polyphonie
je me balance debout au centre du cercle, je me suis avancée et maintenant je me laisse atteindre par les dizaines de voix des unes et des autres, la rencontre est violente, je sens ma peau se hérisser aussitôt, je m’accroupie par terre et leur chant s’enroulent autour de mon corps, assaille mes oreilles toutes ouvertes, ça vibre de devant de derrière de toute part selon que grimpent les aigues ou bourdonnent les basses, le doigt collé a ma tempe notre air m’enveloppe, d’une rondeur escamoteuse, les meufs se sont toutes mises en mouvement à présent, déplaçant leurs voix qui ricochent et serpentent, éclatent un peu partout comme des bombes, moi j’ai le souffle chaud les sens à vif, et le feu au ventre sur ces mots que j’aurais voulu te chanter