chips
c’est Halloween alors il y a des monster munch partout.
Une de mes choses favorites peut-être c’est taper le rythme des chansons avec le côté de ma main et faire vibrer la table ou le guidon de mon vélo.
Je préfère encore plus le faire avec mes pieds et faire vibrer toute la terre.
Quand il n’y a plus rien derrière l’horizon c’est qu’il faut dormir
Les images frappent trois coups derrière tes yeux et doucement ils se ferment
Ouvrières de l’invisible enregistrons le ressenti depuis les chambres du matin
Doucement ; lentement : ordonner le flou qui se débat pourtant
Qui s’enroule sur lui-même comme une carapace
Aplatis de tes pieds les pavés de la ville – surtout ne te perds pas
Quand le soleil revient c’est déjà fini
Quand le soleil revient on te rendra tes yeux
Trouve le courage de les ouvrir
(ça suffit maintenant)
Depuis quelques jours, des voitures n’arrêtent pas de se garer sur la place de parking attribuée à mon logement. Fortement agacée, mes très chers post-its ne finissent donc plus sur un coin de ma table mais sur les pare-brises desdites voitures. Lorsque j’en ai fait part à ma mère, je me suis rendue compte d’où je tenais mon côté passif-agressif.
Un soir j’ai appelé une amie de longue date. On s’est connues au lycée
(je l’ai abordée avec la phrase d’accroche la plus nulle), puis elle a
été ma coloc’ pendant 1an à l’internat (c’était cool), on a vécu pas
mal de moments de complicité, on a passé le bac en avril 2019, et après
rien. On avait réussi à se revoir en octobre de la même année, pour son
anniversaire. Puis rien. On ne s’est pas vues depuis 3 ans. On a à peine
échangé des messages durant tout ce temps. Et un soir, comme ça, sur un
coup de tête, y’a un appel. Comme par une prise de conscience violente,
on rattrapé 3 ans en 4h. C’était bien mais si étrange. On a parlé de nos
études, nos amours, nos familles, on a évoqué des souvenirs, des soirées,
des gens…
Elle avait gardé contact avec la majorité de nos anciens amis, des gens
de l’internat, ceux avec qui on rigolait bien aux soirées, les filles du
cercle proche. De mon côté personne. Quelques abonnements insta pour
faire genre, mais rien d’autre. Et d’un coup ça te saute à la gueule que
t’as jamais fait les efforts pour maintenir ces relations qui t’ont été
si chères un jour.
A la fin, j’avais du mal à me concentrer du coup je l’ai dessinée (sur un
post-it, encore et toujours). Ouais, je suis une pote horrible je l’écoutais
même plus. Mais son portrait je le garde sur ma table, au milieu d’autres
post-its qui partiront peut-être un jour. Je le garde pour me rappeler que
j’aime pas ce côté de moi. Je le garde pour me rappeler que si je ne fais pas
d’efforts je n’aurais plus personne pour me prouver que tous ces bons souvenirs
ont bien existés. Je le garde pour me rappeler que je dois chérir mes relations,
même si ouais, montrer de l’affection, c’est putain de dur.
vas y, imagine les couleurs, j‘ai laissé du blanc exprès pour toi.
Si tu as le temps tu peux même imaginer ce que ses personnages peuvent se raconter.
J’ai les joues rouges et la nuque froide.
Il y a un vide
Pas un vide négatif hein, plutôt un de ceux qui aident à se rappeler
Un de ceux qui laissent la place aux souvenirs d’exister et aux rêves de prendre forme
C’est un vide qui sait pas trop comment s’orienter, et qui me dit qu’il vaudrait mieux que je dorme
je stagne dans la parano
et à force je commence à avoir des courbatures
mes adelphes sont mutiques et moi j’ai peur de trop parler
peut-être que c’est le mauvais âge
ou le mauvais temps
je suis quand même contente
parce qu’iels sont là
et c’est déjà ça
Elle danse. Sous les lumières bleues, rouges et jaune elle s’épanouit. Sur la piste de danse il n’y a qu’elle et ses amis. Personne d’autre n’ose. Peut-être n’ont ils pas assez bu les autres.. Mais elle, elle s’émerveille de la musique et du bruit dans ses oreilles, elle rit enfin à gorge déployée. Son portrait se dessine partiellement, les nuances de bleus marque ses pommettes, la lumière rouge reflète sur ses cheveux. Elle est heureuse. C’est simple le bonheur quand on la regarde. C’est simple le bonheur quand on est bien entouré. C’est simple le bonheur, le soir, tard sous les flash lumineux.
Je suis assis dans la cuisine, sur une chaise mais pas sur une table, de toute façon on en a pas. Au dessus de moi, il y a mes pommes qui commencent à faire du bruit dans la casserole à compote. Il faudrait que j’aille touiller. Il y a la chanson « Wild Thoughts » de Rihanna qui joue depuis mon enceinte qui est posée à côté des plaques. Je suis fatigué·e mais content·e. J’ai du mal à trouver le raccourci pour le point médian sur mon clavier. Tout à l’heure j’ai regardé en boucle le premier moment où Jess et Nick s’embrassent dans New Girl. C’était super.
Les formes tournent sur elles-mêmes derrière la fenêtre
Sur celle d’à côté on reflète le ciel gris tous les dimanche matin
Il y a beaucoup de choses qui me manquent mais surtout du calme
Une lumière chaude et jaune posée près d’un fauteuil et l’amour inconditionnel de mes parents
Ma tête remplie à ras-bords il faudra bien qu’elle se déverse
Est-ce qu’à la fin je pourrai en faire un livre
Est-ce qu’à la fin ça sera délicat
Doux caressant insidieux comme un chagrin d’amour
Comme le ciel gris qui se confond avec la mer grise qui grise les plaines
Est-ce que vous viendriez trembler au milieu ?
le rideau s’ouvre dans une heure
chacun connaît son rôle
mais rien à faire
j’angoisse
J’ai dit à tout le monde ce soir que j’avais comme du sable sous les yeux. J’ai du sable sous les yeux depuis 18h30, le sable est resté avec moi, au café, à la fée verte, au pont au dessus de la vilaine, et dans mon lit.
Des fois ça m’énerve mais là c’était très rassurant.
17h16
Des pieds, des jambes qui s’élancent, mon cerveau est en vitesse lente, les mouvements se décomposent. Le flou s’accompagne du chant des oiseaux et des paroles superficielles des passants. Et moi je suis là, parmi eux et je continue d’avancer, je regarde mes pieds, mes jambes puis je m’élance.
Ça y est je commence à travailler au Leclerc pour les vacances et ça ne m’avait pas manqué. Je déteste les lumières éblouissantes et blanches des super-marchés, le bruit ambiant constant mélangé à la musique française de la radio. Parfois, j’entends une pub Leclerc à la radio et j’ai envi de vomir.
Aujourd’hui, j’ai attaché la dentelle autour de mes oreilles, fait glissé le chapelet dans mon cou, transformé l’eau en lumière et fait un voyage dans le temps pour retrouver mon adelphe. Après le ventre s’est noué et le sang a coulé, comme si j’avais besoin d’éjecter cette histoire de moi.
J’ai l’impression que le spm il dure des mois, je deviens nihiliste, j’ai plus envie de rien, rien sauf pleurer pour ressentir un truc mais même ça j’y arrive pas. Le matin m’ankylose, même mon lit me saoule mais je m’engouffre dedans et n’en ressors plus. Dans le tunnel je trouve un cendrier, mon ordi ma tablette mon iphone, quelques livres mais attention je les lis pas, ça demande trop d’effort, j’attends juste qu’ils me caressent. Si j’ai soif j’ai juste à creuser une brèche, sortir ma tête et dérouler ma langue pour attraper la paille qui dépasse de ma pinte d’eau.
aussi ça pue le vomi à l’école à cause de la flaque de soupe qui moisit dans le jardin
une flaque de soupe non mais oh on est où ?
j’en ai marre d’être angoissé alors je vais lister des trucs funs :
voilà
En gros cette nuit j’ai rêvé de ça, c’était plus organisé en vrai mais c’est tout ce dont j’arrive à me rappeler
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