J’écoute un podcast et je me demande :
est-ce que Proust aurait écrit sur un ordinateur s’il avait eu le choix ?
Autrement dit, tout communique et je persiste à croire qu’on écrit de la poésie bien plus belle avec un stylo qu’avec un clavier.
Le culte du passé amène la frustration constante d’avoir manqué l’âge d’or de l’art, de la littérature, de la mode… Et en effet ce qui a existé n’existera jamais plus ; mais ce qu’on se représente depuis le présent n’est pas non plus ce qui a existé ; Proust lui aussi devait trébucher dans les escaliers et mettre sa veste à l’envers de temps en temps.
Alors peut-être que les différences d’époques n’ont pas tant d’importance, qu’il n’y a pas de recette miracle. Elle nous manque pourtant, on tâtonne dans le noir et je crois que ça, ça ne changera jamais ; on l’invente dans les images déformées du passé imprimé sur du beau papier. On s’imagine qu’eux, il y a cinquante ans, cent ans, eux étaient dans les conditions nécessaires pour créer du beau.
Mais : évitons les clichés et écrasons la fausse nostalgie.