Errances

10 octobre 2022

pour expliquer mon court silence

Filed under: - marion — Marion @ 08:29

Tant que le ciel est de ce pourpre noir, tant que la voix n’a pas tremblé à mon oreille je retiens mon souffle.
Si je savais comment faire je retiendrais pour toujours les dernières senteurs de l’été dans la première fraîcheur de septembre, l’or des fins d’après-midi ne me quitterait plus jamais et il n’y aurait plus pour moi, ou pour toutes celles, tous ceux que j’aime, d’heures creuses comme un lac asséché plongé dans une nuit noire, collante et sourde.
Tant que je ne distingue que les silhouettes des immeubles et que les églises restent éteintes je m’efforcerai enfant pratique d’un monde virtuel de recouvrir mon angoisse de sons incohérents, de visages trop lisses et d’amours trop purs.

Il faudra bien que le jour se lève et que la voix revienne.
Jamais rien ne s’opposera assez radicalement à la vérité absolue que la vie continue.

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(P.S.: héberger des (futurs?) membres du Massicot c’est bien, parler avec elleux des livres qu’iels remarquent dans ma chambre – Rilke et Bobin pour toucher tout près du cœur – c’est encore mieux.)

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