste.
La rivière grossie par la pluie avait imbibé le sol et le paisible Maurille s’est laissé enfoncé par la terre devenue molle. Des racines avaient poussé sur lui, et de la mousse lui poussait dans les mains.
Au printemps il était recouvert d’une motte de terre sur laquelle commençait à pousser la consoude. À l’approche de l’été, des petits êtres de céramiques sont sortis de terre. La motte avait disparu. C’est ainsi que sont apparues les Maurillons qui veillent sur la Taude et ses alentours.
Solveig n’a plus soif de terrasses, elle a mis les œillères. Elle ne voit que son travail. Le reste lui siphonne son argent, son moral et sa santé. Les pintes ne lui manquent pas, les nouvelles de la dépêche non plus.
Le récit effréné et terrifiant de l’humanité ne lui a apporté rien d’autre que plus d’angoisses et de haine.
Démunie face à la morbidité de l’information, à la furie grandissante dans les bars, à la colère des un.es, à l’abattement des autres, elle s’est rabattue sur un mépris par défaut.
C’est quand elle a râlé contre un facteur absent qu’elle s’est alarmée.
Merde, ça fait combien de temps que j’ai pas été heureuse de me lever ?
Je n’aime même plus aller au bar.
Je vais finir comme cette pauvre Corinne à cracher sur les jeunes du comptoir .
Elle a repris la piscine, elle a coupé les ponts, elle travaille, elle a besoin de quelques mois de journées simple.
Avant de se laisser perdre les pédales.
Après une semaine de calme, loin des discours fallacieux, des nouvelles délirantes, de la détonation d’un.e céphaloblasté.e, une main sonne à sa porte.
Solveig habite une de ces grandes tours en terre cuite de Mont-Michel: personne ne sonne au porte à par les invités ou la police.
Il est 13:37 c’est son jour chômé.
Le repos c’est sacré putain !
En ouvrant la porte elle trouve un trentenaire qui cachait son visage derrière une barbe grotesques, d’épaisses lunettes de soleil et une capuche.
–Lucifer est tombé mademoiselle.
Il habite dans cet immeuble ? –
-Non il est plus vieux que nous tous ! C’était une créature du Ciel !
Solveig réalise que c’est un de ces prêcheur post-catholique. Un héritier de ces dévoués déçus par la chute de la Sainte-Eglise Catholique en Ventôse 137. Sa mère lui avait raconter en avoir connue dans son adolescencen apparemment il en reste.
Vous êtes précheur.euse ? –
Je suis venu vous porter ce message :
La lumière divine est tombée sur terre et les céphaloblasté l’ont ramassée.
Ses deux mains jointes se sont plaquées sur son visage. Il commence à chanter d’une voix claire que ses mains n’étouffent pas.
Sa capuche, en tombant, emporte sa perruque. Ses lunettes, posées sur un masque blanc étaient encore tenus par ses mains quand il se retourna pour rejoindre les escalier. Il n’avait même plus de bouche, c’était un menton prolongé par les lignes du reste de sa mâchoire.
Elle l’a entendu chanter jusqu’à ce qu’il rejoigne la rue.
« Malgré le caractère de plus en plus sélectif, voire élitiste, de l’accès aux écoles supérieures
d’arts plastiques, le taux d’insertion professionnelle de leurs étudiants, estimé par le ministère
à 80 % trois ans après l’obtention du diplôme, est le plus faible de l’enseignement supérieur de
son réseau. Ce résultat est d’autant plus décevant au regard de l’exigence et du coût des
formations que les revenus tirés de leur activité par les artistes plasticiens apparaissent
particulièrement bas et souvent inférieurs au seuil de pauvreté. En comparaison, les taux
d’insertion des étudiants en arts plastiques à l’université apparaissent plutôt meilleurs. Ceux des
établissements privés qui assurent un suivi étroit et constant de leurs diplômés se situent pour
leur part à un niveau très supérieur. Les difficultés manifestes d’insertion professionnelle des
étudiants des écoles d’art sont trop souvent considérées comme de l’ordre d’une fatalité
consubstantielle à ce secteur à laquelle on finit par se résigner. Les écoles supérieures d’arts
plastiques devraient réagir fortement en inscrivant l’insertion professionnelle au cœur de leurs
missions comme le font les grands établissements étrangers. »
sapin de noel abandonné
ses doigts et où il n’est plus
homme qui tond le pelouse
silhouette sur l’herbe
seul et amis
nageurs
fils électriques et feuilles dansantes
bouquet sec
gros câlin
cinq amandes dans une petite main
beau temps et pluie sur la fenêtre
mer et mère
assiette cassée
Fragmente de lumière
pétales qui commencent à pourrir
lion et épine
personne qui a les pieds qui sont collants sur terre
ciel qui coule sur le sol
soleil qui traverse les épines
Louis et Louise
attention, ci-dessous je parle de suicide et ça peut être une lecture difficile! prenez soin de vous
« When I’m alone, I realize I’m with the person who tried to kill me. »
L’année dernière j’ai eu 20 ans, et ça a été un cap difficile à passer; difficile parce que je ne voulais pas les avoir, je ne voulais pas passer cette dizaine, je ne voulais pas continuer d’avancer comme si de rien n’était [avec du recul ça paraît ridicule, et oui vingt ans, c’est très jeune, mais essayez d’être un enfant traumatisé et on en reparle]. Quelques semaines avant mes 20 ans je voulais me défenestrer, je n’en pouvais plus d’essayer de survivre à des années de dépression et de traumatisme, je n’en pouvais plus. Je n’ai pas fêté mes 20 ans mais j’ai dormi chez des ami-es ce soir-là car même si je venais de commencer les anti-dépresseurs, j’avais peur de me foutre en l’air le jour de mon anniversaire.
Et un an après me voilà; après thérapie, psychotropes, et surtout des gens que j’aime qui m’ont tirée vers le haut, me voilà. J’ai eu 20 ans. L’année de mes 20 ans a été spéciale de tant de manières. Pleine de premières fois. J’ai voyagé seule dans trois pays différents, je me suis faite tatouée trois fois, j’ai rencontré des personnes merveilleuses, je me suis séparée d’autres. Je ne me rappelle plus m’être déjà sentie heureuse et libre. Je ne pensais pas que c’était possible.
Mes 21 ans, c’est plus comme un premier anniversaire: je fête mon 1 an, ma première année à vivre, pour de vrai, ma première année à essayer tant bien que mal d’exister. Je suis excitée comme une gamine, c’est à peine croyable. Comme tous les 24 mars, je pleurerai; mais pas pour les même raisons que d’habitude. Je pleurerai de gratitude, de joie et surtout de fierté. Demain, c’est mon anniversaire.
ça me prends une énergie folle, à un moment où il faudrait que je me concentre complètement sur autre chose.
ça me paraît tellement futile. c’est faux. en parler ça donne de l’importance aux choses.
Film alphabet
A – All about Lily Chou-chou , Shinji Iwai
B – Bad education , Pedro Almodóvar
C – Contes d’été , Éric Rohmer
D – Dogtooth , Yorgos Lanthimos
E – End of the century , Lucio Castro
F – Franck , Lenny Abrahamson
G – Garden State , Zach Braff
H – Happy together , Wong Kar-wai
I – In front of your face , Hong Sang-soo
J – James Dean , Mark Rydell
K – K , Elisabeth Price
L – La maison en petits cubes , Kunio Katou
M – Moffie , Oliver Hermanus
N – No hard feelings , Faraz Shariat
O – On connaît la chanson , Alain Resnais
P – Petite Maman , Céline Sciamma
Q – Quelque chose de grand , Fanny tondre
R – Rosalie Blum , Julien Rappeneau
S – Sideways , Alexander Payne
T – Time , Garrett Bradley
U – Uncut Gems , Josh Safdie
V – Vertigo , Alfred Hitchcock
W – Waves , Trey Edward Shults
X – Xoxo Hugh’s and kissies , Wiola Sowa
Y – Y tu papa tambien , Alfonso Cuaron
Z – Z , Costa Gravas
« Vertu doublement propitiatoire et apotropaïque de l’ornement dans la mentalité primitive et archaïque : ce qui est beau doit nécessairement avoir des effets sur ce que l’homme se propose d’atteindre et simultanément le protéger des puissances maléfiques. […] Ainsi l’ornement n’est pas destiné à rendre l’arme plus belle, mais plus efficace, de la même manière que l’ornement rhétorique a pour finalité d’accroître la puissance de persuasion de l’orateur. […] L’ornementation de l’arme de chasse ou de guerre exprimait de façon subliminale le lien propitiatoire entre l’homme et les puissances invisibles auxquelles, à travers l’objet bien façonné-décoré, il s’est agi de plaire afin qu’elles favorisent la chance du guerrier ou du chasseur, attirant vers lui la manne en échange de quoi il témoignera de sa reconnaissance par une dépense somptuaire visant à rehausser la beauté de l’ornement qui le lie au monde des dieux. »
Jacques Soulilou, Le livre de l’ornement et de la guerre, Éditions Parenthèses, 2003
PROPITIATOIRE : Qui est destiné à rendre la divinité propice; qui est offert en propitiation, pour la rémission des péchés. Utilisé pour s’assurer les bonnes grâces de quelqu’un.
APOTROPAÏQUE : Du grec apotropein, « détourner », qualifie ce qui vise à conjurer le mauvais sort et à détourner vers quelqu’un d’autre les influences maléfiques.
Aujourd’hui, c’est 춘분(Chunbun), la quatrième des 24 subdivisions saisonnières. Le départ du printemps. Le jour que le longueur du jour et de la nuit est pareil. Sans masque, touts les odeurs sont plus intenses. Quand les fleurs fleurissent, je pense à mon quartier qui sentait de l’acacia fort. Il y a quelques jours, il a neigé en Corée par la froide de printemps. Dans mon pays, on l’appelle la jalousie de fleurs de la froid. Après Chunbun, il fait chaud. Le froid arrête d’être jaloux, les fleurs commencent à fleurir. Dans une petite montagne devant chez moi, elle commence aussi à prendre des couleurs roses, jaunes et vertes
En appelant une copine du quartier qui est en Corée, elle m’a dit qu’elle était habituée maintenant à ce que je suis en France. Elle vient d’accepter finalement que je suis loin d’elle. Avant, même si elle connaît que je suis pas là, elle croyait qu’on pourrait se voir tout de suite en un appel. On est habituées à attendre l’été à venir chaque année d’une attente de 10 minuites et à s’appeler en tournant le dos contre le ciel sombre et le celui bleu.
Un copain m’a envoyé un petit parfum comme cadeau. C’est un odeur que j’aimais lors de mon adolescence, même je l’oubliais. Il m’a envoyé une lettre parfumée. Il a écrit que son parfum préféré a changé avec le temps. « Tu aimes toujours cet parfum? »
J’imagine pafois que l’odeur d’acacia entre pleine dans mon poumon. Sentir l’odeur par l’imagination, c’est à dire, se rappeler des scènes que j’ai vues lors de sentir cet odeur. Le parfum et la nostalgie est le même mot en coréen. Je cherche toujours un parfum d’acacia ici, je n’ai pas encore trouvé le même que j’avais senti l’odeur.
Solveig se mis a courir parceque plus rien ne pressait.
Parce qu’il faisait beau, qu’elle allait voir celle.ux dont l’existence rassure,
celle.ux qui savent encore jouer comme des enfants.
Elle croise un chien qui court après un bâton, elle voit des adolescent.es qui courent en rigolant.
Solveig court bien, elle court vite.
Elle sait que le meilleur monde qui lui est autorisé est ici, dans le présent. Caché dans ces choses qui donnent le sourire au quasi-morts.
Que les souvenirs de ces jours heureux, parcequ’ils sont comptés, seront inéstimables face à l’epreuve.
Il a dit que le silence dans les musées représentait deux choses; d’abord, le fait que dans notre société bourgeoise les espaces d’expositions sont considérés au même titre que les églises. Mais surtout, pour lui ce sont des cimetières, les oeuvres représentant le deuil des ambitions révolutionnaires des artistes (ce qui a beaucoup fait réagir la salle, sciences po a rit, j’ai retenu mes larmes) (j’exagère qu’un peu). Il a dit que les artistes devraient avoir honte.
Il a parlé de la honte de se rendre à un vernissage et de croiser des sans-abris en en sortant, il a cité Sartre pour dire qu’un bon livre ne valait rien devant la souffrance d’un enfant. Mais il reconnait la valeur de l’art comme divertissement des classes dominantes.
Il a dit que le problème n’est pas de ne pas faire la révolution mais de prétendre la faire alors qu’on rentre dans le moule du capitalisme et de la bourgeoisie.
Il m’a tellement bouleversé que j’en ai failli vomir dans l’amphi.
On va remettre l’église au milieu du village et la bar au milieu de la boîte.
On peut pas chercher les causes de son comportement dans le tien.
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