renard feu jour 2
Femurix n’y est pas allé de main morte. Ma tête bourdonne, j’ai les canines qui démangent, le dernier coup qu’il m’a porté devait être guidé par une sacrée rage. J’aurais pas dû fuir, Blaireau dirait que j’ai été lâche. Moi j’dis que c’est de l’instinct de survie quand un squelette géant, de 4 fois votre taille vous poursuit c’est le minimum requis.
J’étire mes pattes toutes molles et masse ma truffe. Je me releve comme je peux. Si Blaireau me voyais il rigolerais bien fort dans ces cabine. C’est bizarre je croyais être dans le paradis perdu mais…
Autour de moi il n’y a que du marbre noir c’est lisse sous mes griffes. À gauche, à droite, en haut, en bas… Mon cœur s’emballe. Je n’ai aucune idée d’où je suis. Je panique: je cours, vite, je glisse sur la pierre, cherche une issue, tourne à gauche, puis à droite, encore à droite, à gauche. C’est sans fin. Un dédale de pierre sombre. La respiration frénétique je m’arrête et me laisse glisser contre un mur, je lèche ma patte, lisse mon poil, frotte mes yeux. Une action à la fois je me calme. J’en oublie presque ce que je suis. Une grande inspiration et j’allume une flamme au bout de ma queue. Brillante et chaude comme une étoile, la lumière me révèle de magnifiques colonnes, qui s’élèvent jusqu’au ciel, un lustre en tourmaline noire orne le plafond. Il reste encore des bougies dessus, je me concentre et les allume.
C’est incroyable. Je suis dans une immense salle, presque vide. J’avance, curieux maintenant, la peur est partie. Même mes poils de nuque sont à plat. il y a une odeur douce dans l’air comme celle d’un câlin avec un être cher. Au sol gravé dans la Pierre on peut lire, incrusté dans un cercle : temple chronomal trilithe.
C’est forcément Fémurix qui m’a traîné là. On sent la magie sur les murs. Je tente un « hé ho » puis un « il y a quelqu’un » dans le vide. La seule réponse est celle de mon propre écho.
Quelque chose brille au fond, Blaireau dirait arrête de mettre ton nez partout où ça brille on dirait une Pie.
Mais moi j’dis allons-y personne n’est là de toute façon. Je trottine à l’autre bout de la salle il y a un autel, je grimpe dessus. C’est gigantesque et fait de granit. Sous moi, une fresque s’anime. Dans ma tête, des bruits de guerre résonnent des hurlements et des éclats d’épée s’entrechoquent. Je me déplace, sous mes pattes la fresque éveillée montre un monstre immense, drapé de ténèbres qui rugit. Une ligne fixe lui fait face. Non, pas une ligne… Une chaîne, faite d’être de chair qui se tiennent les mains, unis.
J’entends un chant, je ne le comprends pas c’est surement une langue ancienne que l’on ne parle plus au paradis perdu. la bête, le monstre au bout ce tort, rugit puis…
Plus rien.
L’autel en granite qui brillait si fort est redevenu noir. Je hurle « non, mais attendez ! »
« non il faut que je vois la suite ! » Attendez…
Est-ce que… Femurix m’entraîne pour me battre contre cette chose, la bete flottante… j’ai cru qu’il déconnait comme un vrai fou. C’est un squelette après tout je n’allais pas le croire non plus !
Mais si c’était ça, si c’était ce monstre qui nous attend moi et le reste du monde, cette chose qui a englouti la lumière. Cette chose qui a aspiré toute la vie.
il faut que je trouve le machabée ! Absolument c’est urgent je ne suis pas un grand guerrier, il faut l’avertir et il doit trouver une autre recrue. Moi, l’épée légendaire et la nuit éternelle c’est vraiment pas mon truc. j’aurais dû garder ma truffe loin des trucs qui brillent, Blaireau le savait, il avait raison.