J’ai rêvé d’errance et d’apocalypse paris qui s’écroule des camions dans la seine, de l’eau qui coule le long des rues. Envie de partager mes draps avec quelqu’un juste de dormir accompagnée pour une soirée. C’est pas de la solitude c’est que ma peau à faim, plus vraiment d’autre désir que celui du confort total. Fatiguée.
« Je veux parler de peinture mais je suis gêné•ée. J’ai les mots qui s’emmêlent aujourd’hui et j’essaye de me forcer mais je pense aux début des phrases sans en trouver les fins. […] faire des réserves avec la peinture. Les images qui s’emmêlent envie de grandeurs et de petits détails […] Santé à la guérison, sous toutes ses formes. Guérison par la télévision, regarder les autres vivres des moments miroirs. Catharsis par l’empathie. Je crois que c’est un pléonasmes que je viens de faire… »
Il file doux dans le tube posé sur l’avant-bras
Ce bout de moi qui s’échappe reste à trente-sept degrés,
logique
mais je n’y avais pas vraiment accordé de réflexion
la sensation est étrange
Un fluide chaud-ininterrompu-réconfortant
Je regarde ailleurs mais il se rappelle à moi, c’est mesmerizing
L’infirmière me libère et c’est tout j’ai donné
la démarche fébrile mais le menton haut
Sur le chemin du retour il y a une chaussette d’enfant
Quand j’arrive à son niveau, la dalle de ciment sous mes pieds flanche un peu
Elle s’enclenche presque, produit un son net, façon piège d’Indiana Jones
Peu importe, si je flotte au-dessus
the night we met was of stone
and concrete and glass
will you be here by dawn?
wherever I saw you last
we can’t survive on those alone
the fragment of the past
Mon pèlerinage à Marseille, annulé. J’ai rangé mon bikini dans mon placard. Pas triste mais sous une chape de plomb. Les organes trop lourds. Pas le temps de me faire les ongles, mais je les veux gris, comme la chape de plomb. J’ai pris une longue douche pour nettoyer le plomb, je suis propre mais il en reste encore un peu à l’intérieur. J’ai écris ça sous la douche le sol est est trempé maintenant, en plus j’ai du parquet dans ma salle de bain, vraiment ridicule. On est paisible moi et le plomb ou alors c’est du fer. J’ai chronométré mon maquillage, 6 minutes, je pensais à ce que Inès m’a dit, que je ressemble à un animal innocent, un herbivore, une proie. J’ai souvent trouvé que j’ai un regard de souris (les grands yeux tout noirs), mais c’est vrai que ça tient plus de la biche, yeux dans les yeux à travers le pare-brise.
je me balance debout au centre du cercle, je me suis avancée et maintenant je me laisse atteindre par les dizaines de voix des unes et des autres, la rencontre est violente, je sens ma peau se hérisser aussitôt, je m’accroupie par terre et leur chant s’enroulent autour de mon corps, assaille mes oreilles toutes ouvertes, ça vibre de devant de derrière de toute part selon que grimpent les aigues ou bourdonnent les basses, le doigt collé a ma tempe notre air m’enveloppe, d’une rondeur escamoteuse, les meufs se sont toutes mises en mouvement à présent, déplaçant leurs voix qui ricochent et serpentent, éclatent un peu partout comme des bombes, moi j’ai le souffle chaud les sens à vif, et le feu au ventre sur ces mots que j’aurais voulu te chanter
il a oublié sa paire de grolles chez moi, ça fait deux soirs déjà qu’elles m’attendent bien sages quand je rentre le soir comme deux chats noirs roulés en boule
je délace les miennes puis je les place à côté, ou face à face plutôt, pour qu’elles se voient un peu, elles ont sans doute des trucs à se dire
« …Ton désir d’apprendre à conduire une voiture est louable. J’ai réussi à avoir mon permis au lycée. Et j’ai fait mes cours de conduite sur le Garden Ring à Moscou (effrayant!). Tu as une bonne vitesse de réaction, tu vas y arriver. … Et apprendre différents métiers c’est très bien, tout sera utile. Dans mon enfance, j’ai appris la menuiserie et la reliure. J’ai étudié la photographie et la radiophonie. Tout m’a été utile dans la vie. Pardonne ton grand-père pour les fautes de frappe, parce que je tape avec un doigt, et dans ma main gauche je tiens une loupe. »
Difficile de se perdre dans ce paysage que je connais si bien.
Je me souviens d’avoir traversé ce chemin, un tunnel de plantes essayant de nous ensevelir.
Il faisait frais, l’eau était haute.
Nous avons longé les rochers pour arriver sur la plage.
Des petits îlots se formaient.
Une fois les pieds dans l’eau,
J’ai levé la tête et vu, au soleil du matin, l’eau briller.
Plus j’écris, plus j’écris, c’est terrible comme engrenage, c’est l’addiction totale, le blablablabla infini … J’ai même plus envie de peindre, j’ai juste envie de parler dans google docs pour toujours. En tout cas je ne manque pas d’ambition, aujourd’hui j’ai commencé un roman, rien que ça, et vous serez ravis d’apprendre qu’il contient assez peu de fiction, c’est encore du racontage de vie. Mais bon vu que j’ai oublié plein de trucs, j’utilise la fiction comme un enduit pour boucher les trous. J’ai trébuché 1000 fois aujourd’hui, je sais pas ce qu’il m’arrive, et j’ai un bleu sur le bras, je sais pas d’où il vient. Je suis mal calé dans la grille de l’existence, c’est pour ça le malaise sourd que j’ai dans le dos. Mais je sais comment le soigner. Demain je vais m’enfermer dans le train pendant 4h et quelques, ça me fera du bien, ça va tout soigner, c’est mon monastère à moi. Note : j’ai bu un thé à 20h, c’est un test, pour voir si j’arrive à m’endormir aux alentours de minuit malgré ça. Je vous dirais demain ;)
J’aime bien entendre le pas lourd de ma voisine, martyriser le vieux plancher de notre immeuble moyenâgeux.Normalement ça me ferait chier d’avoir à supporter les incivilités des personnes qui m’entourent, mais là ça me rappelle qu’une part de moi vient d’avoir toujours été entourée : en haut, en bas, derrière et même devant.
J’adore vivre dans un petit casier empilé sur un autre, nos petits trous de souris.
Parfois le soir, quand elle rentre vers 23h elle bouge ses meubles. Au moins une fois par semaine. J’aurai maudis n’importe qui d’autre, mais elle sans même l’avoir jamais vu je l’aime comme si j’entendais ma mère écouter la télévision trop fort dans le salon.
Les moustiques de titanes réapparaissent. Increvables. Echo qui percutent sans rythme ni logique. Insupportablement aiguë, lourd de vibration. Par milliers, ils le transforment en ce qu’ils aiment. Ils voient en lui un habitat naturel. Terres brûlantes en transes de sueurs fondantes. Pensées humides et irritantes, regard stagnant et suintant.