contexte
c’est une longère en granit et un cabanon en amiante
un cerisier un noisetier et un pommier
c’est une longère en granit et un cabanon en amiante
un cerisier un noisetier et un pommier
Le sourire aux lèvres, j’expire. Je la fais naître par de tièdes vapeurs séquencées. Les rougeurs en couronne sur mon visage, il s’en extrait quelques gouttes qui ruissellent le long de ma nuque et meurent lors d’un grand saut. D’un trop plein de textures dans l’exercice de respiration, j’éructe un amas de postillons droit vers le canal. Liquide rencontre liquide. Mon liquide que des bulles éphémères ne permettent déjà plus de distinguer, s’est fondu dans une entité qui la dépasse. Cette part entière de moi-même qui a toujours été présente dans le cadre. Elément inconscient indispensable au décor de ma dépense. Toujours silencieuse.
Aujourd’hui seulement, je réalise la nécessité de cette pluie qui née de tous mes pores, dans sa rencontre avec l’eau du canal. L’onde de l’eau comme courant avec moi. Ode à l’eau qui a toujours su apaiser mes nerfs, pour trouver en elles de grands soulagements.
Si j’avais été à la fac, quel genre de personne je serais devenue ? Si j’avais étudié la chimie, la physique ou même la philo. Je pense que je serais rester dans un marasme, une brume intellectuelle. Inconsciente d’un état éveillé possible quand je suis animée par quelque chose qui me passionne. Je crois que j’ai vraiment l’impression d’être endormie quand je ne peins pas. En veille vraiment, même ma vision est voilée. Je n’ai vraiment pas envie de faire autre chose que ça. Jamais rien d’autre. Toujours peinture. Amour toujours. Peinture toujours. J’espère pouvoir en faire jusqu’à la fin de ma vie.
(…)
A l’ombre dans un terrain inconnu. C’est étrange car je sais que l’angoisse me tient les tripes mais elle n’est pas envahissante, elle est même presque rassurante (?)
Merci Dieu ( l’univers ) de m’avoir donné des ressources, un puit de courage et une dentition résistante quand je dois pousser mes limites. Sous la peau des joues je sens les frissons courir mais le cœur est paisible. J’aurai aimé que la journée aussi le soit. (…)
Amour amitié, je trouve du bonheur dans le bonheur de mes amis et dans le fait d’être heureuse pour eux aussi. L’amour appel l’amour et ressource nos coeurs.
lundi 29 janvier
Traite moi gentiment je suis bien trop sentimentale depuis quelque temps, oui j’ai besoin de promesses oui même si elles sont fausses, c’est une question de foi moi j’aime les serments.
Je me traite gentiment depuis maintenant presque deux ans, je me traite gentiment depuis que j’ai réalisé que mes manquements se suffisaient à eux même ça sert à rien de continuer à taper sur un clou déjà planté sinon à s’épuiser.
Moi j’aime les serments moi j’aime les cadenas avec clefs, est ce que tu penses que c’est un piège de s’enchaîner les uns aux autres, moi je m’entoure pour grandir côté à côté, je ne retiens personne et le cadenas est juste pour moi.
Telle une ficelle qui se déploie dans mon intérieur, cette errance me chatouille de frissons internes et séduit mes jambes qui déjà empruntent son chemin.
Impulsion d’une fuite, recherche d’une quête qui me conduit vers cette inconnue. Une folle histoire née dans le lancement d’un regard éperdu. Un parcours encore caché se languit derrière sa courbe accueillante qui me séduit en me faisant oublier les douleurs des premiers efforts.
Une rencontre.
Elle a longtemps été là, comme si elle m’attendait.
Ce n’est que tardivement que je me risque à lui céder.
Errer serait parcourir aux côtés de cette inconnue en acceptant de se laisser parcourir par elle également. Se serait prendre le risque de cette étrangère lorsque l’on a le besoin de se sentir étranger avec soi. Être acteur d’un corps se mouvant dans un espace inexploré en l’appréhendant comme un nouveau-né. Être spectateur de ce mouvement, observateur de l’instant, ingérer et absorber les moindres interactions qui viennent façonner cet autre soi. En soi. Un dialogue initié avec son entre-soi. Y pénétrer et se faire pénétrer. Se perdre l’âme ouverte et dévouée devant l’immensité vulnérable que ce choix d’errer implique.
Nous nous parcourons en cet automne 2022. Lorsque les couleurs encore torrides d’un été sans scrupules s’adoucissent dans la réflection d’un courant chatoyant. Lorsque ses lignes se détendent pour qu’une impression de feu de cheminée ondule et danse au rythme d’une course lente. Prenant son temps, ce canal pourtant étroit remplit mes yeux de fabuleux vitraux étincelants. Le regard qu’une peinture romantique hypnotise, l’esprit divague quand le corps reste statique. Les premières sueurs se sont dissipées et la caresse d’une brise effacent les perles de ma peau.
Echapper à son quotidien. Dans son quotidien. Il ne s’agit pas de le changer, de l’inverser, de lui ajouter ou de le supprimer. Il s’agit de le mettre de côté. Se créer une habitude dans cette routine ou celle-ci n’est pas envisagée. S’autoriser une crevasse dans ce nuage. Comme le besoin d’une inspiration nouvelle pour mieux retrouver ce cocon moelleux si menaçant quand le temps se tend trop longtemps. Comme une couette bien chaude qui nécessite le passage d’un vent frais pour en extraire toutes les impuretés logées. Car ce n’est pas ici que le corps à besoin d’être. Ce n’est pas ici que les pensées se dissiperont. Ce n’est pas ici que mon brouillard se lèvera.
Il est pour certains parfois nécessaire de se réfugier à l’extérieur de leurs limites quant au sein même de leur confort, la tête se projette ailleurs. Ailleurs, quand il se manifeste, il n’est pas nécessaire de lutter, de s’opposer, de parer contre lui. Ailleurs, il faut le visualiser. Ailleurs, il faut aller le chercher. Un moment de pause à s’accorder qui viendra faire naître l’impulsion d’un corps en demande, de membres à tirailler, de muscles à chauffer, de peau à suer, dans la soif d’une fuite ou d’une quête nécessaire.
c’est déjà-là mais bien au fond du corps
je tire sur la corde quand j’en ai besoin et ça semble de nouveau facile
lestement posé au creux de mes talons,
il repose
comme une antiquité qui aurait coulée nette
jusqu’au fond
attendant qu’on se rappelle à elle
dimanche 28 janvier
J’ai l’impression de devenir prétentieuse et hautaine à force de m’embourber dans mes métaphores. J’ai peur d’en dire trop, et en même temps de passer à côté de l’essentiel, complètement. J’ai peur de mal résonner avec les autres avec l’extérieur, j’ai peur d’être seule et d’être trop bête pour m’en rendre compte. Enfin je parle beaucoup de peur ces derniers jours, mais c’est plutôt des vagues inquiétudes, des incertitudes, une confusion assez tenace.
Il faudrait que je revienne à des choses plus simples je crois, enfin j’en sais rien en fait j’ai juste envie qu’on me prenne la main, je me sens plus jeune et plus fragile aujourd’hui, c’est un jour de chevreuil et pas de chien.
samedi 27 janvier
Merci seigneur merci, merci pour mon coeur changeant et mes joies infidèles, merci de m’avoir créée malléable avec une température de fusion pas trop élevée
Et d’ici quelques jours je vais retourner dans la ville où je suis née, je pense j’espère y trouver des réponses et la satiété.
Parfois, le corps est à l’arrêt, le regard plongé dans le vide. Les deux globes immobiles ne cherchent rien. Envouté, un bruit sourd et aigu projettent toutes sortes d’images, de mots sur la pupille. La ligne de chaque volume s’épaissit, se trouble et renforce la clarté incisive du flux interne. De la main statufiée, un doigt se décroche nerveusement, pulsion d’une énième vision ensevelissant les pensées.
Les paupières clignent presque dans un craquement, balayant vainement les résidus hypnotiques. Le brouillard épais ne se dissipent pas. La machine s’actionne, engendrant un effet sur chaque engrenage, partant du cœur seul jusqu’aux extrémités froides. Somnambule ensorcelé par ses démons quotidiens, au sein de son foyer les bras s’activent, ramassent, aspirent, astiquent et s’emmêlent. Les pieds picotent jusque dans le derrière des mollets, et par secousse, en équilibre sur une jambe, l’autre tente de s’en débarrasser. Les déplacements se muent en de futiles allers-retours et telle une bête en cage, les démangeaisons ajoutent un agacement aux gestes automatiques.
Stop.
Je m’arrête.
Irrité jusqu’au flanc de mon cou, je secoue la tête pour créer une brèche dans cette fumée obscure. Un ciel.
Je continue de laisser pousser mes ongles mais étrangement ça ne m’aide pas à tenir mes rancunes. C’est sûrement une bonne chose. Non, c’est même sûr. […]
Colère sans rancunes, mais aussi rancunes ( tenaces ) sans colère. Comme un chien ( coucou Marie ) avec son os, caché au fond de sa panière, ne jamais le montrer et jalousement le garder. Les humaines nous disent de le lâcher, que c’est mauvais pour nos dents mais on ne les comprends pas, elles ne sont pas de la même espèce ( les psy ).
Il est 21h37, samedi soir et je viens de finir Les Choses de la vie. Cela fait maintenant 3h qu’il fait nuit et je n’ai pas d’amis à voir ce soir. Ni demain d’ailleurs. Parfois, mes poils se relèvent dans une sensation de chatouille par-ci par-là. J’ai le corps et l’esprit embrumé et j’aimerai y voir plus clair. Je voudrais dire que j’erre, mais ça me semble moins relaxant que ça. Non, là à l’intérieur il fait toujours jour, j’ai encore plein de réserve. Sauf que je ne les utilise pas, à la place je les gâche. J’ai peur de tout gâcher. Rien que de penser que je me triture encore tout seul, je me gâche l’instant. De quoi sont fait Tommy et Wendy pour paraître si distant de tout ça ? Est-ce que je peux ne plus avoir d’amis un jour ? Comment parler / montrer son quotidien ? Comment apprendre de quelque chose dont je ne me suis jamais senti proche ?
Si on laisse décanter la croute, on fini par se retrouver avec une peinture. Vrai opération de réanimation aujourd’hui.
Merci Dieu ( l’univers ) de m’avoir donné un minimum de patience
vendredi 26 janvier
J’ai peur d’être trop narcissique pour l’amour le vrai, de jamais aimer quelqu’un sincèrement comme je m’aime sincèrement, de jamais ressentir avec quelqu’un d’autre les émois que j’ai seule enfin surtout de jamais voir plus loin que mon reflet dans les pupilles de celle en face de moi,
J’ai peur à force de me regarder dans le miroir d’avoir créé un mur d’avoir voilé mes yeux, j’ai peur de jamais aimer autrement que par intérêt,
J’ai peur d’avoir lu trop de romans, de jamais réussir à distinguer la fiction de la réalité de transformer de déformer chaque aventure comme étant juste un chapitre.
Je crois que je suis malhonnête je crois que je m’en rend même pas compte, et le pire des menteurs c’est bien celui qui croit aux conneries qu’il raconte, je suis un escroc un vendeur de produit miracle au porte à porte, un faux prophète, un fou somme toute.
En ce moment j’écris rien, j’ai rien ema écrire d’autre que des lettres que je commence dans le carnet sur d’anciens dessins mais que je ne finis pas
jeudi 25 janvier
J’ai déjà parlé de bonheur surnaturel, mais celui de cette semaine n’est rien d’autre que magique, divin, j’étais amorphe et plus lucide depuis un, deux mois, et j’ai beaucoup pleuré le weekend dernier (pour des histoires de chien et de laisse, forcément), bref j’ai sortie la tête de l’eau je sais pas comment, enfin si Inès m’a aidé notamment j’ai fait un voeu un pacte, je vous en parlerai plus tard si ça vous intéresse, et d’ailleurs
Je me demande si suis plus une collectionneuse qu’une peintre,
Et meilleure à écrire qu’à peindre.
Pleine lune en Lion. Les étoiles ne sont pas complètement alignées mais
j’arrive à faire de mon mieux et plus encore
Merci Dieu ( l’univers) c’est toi qui donne.
Aujourd’hui j’ai adoré quand on m’a demandé :
« Est ce que je peux tremper mon biscuit dans ton café ? »
Papa aurait été fier
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