processus de construction d’un livre
Dans le café où je vais tous les matins écrire, j’explore les recoins, j’imagine des possibles. Il y a en face de moi une double-porte et je ne rêve de rien d’autre que de la voir s’ouvrir sur un soir d’été. Le patio n’est pas chauffé et je garde ma fourrure d’une autre époque à l’intérieur du bar anachronique où je me sens abritée. À droite, un miroir et une fenêtre nient ouvertement le mur bordeaux, comme deux petites peintures plus fraîches que nature. Les reflets sur les portes vitrées se refermant font défiler le monde caché du bar, de l’autre côté du mur juste assez ouvert pour m’en révéler les indices.
En dix minutes le café est froid, la place est plus grise que bleue et nous sommes entré·es dans le jour.