je lui ai dit « tu » pour la première fois
Je suis partie si loin que la lumière a changé
A disparu de la surface des murs
Je n’atteins plus le bout de mon lit et je suis étonnée par le soleil d’automne
Comme si j’avais oublié les attributs du monde avant la perte de l’enfance
Sous la pluie dans les rivières et au-dessus des courants
Peut-être subsiste-t-il un arbre que je reconnais
Dont le frémissement des feuilles m’aiderait à me rappeler
Doucement le monde de mon enfance s’est détaché de moi comme les feuilles mortes
Pour rejoindre d’autres visages
Éclairer d’autres rivières
Apporter à d’autres corps la douceur d’un avenir sans craintes
Et les aboiements des chiens