irish goodbye
boire de la bonne bière, parler trop fort au pub, payer six euros un mauvais vin dans une minuscule bouteille, la whipped cream et les baby guiness, le serveur de Frank Ryan, dire grand et ye et hiya, les t-shirts de Rory, les gens qui portent des pulls de Noël tout le mois de décembre, les maisons sur-décorées pour Halloween, se baigner dans la mer glacée fin novembre, cracher sur les anglais, râler contre les touristes à Temple Bar, repérer les stickers franco-anarchistes partout, courir sous la pluie à 23h30 pour ne pas rater le dernier Dart, Dublin in the rain is mine – a pregnant city with a catholic mind, écouter les Undertones, Sinéad O’Connor, les Cranberries et les Corrs, penser à St Malo sur les rochers de Sandycove et au Cap Fréhel sur les chemins de randonnées de Howth, prétendre comprendre les règles du GAA, traverser le pays en bus pour le prix d’un sandwich, envoyer des cartes postales aux gens que j’aime, le marché aux puces des Liberties, les concerts à Vicar Street, la bouquiniste de Cows Lane qui lisait Madame Bovary, ne pas réussir à aimer le whiskey, même irlandais, même dans le café, arrêter de fumer à cause du prix des cigarettes, arrêter d’écrire à cause de la dépression, lire James Joyce et Emilie Pine, les accents différents à chaque coin de rue, l’accent nord-irlandais, avoir ma tête dans le journal et me faire reconnaître à la cantine, la gentillesse des irlandais.es, le soleil tous les jours, la pluie tous les jours, les quatre saisons en douze heures, retrouver Emma à Blackrock pour voir la mer, le café au lait végétal, les banana bread plein d’épices, regretter de ne pas avoir de poncho, pester contre les bus, les écureils de St Stephen’s, croiser des renards dans mon quartier à chaque fois que je rentre dans la nuit, manger une glace artisanale à 22h en décembre (saveur sea salt & butterscotch), sortir des petits commerces en disant God bless you, les marées hautes par la fenêtre du Dart, […]