je voulais être ta shawty
Depuis ce matin je mets de la ricorée en plus dans mon café et ça donne un gout un peu sucré. « Une petite gourmandise » m’avait dit Madeleine, et c’est très vrai.
Depuis ce matin je mets de la ricorée en plus dans mon café et ça donne un gout un peu sucré. « Une petite gourmandise » m’avait dit Madeleine, et c’est très vrai.
Coucou c’est
moi.je
viens d’avoir un bureau
Sous mon lit. Sa serait cool de se voir par webcam
Peut-être que je me suis noyé•e dans Escapism et Ta Shawty et que depuis tout ce qui sors de mon cerveau c’est de la purée.
les noms sont identiques,
l’année change
des personnes surgissent des abysses et en remplacent d’autres
tout est à sa place et se rejoue encore
un peu différemment
à chaque nouvelle période
à chaque nouvelle seconde
Je pensais écrire quelque chose de positif, ma journée s’était très bien passée, pourtant il suffit d’un mail pour tout assombrir.
Mercredi je dois retourner là où je m’étais promis de ne plus jamais revenir. Je vais revoir ce prof sûrement, celui qui m’a fait comprendre il y a deux ans, que je ne méritais pas ma place dans cette école ; et que quand on est dernière de promotion c’est étonnant d’obtenir ce que les premiers n’ont pas réussi à avoir.
Je ne sais pas comment éviter d’y retourner, j’ai peur de n’avoir pas le choix. Comment expliquer à mon professeur qu’il m’est impossible d’y aller, que j’ai vécu là bas la pire année de ma vie. Celle qui m’a fait douter de mes choix, celle où il m’était impossible de me lever le matin, où chaque jour je rentrais chez moi en pleurant.
Celle où j’avais honte de moi.
La tristesse du ciel est tombée et le soleil l’a réchauffée. Et tes couleurs petit parapluie ont embelli ce ciel gris.
Un seul mot est souligné de rouge.
Seul ton nom est notifié comme erreur.
Il semblerait que même Word sache que tu ne devrais plus jamais être cité.
Comment t’es tu retrouvé là ? Dans cette poubelle d’un gris comme celui du ciel ?
Il était là, seul à attendre sa fin. Une personne énervée que tu ne fonctionnes plus, que tu commences à te faire vieux et à t’abimer, t’a jeté dans cette poubelle comme ça, sans te demander ce que tu en pensais. Puis je t’ai récupéré, tes couleurs mon séduite, je te donnerais une seconde vie petit parapluie, tu as des choses à dire. Tu en as essuyé des larmes du ciel gris, aussi gris que ton squelette métallique.
14h38
L2 5MIN
L3 6MIN
L2 9MIN
RDV à 15h00 sur la place 8 mai
Un samedi 14 janvier de l’année 2023,
22 mots
23 chiffres
21 ans bientôt
La ligne 2 vient d’arriver, le tram est parti, 5min se sont écoulées.
12 janvier
Deux poucettes dans le métro.
Deux bébés.
Il y en a un qui cherche le regard de l’autre, qui cherche à communiquer, à jouer avec l’autre. Mais le deuxième bébé ne se montre pas très réceptif, il observe, se questionne. La tétine dans sa bouche et le doudou dans ses mains, les mots restent dans sa tête. Puis l’autre bébé s’en va. Et celui à la tétine se retourne et le regarde partir.
C’est une très belle journée, le ciel est bleu, moi j’ai la gueule de bois et je me demande si il n’y a que comme ça que je peux écrire, en allant mal
j’irai au cinéma ce soir (peut-être)
Ça fait longtemps que j’ai pas pleuré. J’ai peur de déborder, comme la poubelle de ma salle de bain que je vide trois fois par an.
J’ai besoin de larmes rapidement sinon il y aura des déchets par tout par terre.
Dans 31 jours j’aurai 21 ans, les saisons se succèdent et mes parents vieillissent. Des cheveux blancs sont venus doucement encadrer leurs visages, si délicatement que je ne m’en suis presque pas aperçue ; mais maintenant ils se regroupent en mèches sur les tempes de ma mère, la barbe de mon père glisse du noir au gris ; et je repense à ces photos de mon grand-père à 40 ans, où je ne le reconnaissais pas, et le vent froid du temps soufflant sur ma nuque me murmure qu’eux aussi, ils vont changer. Parfois il va même jusqu’à dire qu’un jour ils vont mourir, et la Terre s’arrête de tourner et m’avale, jusqu’à ce que l’idée suivante vienne chasser ce néant et ramener dans ma poitrine une tiédeur qui ressemble à la vie.
Le soir, ou plutôt la nuit, vous ne trouvez pas que c’est paradoxalement un des plus beaux moments de la journée ? Je dis paradoxale car dans journée il y a jour et quand il fait nuit la logique veut qu’il ne peut pas aussi faire jour. Dans la nuit, ils y a celleux qui dorment, il y a celleux qui qui aimerai dormir mais n’y arrive pas, il y a celleux qui rêvent, il y a celleux qui s’embrasse, il y a celleux qui travaillent et que l’on oublie parfois, il y a celleux qui font la fête jusqu’à ce que le jour revienne. La nuit il y a celleux qui sont de l’autre côté du globe chez qui il fait déjà jour ou pas encore nuit. Mais la nuit, il y a surtout un silence, un silence qui vient mettre en évidence tous les bruits invisibles le jour. Le pas des voisins qui se lèvent, l’eau qui coule dans le radiateur, et tous ces bruits où nous pouvons juste imaginer un contexte dont la source la plus fiable est notre imagination.
Rêve du dimanche 9 janvier
Le bleu du ciel se reflette dans la mer qui semble calme et apaisée. Des dauphins son autour de moi, un puis deux. L’image est paisible. Puis je continue d’observer cette image d’un point de vu omniscients, je suis à l’extérieur de cette scène et j’observe la photographie, je la modifie sur mon ordinateur en pensant au post errance que cela pourrai faire.
j’aimerais aspirer les mouches au plafond
et enfouir dans la terre les bibelots qui font tâche
chaque nuit dans mes rêves j’ai une grande maison
mais quand je crois en elle, évanouie en un flash,
elle m’échappe ; j’aurais voulu y vivre et loger
sous mon toit amis fidèles et chats errants;
mais j’ai l’impression de sans cesse déménager
en trainant le poids de mes arrière-grands-parents
La nuit, c’est comme si ma peau était transparente et qu’on pouvait voir à travers.
Il y a une butternut bien assaisonnée qui est en train de rôtir dans mon four, je m’occupe de mes factures en buvant un grand verre de blanc dans un grand verre de vin, c’est comme si j’avais ma vie en main
Alors
Je suis arrivée sous la pluie, je me suis perdue en prenant le bus, j’ai perdu près de deux mille euros et me suis retrouvé à la rue par une arnaque au logement, j’étais seule, j’ai beaucoup pleuré, j’ai trouvé une chambre chez l’habitant, je suis allée à l’école tous les jours, une fille de ma classe s’est donnée la mort, j’ai consolé mes camarades, je suis allée à l’enterrement, j’ai pleuré les larmes qui me restait, j’ai voyagé pour oublier mon malheur, je n’ai pensé qu’au retour, j’ai perdu mon temps dans des cours qui m’ennuyaient, j’ai tenu trois mois sans trop savoir comment, le moral sur un fil tendu au dessus du vide
on peut arrêter de me poser la question maintenant ? ne le prenez pas mal surtout, mais voyez-vous j’aimerais bien réussir à passer à autre chose, si possible
J’aimerai bien qu’on arrête de m’enfoncer les doigts dans les yeux. Ça fait très mal derrière.
« L’absence, le vide, le manque – qu’avez-vous fait d’eux ? C’était notre seul bien. »
C. Bobin, Le muguet rouge
Chèr·es camarades,
Je crois que comme moi vous voulez vous retirer du monde. Chaque moment de l’histoire est unique, et nous, nous sommes la génération du trop. Oui, d’autres avant nous ont pu éprouver le danger de la démultiplication de tout – objets, images, controverses et groupuscules – mais nous sommes les premièr·es à en être étouffé·es. Le monde est devenu trop grand, bruyant, multiple, violent, muet et étriqué, et le besoin de lui échapper n’a jamais été aussi pressant. Nous avons deux choix, deux échappatoires : le choix de la mort ou celui de la vie. Les écrans ou les histoires. La simulation du dehors – ces fausses fenêtres projetées sur les murs, crachat millénaire sur la tombe de Platon – ou l’exploration du dedans.
Je ne perds pas espoir, et vous ne devriez pas non plus, parce que je pense que la situation terrible de notre naissance nous ouvre aussi les yeux ; et je dirais même, avec tout l’orgeuil de notre génération, que nous sommes plus lucides – pour celleux qui lèvent les yeux vers le monde – que nos sociétés l’ont été depuis longtemps. Réveillé·es par la peur d’un avenir inhumain, comme un seau d’eau jeté à notre âme dans la nuit des écrans, nous cherchons à retrouver un rapport au monde, un point d’accroche dans la tempête des idées et des images ; un abri. Un espace calfeutré où détendre nos muscles, reposer nos idées et déployer notre âme sans craindre de la froisser, de la déchirer aux vents contraires. Ainsi, nous nous replions vers le port de l’enfance, et nous réglons notre exploration enfantine sur celle d’usage, autrefois, pendant les jours de pluie : nous partons à la découverte de nos anciennes histoires et de nos propres maisons.
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