only blue and black days
19 décembre 2023
drift
Pensée en boucle ou travail baclé il y avait là une ambiguité face à laquelle, paralysée, elle ne savait pas répondre. Il faut du courage pour se décider à entrer tout entière à travers le brouillard pour une durée indéterminée. Certaines dérives chaotiques méritent un peu de douceur et un peu moins de résistance armée. D’habitude c’est l’inverse, les observer sans rien faire lui donne la gerbe. Envie d’humeur placide : qui garde son calme, qui est doux, paisible, sans réaction violente. Elle s’était promis de sortir mais elle reste dans la chambre pour exploser dans son coin.
I don’t wanna change but I don’t wanna stay the same. I don’t wanna go but I’m runnin’.
Elle porte sur elle ses vêtements de la veille par dessus son pyjama. Elle se dit qu’à 23h47 il y a un monde où il est encore temps d’aller prendre l’air, marcher dehors pour mieux réfléchir. Elle croit à ce moment-là que dormir, être inactive c’est céder. Que l’idée de céder la ronge autant qu’elle la désire, parce que du sommeil oui, elle en a vraiment besoin. Elle ne sais pas. C’est comme ça qu’elle fini 98% de ses phrases en ce moment. Ça l’exaspère. Comme si chaque question posée engrangeait une nébuleuse, dessinait une somme de points trop nombreux qu’elle commencerait à relier mais dont elle perdrait rapidement la suite. Elle a jamais vraiment su choisir le chemin le plus court. À la place elle prend des trajectoires molles. Elles se demande de quoi sont fait ses mots qui piétinent en salle d’attente en attendant leur heure.
18 décembre 2023
FAVU
On the country lane linking our hidden home at the entrance of the forest to the village of St-Martin-de-Gurçon, Mommy and I are walking. The golden hour is dazzling our skins. Hand in hand, eyes half- closed, we let ourselves be soothe by the chirping of crickets. Two years old and already a proven walker, I take the lead and Mommy watches me going further. The few muscles of a fleshy bambino sticking-out of his nappy draw on her face a tender smile. On my right begins the football pitch that is no longer used and Mommy keeps her caring observation, without never stopping me from moving forward. So I walk, I walk with the gait of a tot to whom every step gives an exciting breath.
All of a sudden, as if I have a presentiment of being tracked by an unknown form, I stop. Mommy’s attention is sharpened and she keeps watching me from afar. Keeping a close eye on the ground, my small body with my big head jumps up when I see my shadow move for the first time. The pout of my face seems to say “Who’s that ?”. Mommy is gazing, recording the action in her memory. Her smile keeps growing more and more from the amusing candour of a child. So I step back, still facing it when I realise that this strange black puddle is moving toward me, copying the rhythm of my footsteps. My face expression doesn’t seem to enjoy the prank, and upon examination of this shadow, I attempt a couple of strides on the side. A show that Mommy can not miss and coming by right next to me, always this smile on her face, she holds out her hand to me which I immediately grab, still watching my foe.
The stroll keeps going side by side, I won’t stop turning back until the end of the day, a behaviour that will put Mommy’s laughter on top of the chirping of crickets.
Palais mental
Dans ma tête, il existe une petite boite en carton, rangée à la fenêtre de l’escalier du collège Notre-Dame de Poissy. On y trouve une rose rouge et un tas de lettres. Tout ce que je veux oublier s’y trouve, alors je ne sais plus ce que contient vraiment cette boîte.
Il faut lever la tête pour l’apercevoir mais pas besoin d’être dans un escalier pour l’attraper, et puis pour la remplir il suffit juste de fermer les yeux et d’oublier.
J’ai même oublié tout ce qu’il s’y trouvait.
Dans la petite boite en carton, rangée à la fenêtre de l’escalier du collège Notre-Dame de Poissy.
Analogie mouillée
Elle disent que combattre quelque chose c’est faire de cette chose un centre. Qu’alors, d’abord, la combattre devient une habitude. Puis que cette habitude mute en besoin. Elles disent que si combattre une chose devient un besoin alors on finit par avoir besoin de cette chose, par en faire, pratiquement, une raison d’être au monde.
Elles refusent de se battre contre ce dont elles veulent se débarrasser.
Parce que j’ai lu ce passage dans l’odeur des pierres mouillées de Léa Rivière et que j’ai remplacé « chose » par « anxiété ».
généralités (80)
vendredi 15 décembre
Je sens ma peau qui se réveille les idées fixes qui reviennent,
Envie d’un truc violent mais surtout d’un truc surprenant.
Tout glisse tout va pour le mieux mais je suis pas soulagée pour autant, inconfort assourdi en arrière ton en arrière cuisine, derrière une porte.
Je me demande combien de temps encore à continuer #errances, maintenant que je suis lancée, toute ma vie ?
généralités (79)
jeudi 14 décembre
– 1 brouillard de soulagement
– 1 peur des moisissures
– 0 appel à ma proprio
– 1 tristesse entrevue, pas ressentie, un truc qui couve, sous les lattes
– 3 raclettes cette semaine …
généralités (78)
mercredi 13 décembre
Mon anniversaire, pour la première fois j’ai l’impression d’avoir le bon âge c’est rassurant, je me sens ni en retard, ni en avance.
Je me sens bien au bon endroit au bon moment, juste un peu encombrée, de trucs à trier, de poids à jeter, de quelques désordre dont je dois me débarrasser.
généralités (77)
mardi 12 décembre
Ça manque de porno désespéré, de porno ou les gens pleurent en se disant je t’aime car demain il a son avion, ils vont pas se voir pendant 6 mois,
J’aimerai un porno qui m’émeut aux larmes,
Un porno d’un couple qui s’aime encore mais qui fonctionne plus,
Un porno d’une meuf qui trompe son mec, et qui s’en veut tellement (elle jouit en pleurant),
Je veux le porno de deux amis qui s’aiment depuis 10 ans qui couchent ensemble pour la première fois, ils arrivent à peine à y croire c’est enfin le moment
Mais bon je vais me rabattre sur Pegging my boyfriend compilation.
17 décembre 2023
On attend
C’est quand même des lieux où on attend qu’on s’occupe de nous
Où une partie de nos problèmes est sensée être retirée de nos épaules pour qu’un.e inconnu.e volontaire accepté de jeter un œil avisé.
Et en gros après je voulais parler du fait que tu sais que la personne est payée et tout et que c’est une forme de solidarité où on sait bien pourquoi on est là. Et que genre malgré ça tu ressens toujours cette sorte de hiérarchie où toi tu sais, tu te sens comme une vicos et t’as l’impression que tu fais trop chier et t’essaye de te faire de plus en plus petit, genre t’as l’impression que t’en demandes bcp trop alors que de base t’es là pour qu’on t’aide. Tu préférerais disparaître plutôt que d’avoir à demander en fait.
Extrait de note n°30
[…] Il l’aime ça, c’est sûr, et lui accorde son talent dans les domaines qui la concerne comme son travail (et encore qu’il ne se gêne pas pour lui donner pléthore de conseils malvenus).
Depuis toute petite, je ne les ai jamais vraiment respectés. Ils me donnaient l’impression qu’ils me rejetaient alors je les poussais encore plus. […]
J’ai fini par avoir presque pitié. C’est triste. Je veux être Peggy Olson, pas Betty Draper. […]
Nicki a dit « if i had a dick, i would pull it out and piss on him. » j’ai plusieurs noms en tête.
[…]
Bref, clap de fin pour errance intime aujourd’hui.
marmotte
je ne pensais pas trouver par moi-même une telle évidence. c’est quoi? des traits du visage, une attitude, des expressions? Les trois. bon, je suis d’accord. je me sens marmotte, surtout en ce moment. dans ma chambre, au chaud, le volet fermé, je suis bien. je grignote de temps en temps. je crie si on m’attaque. mais ne me sortez pas de ma tanière si je ne le demande pas. merci.
à la laverie #2
Là quelque part reposait un oiseau essoufflé. Il s’était mis à compter silencieux ses minuscules plumes blanches charbonneuses qui lui restaient, celle que la tempête n’avaient pas dispersées ça et là sur les cases bleues du grand échiquier. Il ne gémissait pas. Il attendait simplement que sèche la larme coulée du pli de son œil spongieux et humide de javel. Les mortes sortirent du tambour pour la seconde fois. Ses plumes furent amassée pour garnir un clic-clac. Il trembla de froid.
canapé-lit, Jules
16 décembre 2023
J’attends encore
Et si on m’oubliait ? Et si on me sautait ? Et si mon numéro n’était jamais appelé, et que par une erreur d’inadvertance (de la personne de l’accueil, ) je tombais dans l’oubli ?
Arvor
Komorebi: chatoiement de l’ombre des feuilles créé par le Soleil
« la prochaine fois c’est la prochaine fois et maintenant c’est maintenant »