« Passage » De Anna Gavalda
Alors qu’elle se retournait, tranquillement, l’esprit encore embrumé et les mains dans les poches, elle sursauta et ne put s’empêcher de pousser un cri idiot.
Un grand type, tout de cuir noir vêtu, botté et casqué se tenait juste derrière elle.
– Euh bonjour… finit-elle pas articuler.
L’autre ne répondit rien et tourna les talons.
Il avait enlevé son casque dans le couloir et entra dans la cuisine en se frottant les cheveux :
– Hé Philou, dit voir c’est quoi la tantouse dans le salon, là ? c’est un de tes copains scout ou quoi ?
– Pardon ?
– Le pédé qu’est derrière mon canapé…
Philibert, qui était passablement énervé par l’ampleur de son désastre culinaire, perdit un peu de son aristocratie nonchalance :
– Le pédé, comme tu dis, s’appelle Camille, rectifia-t-il d’une voix blanche, c’est mon amie et je te prie de te comporter en gentleman car j’ai l’intention de l’héberger ici quelque temps…