on ne se comprend pas
« µµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµùµµµµµµµµµµµµµµ£ »
« µµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµùµµµµµµµµµµµµµµ£ »
Je me suis endormi·e tout à l’heure quand Loussine préparait à manger. Je me suis mis·e à l’envers dans le fauteuil, j’avais une jambe repliée sur l’autre, et tout mon dos et mon cou et mon crâne tenait sur l’assise. Je n’avais pas encore froid et j’avais déjà sommeil, alors à un moment pendant que je souriais, mes yeux se sont fermés. C’était un sommeil terriblement doux.
J’avais lu un jour qu’un.e caissier.ère déplace 1 tonne de produits par heure. Aujourd’hui j’ai travaillé 8h45 ce qui veut dire que j’ai déplacé 9 tonnes en une journée, je vais être méga musclée. 9 tonnes c’est le poids de cette mini pelleteuse, je pensais pas avoir autant de force.
aujourd’hui je suis allée au salon de coiffure où ma famille va depuis toujours
ce n’était pas les coiffeuses habituelles : j’ai dû tout expliquer à celle qui s’est occupée de moi
j’ai dû lui dire « court c’est pas grave »
j’ai dû lui montrer des images
c’était moins confortable que d’habitude mais j’étais quand même détendue, parce que je m’en fiche de mes cheveux une fois le premier coup de ciseaux donné
j’adore le bruit métallique qui glisse près de mes oreilles, la station radio de mauvais goût qui passe en fond mais que personne ne veut changer, l’odeur acre des produits, les femmes plus âgées qui me regardent discrètement pour voir si elles me connaissent
sur le siège voisin, il y avait la documentaliste qui s’occupait du CDI quand j’étais au collège : elle ne pouvais pas me reconnaître, c’était trop tard, alors je l’ai juste observée
sa voix était à peine perceptible
on aurait dit un fantôme
après j’ai donné de nouvelles indications à la coiffeuse, et comme je voulais pas l’embêter elle a un peu raté ma coupe
ma mère a grincé des dents : « c’est un peu strict quand même »
moi j’ai jubilé parce que j’ai l’air d’un ado en crise
et j’aime bien ça
Je suis partie si loin que la lumière a changé
A disparu de la surface des murs
Je n’atteins plus le bout de mon lit et je suis étonnée par le soleil d’automne
Comme si j’avais oublié les attributs du monde avant la perte de l’enfance
Sous la pluie dans les rivières et au-dessus des courants
Peut-être subsiste-t-il un arbre que je reconnais
Dont le frémissement des feuilles m’aiderait à me rappeler
Doucement le monde de mon enfance s’est détaché de moi comme les feuilles mortes
Pour rejoindre d’autres visages
Éclairer d’autres rivières
Apporter à d’autres corps la douceur d’un avenir sans craintes
Et les aboiements des chiens
Après une heure et vingt minutes de discussion avec mon père, j’ai enfin trouvé la réponse que j’avais envie d’imaginer à ma question : pourquoi les roches ne se reproduisent-elles pas comme les animaux ou végétaux ?
Outre les questions de composition quantique, atomique et moléculaire, ce que j’avais besoin de me dire, c’est qu’on est trop buté.es et que notre science est trop peu évoluée pour appréhender leur vie. Les roches ont une évolution, une vie même, mais qui s’étend sur des millions d’années, et tout comme il nous est difficile de contempler l’évolution de certains arbres vivants pendant plusieurs siècles, on ne peut pas comprendre la vie potentielle des roches et minéraux, leur moyen d’exister et de communiquer. J’aime beaucoup me dire ça, qu’il reste des choses hors de notre portée et pourtant si proches de nous.
Au début du mois de septembre avant la rentrée, j’étais en vacances à Lille chez ma soeur. Elle vient de déménager à Bailleul dans une ancienne ferme de 1870. Avant d’emménager dans cette ville, elle avait un appartement en Banlieue de Lille que j’aimais beaucoup. Il était au 6ème étage d’un immeuble avec des grandes fenêtres de chaque côtés de la grande salle. Le soir, j’aimais m’endormir sous les lumières et l’agitation de la ville. Ça me donnait l’impression de ne pas être seule et remplissait mon coeur de sérénité.
Un soir alors que nous finissions de vider l’appartement, je suis sortie dans le park qui entoure l’immeuble avec Jonas. Il me fait remarquer qu’il lui a semblé voir quelqu’un du coin de l’oeil en contournant le bâtiment. Il me dit que c’était un monsieur âgé un pull bleu lui semble-t-il mais qu’ensuite, après un vif coup d’oeil, la personne avait disparu derrière les arches. En arrivant devant l’entrée du hall commun, on aperçoit une voiture garée avec des personnes en combinaisons blanches, équipée de la tête au pied, rangeant des valises et instruments dans le coffre. Je fais la remarque à Jonas qu’on dirait une société de nettoyage mortuaire et que c’est glauque et que ça me fait peur. En retrouvant le copain de ma soeur dans l’appartement, on apprend qu’un monsieur âgé vient de mourir dans le bâtiment B et qu’il a été retrouvé après plusieurs semaines dans son appartement.
Brrrr, ce soir là je crois qu’on a vu un fantôme.
La vue depuis l’appartement Avenue de Mormal.
je vais manger au Club des Poètes avec une amie. Au lycée elle m’a enseigné le français, mais aussi la poésie, l’art, l’écriture, la position que je voulais adopter face au monde, face aux autres. Témoin inconsciente de mon premier amour (puis révélée, je lui ai tout dit dans un livre de poésies offert à la fin du lycée), guide inestimable dans la découverte de moi-même, bienveillance complice et oreille chaleureuse, ce soir je me lèverai pour lui dire un poème.
Peut-être aussi que j’arriverai enfin, sans cesser de la vouvoyer, à l’appeler par son prénom.
la gare de Poitiers est si laide qu’elle me file la nausée
la ville est morte
les gens sont en sursis
tout ici me rappelle l’odeur du chocolat au lait premier prix du collège, qu’on nous donnait par quatre carrés avec du pain pas assez cuit
un pas en avant
trois pas en arrière
une place m’attend ailleurs
Je rêve d’idées d’histoires dans mon sommeil. Je ne dis pas que j’ai toutes mes idées en rêvant, mais c’est ainsi que certaines d’entre elles me viennent. Par exemple, j’écris une histoire, et tout d’un coup je m’aperçois que je ne sais pas ce qui doit venir après – vous voyez que quand je commence une histoire, je n’en connais pas encore la fin… Juste une notion et quelque chose que je trouve stimulant. Je me forme une image qui m’intéresse et je passe à l’écriture. Mais je ne sais pas du tout quelles seront les étapes suivantes. Sur ce je vais dormir, et je n’arrête pas de me réveiller, en pensant « Maintenant, j’aimerais bien un petit coup de pouce ». Ensuite, même en me disant ça, je m’endors. Et je me réveille encore, et je n’arrête pas, en poursuivant cette même pensée. Si je n’y arrive pas, je dors toute la nuit, et le jour d’après je tourne en rond avec mes idées. En général, en rêve, ou vers dix heures du matin, soudain une idée survient, quelque chose qui en un sens ne débouchera sur rien, mais qui sera né de l’histoire. C’est comme ça que me sont venues mes histoires les plus originales ; grâce à ces idées, toutes les dix pages l’histoire prenait une nouvelle direction.
Reflections of A. E. Van Gogt, Lakemont, Fictioneer Books, 1975, p. 78-79
Si je pense fort à quelque chose, ça va me travailler toute la nuit. Peut-être pas aussi bien ni de manière aussi perfectionnée que Van Gogt, mais un peu quand même.
Alors je sais que je devrais plutôt chercher à rêver de la suite de mon mémoire, mais tout ce dont j’ai envie depuis des mois, c’est de voir une nouvelle couleur. Quelque chose de différent, et même si je ne la voit pas visuellement, au moins la sentir. Sous mes doigt, sur ma langue ou sentir son odeur, en rêve il n’y a pas de distinction. Je me languis simplement de connaitre quelque chose de nouveau qui chamboule mes certitudes, même si a mon réveil il n’en restera qu’un vague souvenir indescriptible.
Et tous les soirs, je m’endors en pensant à quelque chose qui n’existe pas encore
Quand j’ai cherché « la mer » dans le catalogue de la bibli d’abord il y avait des livres pour enfants. C’est drôle parce que c’est vrai en fait, peut-être que les adultes s’éloignent de la mer. Après j’ai pensé à tous les adultes qui vivaient près de la mer et en fait peut-être que c’est mentalement qu’on s’éloigne de la mer. Après je me suis dit que c’était bête, qu’il y avait plein d’adultes proches de la mer, tous ces adultes rempli•es de vent et de sel et de vagues, les adultes qui sont bougé•es, les adultes qui ont les cheveux salés et les yeux qui brillent. J’aimerai bien devenir un•e adulte comme ça, un•e adulte pas grise de la ville, un•e adulte grise de la mer.
Les problèmes auxquels il m’arrive de penser le jour je les retrouve toujours la nuit, sans pour autant qu’ils y trouvent une solution
J’ai fait plein de pauses clopes avec R. Je lui demandais vraiment tout le temps. La journée n’en finissait pas, et s’était composée uniquement de pauses clopes, sans pour autant que je ressente même une fois le goût de la cigarette sur mes lèvres. Je crois que l’idée d’arrêter de fumer en novembre vient me tourmenter jusque dans mes rêves
Je ne comprend pas, est-ce internet ou mon ordi ?
Je n’arrive pas à faire le post errance et les photos ne veulent pas s’inviter dans l’ordi. Il est tard (fin non pas trop) mais le sommeil manque à l’appel.
Les photos et les différents textes continuent de s’accumuler en même temps que la fatigue, mais là pour ce soir ça ne veut pas fonctionner alors je vais juste allé dormir.
Quand je raconte des trucs il faut que je raconte tout en long en large et en travers et des fois ça fait tellement de mots que je me perds dans ma voix et j’en ai le tournis. C’est grisant d’avoir tant de choses à dire. C’est comme un torrent qui sortirait de ma bouche.
8h15 (Hier)
Les yeux piquent un peu,
Il fait froid un peu,
Il fait déjà jour avec le changement d’heure,
Le brouillard encombre l’espace.
Ce matin c’est impression de matière avec les petits.
hier j’ai commencé un texte sur l’ambiance ouatée dans la ville et le bruit du parquet de claude sous mes chaussettes, mais on m’a interrompue : j’ai pas eu la force de recommencer quand j’ai vu que l’onglet s’était fermé et que j’avais perdu mon avancée.
c’était un lundi comme un dimanche, et aujourd’hui c’est un mardi comme un dimanche et ça commence à me taper sur le système
Mon voisin écoute du Elvis sous la douche et ça m’a rendu joyeux !
J’espère juste qu’il aime Superbus parce qu’il doit aussi m’entendre chanter sous la douche…
J’ai mal au ventre mais je ne sais pas si c’est dû au chagrin ou à la mozzarella probablement périmée de ce midi.
Dans les deux cas, je gère mal ma vie.
quand je serai plus grand je voudras être recolleur de bras pour les streameurs.euses.
Il n’y a rien de trop et en même temps tout déborde.
La vitre me regarde avec une éloquence qui échappe aux paroles et je ne sais plus vraiment ce que je voulais dire. De l’autre côté, la forme des murs semble plus expressive, mille fois plus captivante, et je donnerais n’importe quoi pour pouvoir les toucher.
Je me cache derrière le mensonge des miroirs, mais en fait c’est l’espace entier qui m’avale, qui m’absorbe jusqu’à ce que je ne veuille plus rien connaître que les distances, les images, les superpositions des objets et des murs, des plantes et des collines, si je pouvais me fondre dans le décor je pense que ça me suffirait.
Powered by WordPress