Pourquoi toujours tout repousser au dernier moment ?
Sommes plus efficaces quand nous savons que nous n’avons plus le choix et que ce sont les derniers instants qu’il nous reste pour réaliser cette tâche ?
Pourquoi actuellement j’écris ce texte ?
Et pourquoi je me met à ranger mon ordi ?
Tout simplement pour repousser le tri des photos qu’il faut que je fasse pour demain matin…
Ça prend du temps de tout repousser à la dernière minutes…
Errance en est la preuve, il suffi de regarder l’heure à la quelle je fait les postes…
Étape 1: Crée un dossier « trier » et mettre tout le bazar à l’intérieur
En ce moment je suis un peu perdue dans mon travail et je n’arrive à rien avancer. Je peux rester plusieurs heures à réfléchir au fait que je n’arrive pas à avancer alors je cherche des livres dans ma bibliothèque pour espérer trouver un message. Tout à l’heure j’ai pris l’infra ordinaire de Goerges Perec et dans l’intro il nous questionne sur ce que l’on trouve dans sa rue. Alors j’avais envi de parler de ma rue. Dans ma rue il y a une laverie automatique devant laquelle je passe chaque matin, à peu près au milieu de celle-ci. La laverie fume quand il fait froid. Dans ma rue il y a une porte secrète qui mène dans une cours qui elle même mène sur une autre rue adjacente. Dans ma rue il y a une potière céramiste, un peintre, un atelier de dessin, un studio d’architecture, un institut de massage, une prothésiste ongulaire, une librairie anarchiste, un café clandestin, une pharmacie, deux bars et un centre de yoga. Ma rue est a sens unique pour les voitures mais pas les vélos ni les piétons. Les piétons peuvent marchés dans n’importe quelle direction. Dans ma rue il y a un passage piéton qui la coupe en deux et relie une ruelle et le porche de mon immeuble.
voilà une bonne grosse journée de merde
à part la lumière rien n’est beau
il n’y a pas grand-chose à dire de plus
Son oreille est tombée dans le terrarium.
Tout autour, des crépitements, de minuscules existences en mouvement qui s’orchestrent parfaitement.
Des déplacements imperceptibles mais bien présents
Et ça et là, des petites boules sombres.
Les témoins du danger qui rôde, qui risque de l’engloutir à tout moment. Personne ne le verrai, ni ne remarquerai son absence entre les hautes tiges de mousse.
Mais l’oreille sent la présence du long corps qui glisse, se traîne jusqu’à elle pour la faire disparaître
Après tout elle ne peut même pas lui envoyer vouloir.
C’est sa nature, sa fonction de se nourrir pour détruire les organismes trop vivants, ou ceux trop morts aussi
Des brins pourraient lui permettre de s’élever, de tendre vers le goulot, mais les parois glissent trop
Ses cris seront inaudibles
L’oreille a peur, la chose a entendu son souffle
« Ça donne envie de rentrer dans la peinture et de nager à l’intérieur »
Hier et aujourd’hui avec A nous avons réalisé une fresque sur le devant de notre porte côté square, les voisins de notre immeuble les petits comme les grands sont venus nous aider. Peindre une fresque collective amène souvent à libérer la parole, à en apprendre plus sur le vécu des personnes. Faire une peinture commune ça apporte une certaine satisfaction commune, une fierté partagée. En plongeant son regard dans la peinture, C à dit: « Ça donne envie de rentrer dans la peinture et de nager à l’intérieur ».
La réponse à la question d’hier: D) A à fait tomber son téléphone dans le pot de peinture
J’ai vu de très grosses boîtes de conserves aujourd’hui, elles m’ont beaucoup impressionné.
c’est pas une redescente, c’est une dégringolade
tout d’un coup je me sens grotesque parmi mes vêtements
c’est la fuite
mes compétences sociales semblent réduites au bégaiement
j’oublie de dire au revoir
les panneaux dans les couloirs du métro paraissent bien trop jaune, agressifs comme un triangle de déviation
en plus, j’ai envie de pisser
j’ai manqué de peu le métro alors je dois attendre encore
mais je sais que tout va bien
c’est juste que
le soleil se couche super tôt même sur les belles journées
l’obscurité engloutit tout
elle me rends un peu bleue,
et surtout j’ai envie de pisser
j’ai laissé hier un peu décanter, parce que je ne savais pas trop comment tout transcrire, et finalement aujourd’hui est une nouvelle journée irréelle
alors je vais mélanger les deux : je choisis soigneusement des trésors, mes yeux brillent, il y a du verre bleu qui laisse un peu passer le soleil, il y a bleu déclin qui vole toute la lumière, la plante du pied tire un peu, les cuisses aussi, je me contorsionne pour tout voir
saint-brieuc est désert, mais mes bras sont habités de celleux que j’aime
je suis bien
et mes mains se sentent plus seules qu’avant
Je suis allée à un anniversaire, ce que j’ai préféré c’était le coin enfant
.
La conversation s’était suspendue
Je n’avais pas encore fini ma phrase qu’on le sentait déjà
L’air était plus dense
Il était alourdi par toute la tendresse des histoires qu’on venait de raconter
Ma chaise n’est pas à la bonne hauteur et ça m’empêche d’écrire parce que mes pieds ne touchent pas le sol et que j’ai une drôle de sensation dans le dos et le haut de mes cuisses. Comme si j’étais tout faible et que j’allais m’évanouir, mais que mes jambes.
A) Une recette se prépare à base de peinture rouge
B) Les fourchettes se font une petite teinture pour plus de fun
C) Ce n’est que de la mise en scène
D) A à fait tomber son téléphone dans le pot de peinture
E) Ce sont les images d’une scène de crime
F) La réponse C
G) Il n’y a pas de bonne réponses
H) Je ne sais pas, tu nous enquiquine avec tes questions
Voici un poème sur mes ami.e.s et ce qu’ils font à St-Brieuc :
Lucie porte du over-sized. Ingmar saigne du nez. Noémie chante du Phillipe Katerine. Pauline est photogénique. Garance cherche un tourteau.
Et moi je tousse beaucoup et je me mouche aussi. Je suis toujours malade.
Samedi 5 novembre, il est 7h42 et je suis dans le train (je t’écris depuis mes notes de téléphone, tu t’en doutes), je suis dans le train et j’écoute Goodbye Marilou, Polnareff me fait pleurer et j’ai honte de te l’avouer mais encore une fois: tu t’en doutes. […] Polnareff crie dans mes oreilles « il était une fois toi et moi, n’oublie jamais ça » je le haie. Tu es ma plus grande rupture.
Ce matin, même le journal m’a rappelé mon inactivité.
Il y avait un traitre parmis nous.
Mes cauchemars prennent souvent la même direction
Les derniers instants consistent à essayer de faire le focus sur mes mains mais cela est pratiquement impossible, je les vois floues
Je me réveille en sursaut à cause de la forme noire devant mon lit, ce truc qui vient m’emmener dans des rêves pires encore
Mon cerveau fait souvent ça pour me rappeler que c’est pas réel, il me montre mes mains
Alors cette nuit, après un énième sursaut cardiaque, j’ai enfin décroché le duvet qui séchait et me terrorisait
Il paraît qu’il n’y a que éveillé qu’on peut voir nos mains telles qu’on les connaît, nettes et avec cinq doigts
Être effrayé·e par un pauvre bout de tissu…
quand tu tousses, c’est triste y’a pas de « à tes souhaits »
au Crous aujourd’hui j’ai vu un plateau rempli de nourriture passer entre les mains des employés : l’un a repris le steak pour le remettre à disposition, le deuxième a proposé à une autre employée de manger la crème au chocolat
en fait, c’est une fille qui n’avait pas d’argent et qui a dû abandonner son plateau plein, si près du but
j’imagine que personne ne lui a proposé de payer pour elle plutôt que de la laisser dans l’embarras et le ventre vide
si ça se trouve, j’ai mangé son repas
Je suis tout coincé·e
Je ne peux plus bouger mes bras
Je n’ose pas le toucher
Je bute sur mes mots
C’est comme s’ils étaient devenus des très grands cubes dans ma bouche
C’est comme si je m’élançais et que je me prenais un mur au milieu du front (ce serait un tout petit mur par conséquent)
Je n’avance pas
Dans rien
Nulle part.
Il faudrait s’en inquiéter.
Quand je suis triste je la regarde et tout va mieux.